mardi 13 septembre 2011


Hommage à Cheb Hasni : Plusieurs activités prévues à Oran

Plusieurs activités artistiques et culturelles sont prévues du 24 au 30 septembre à Oran en hommage posthume au chantre du raï sentimental Cheb Hasni, a-t-on appris samedi auprès des organisateurs


Plusieurs activités artistiques et culturelles sont  prévues du 24 au 30 septembre à Oran en hommage posthume au chantre du raï sentimental Cheb Hasni, a-t-on appris samedi auprès des organisateurs.  Cette manifestation qui se tiendra sous le slogan "L'Algérie ne t'oublie  pas" a pour objectif de commémorer le riche parcours de ce raï lover, a précisé  l'Association de promotion et d'insertion de la chanson oranaise (APICO). Plusieurs vedettes de la chanson algérienne et maghrébine sont attendues  à cet événement coïncidant, pour rappel, avec le 17e anniversaire de la disparition  de Cheb Hasni. Un gala sera animé dans ce cadre au palais des sports Hamou Boutlélis, a indiqué l'APICO, ajoutant la tenue de trois tables rondes autour du patrimoine  musical et des cultures populaires.  Seront également proposées au public des projections de films et documentaires comportant des séquences de ses concerts et de ses entretiens avec la presse  et des personnalités culturelles.   Un tournoi de football a été programmé pour la circonstance, a-t-on  signalé, rappelant que Hasni vouait une grande passion pour le sport-roi.
 

Oran : L’apport des bibliothèques de proximité

Cette bâtisse a été construite à la lisière du village historique et aux «portes», pourrait-on dire, de l’extension de cette localité où une forte population est venue s’installer ces dernières années suite aux centaines de logements qui ont été distribués dans cette zone.


Cette bâtisse a été construite à la lisière  du village historique et aux «portes», pourrait-on dire, de l’extension de cette localité où une forte population est venue s’installer ces dernières années suite aux centaines de logements qui ont été distribués dans cette zone. «Cette proximité» est, toutefois, décriée par certains parents qui appréhendent de laisser leur progéniture s’aventurer en dehors de l’espace de leur village, puisque cette zone tampon entre le tissu originel et la nouvelle cité, il y a peu, était nettement excentrée. C’est vrai que le point extrême de ce village où, bien évidemment, le bus n’existe pas encore se situe à environ un kilomètre, mais la bâtisse est bel et bien là, remarquable par son emplacement et son aspect architectural, à quelques mètres d’une école mais très éloignée du lycée.
Cette bibliothèque dispose d’une grande salle de lecture que commencent à fréquenter les élèves, d’autant plus que cette structure n’est pas dédiée uniquement aux études, mais aussi à différentes activités culturelles animées par de jeunes talents, notamment dans le dessin, le théâtre et le jeu d’échecs. Un espace internet avec une dizaine d’ordinateurs est aménagé, ne reste que “la ligne téléphonique pour ouvrir d’un coup cet espace sur le monde”, nous confie une animatrice sur place. Cette bibliothèque de proximité fait partie d’une cinquantaine d’autres programmées au niveau des différentes localités de la wilaya. Elles sont devenues nécessaires, d’autant plus que ces dernières années, de nouvelles cités, de nouveaux quartiers situés presque tout le temps en dehors des agglomérations traditionnelles sont venus bouleverser l’espace et la répartition des populations. Les pouvoirs publics ont donc pensé  doter ces nouveaux centres de vie de structures éducatives. La wilaya aurait débloqué plus d’un milliard  de dinars pour matérialiser sur le terrain cette option. A l’instar d’Oued Tlelat, d’autres localités ont déjà leur bibliothèque ; il s’agit de haï Es-Sabah, de Aïn Beïda, etc. En tout, une dizaine de bibliothèques similaires qui  favoriseront, on l’espère, le goût de la lecture, de la recherche et des activités éducatives chez les jeunes dont les têtes fourmillent de projets et d'objectifs. Le chef-lieu de wilaya est relativement pourvu en bibliothèques et en centres de lecture, même si la société civile devrait, dès maintenant, anticiper l’extension de la ville et prendre la mesure des différentes opérations de relogement des populations à l’exemple de celles envisagées aux Planteurs et à El Hamri  où des cités entières seront rasées et leurs populations relogées ailleurs. Pour l’instant, au centre-ville notamment, plusieurs centres et une association «Le Petit Lecteur» ont fait de la lecture enfantine (pour cette dernière) et la recherche universitaire leur pivot. «Le Petit Lecteur » œuvre pour la promotion de la lecture enfantine. Cette association de parents de divers horizons (universitaires, documentalistes, journalistes, enseignantes ou femmes au foyer) a vu le jour en 1993. Devant l’inquiétant désintérêt des parents et des enfants à  la lecture, les membres de cette association ont décidé d’acheminer le livre vers l’enfant où qu’il se trouve, dans tous ses lieux de vie. Ce sera la mission des «porteuses de valises» avant même l’arrivée des bibliobus ; elles vont ainsi se porter volontaires pour apporter le livre à l’école, dans les quartiers, dans les lieux qui recueillent sa détresse comme les hôpitaux ou les centres pour l’enfance abandonnée.
 Situé dans la rue Larbi-Ben-M’hidi, le Centre de recherche et de documentation en sciences humaines offre également un espace d’accueil pour le monde universitaire en abritant épisodiquement des journées d’étude et des conférences. Son fonds documentaire augmente en permanence, puisque des copies de thèses et de mémoires soutenus dans l’université de cette ville y sont systématiquement classées et répertoriés dans ses étagères. En parallèle à ces volontés et à ce bénévolat, des institutions aux objectifs relativement différents, même si elles offrent des espaces de lecture, de documentation et de recherche d’une grande utilité ont «pignon» sur rue à Oran. Le Centre de documentation économique et sociale (CDS) est certainement en dehors de la bibliothèque centrale de l’université, le plus ancien et le plus fourni en références de la région ouest. Son capital est constitué principalement de 30 000 ouvrages, de centaines de thèses et de mémoires, de collections, de revues et de CD ROM. Ce CDES, qui dépend juridiquement de l'évêché d'Oran, est éclaté en deux lieux de la ville : l'un renferme la documentation en sciences économiques et humaines ; l'autre s'intéresse à l'histoire, à la philosophie et à la psychologie. Ses lecteurs abonnés sont essentiellement des universitaires (2 500 dont 300 enseignants du supérieur). Sa riche documentation, bilingue, actualisée en permanence a fait de ce centre, au fil des années, un endroit incontournable pour la recherche en sciences humaines. L'Espagne et la France ont aussi investi les lieux. La bibliothèque de l’Institut Cervantès d’Oran active depuis 2007. Sa collection est composée de plus de 5.000 documents représentant la culture espagnole et hispano-américaine. Cet endroit, affirme son personnel,   est  la “principale référence informative de la culture et de la langue espagnoles et hispano-américaines à Oran”. Enfin, situé en plein centre-ville, à proximité de la place des Victoires, le Centre culturel français d’Oran, «relais de la politique de coopération que l’ambassade de France mène en Algérie», diffuse l’offre culturelle française sur la ville d’Oran et sa région avec une bibliothèque et une activité annuelle permanente, aussi bien artistique qu’intellectuelle.
M. Koursi

Entretien avec Mme Dalila Nadjem, commissaire du Festival international de la bande dessinée d’Alger : «La rencontre a gagné en professionnalisme»

Les bédéistes et autres amoureux des bulles se donnent rendez-vous du 5 au 8 octobre sur l’esplanade de Riadh El Feth, à Alger
Les bédéistes et autres amoureux des bulles se donnent rendez-vous du 5 au 8 octobre sur l’esplanade de Riadh El Feth, à Alger. Ce sera une opportunité pour les auteurs de BD, nationaux et étrangers, de se confronter, dans un cadre convivial, celui d’un festival vivant, dynamique qui ne cesse de s’affirmer d’année en année. Le programme comprend, outre les concours de l’affiche, des jeunes talents et des œuvres achevées, des expositions, des conférences, des ateliers et des hommages.  Mme Dalila Nadjem, commissaire du festival,  nous restitue dans cet entretien les grandes lignes de cette importante manifestation culturelle, les ambitions qui l’animent et ses perspectives d’avenir.
Pourquoi un festival international de la bande dessinée à Alger ?
Le festival a été créé par décret présidentiel. Il fait partie de toute la panoplie de manifestations culturelles qui existent déjà. Au départ, nos moyens étaient limités.  Mais on a réussi quand  même dans cette première année à faire venir de grands noms de la BD,  tout en ciblant prioritairement le continent africain.

Pourquoi l’Afrique précisément ?
Parce qu’on voulait faire de ce festival une passerelle entre l’Occident et l’Afrique. Je dois vous préciser qu’il existe beaucoup de bédéistes en Afrique. Mais ils ont du mal à émerger, à se faire éditer. La plupart d’entre eux font un travail avec des idées personnelles, mais ils n’arrivent pas à se faire éditer en Europe.
Maintenant, avec cette quatrième édition, il faut dire que l’Algérie est pionnière dans ce domaine au  Maghreb et en Afrique. Aujourd’hui, nous avons réussi à faire renaître cette bande dessinée avec ses bédéistes et, cette année, il va y avoir cinq anciens bédéistes qui vont présenter leurs œuvres.
Quel regard portez-vous sur le neuvième art en Algérie ?
Franchement, c’est un art que j’ai sous-estimé avant. En m’occupant du festival je me suis rendue compte que j’avais commis une grosse erreur et je ne suis pas la seule d’ailleurs. C’est un art qui est reconnu, surtout par la nouvelle génération. A titre d’exemple, la troisième édition avait donné lieu à de gros progrès. Les participants se sont améliorés et professionnalisés. Pour la présente édition, nous avons décidé d’utiliser une partie du budget pour former ces jeunes. Donc, nous avons lancé un appel à tous ceux qui souhaiteraient faire cette formation confiée à un Belge qui va animer des sessions au niveau de l’Ecole des Beaux-Arts. C'est-à-dire que pour ce quatrième festival,  ils seront présents avec la réalisation d’un nouvel album collectif de haute facture. Donc, ce qui, au début, était une entreprise truffée de lacunes, a gagné en professionnalisme. Tout a été entrepris pour la réussite du festival.   
Vous en êtes à la quatrième édition, quel bilan en tirez-vous ?
Durant la première édition, il y avait à peu près 80 participants provenant de 26 pays. La troisième édition a permis de faire participer 41 pays et une pléiade de jeunes qui varie entre 100 à 120. La progression est constante.                                                                                                                                                                                                          
Quelles sont les nouveautés apportées à cette édition ?
Il va y avoir des expositions d’œuvres originales pour la deuxième année consécutive d’auteurs algériens et étrangers, une formation de 25 jeunes talents qui deviennent professionnels, une présentation à l’honneur des comics. La participation de grandes figures de la BD, de grosses pointures qui viennent sans hésiter.  Il y aura des conférences avec des thèmes très pertinents, des ateliers dont deux professionnels, un pour le film d’animation et l’autre pour le scénario, chose qui n’a jamais été faite avant.
Qu’en est-il des thèmes, des concours et des conférences ?
 Nous n’avons jamais imposé un thème. La seule chose que nous essayons de faire, c’est que tous les ans, nous lançons un slogan ; à titre d’exemple, cette année ce sera,  « Alger bulles sans frontière ».
Pourquoi ce slogan ?
C’est pour vivre un moment autour d’un art. Pour moi, tout cela a une valeur inestimable. Tout ce monde-là sur cette placette d’Alger, pendant quatre ou cinq jours, partagera cette passion, défendra des idées ; la bande dessinée n’a  pas de frontières.
Quel est l’objectif de ce  festival ?
Notre principal objectif est l’instauration de la culture de la paix. Je peux vous dire que le slogan est le fil conducteur de cette pensée. Cette année,  nous avons des jeunes qui traitent des thèmes très durs, qui relèvent parfois des tabous comme la violence conjugale. Ils veulent avoir une bonne compréhension de cette jeunesse, une bonne écoute. C’est une façon de se  faire entendre,  d’exprimer des choses  à travers les écrits et les dessins. D’autre part, le festival permet aussi la création d’emplois temporaires.
Peut-on savoir quel est le but des concours ?
Il va y avoir le concours espace scolaire de 12 à 17 ans, puis le concours des jeunes talents de 18 à 35 ans, et puis les professionnels qui ont été déjà édités ou qui souhaitent se faire éditer. Pour cette quatrième édition, les concours permettent de réaliser une œuvre, de s’exprimer et de lancer des messages.
Qu’est-ce qu’il y aura après ces concours ?
Les lauréats seront aidés pour continuer à créer. On leur assure une  rémunération qui leur permettra de travailler, de s’insérer dans la vie sociale et d’être reconnus.
Peut-on affirmer que ce festival participe à la relance du neuvième art ?
Nous avons atteint pas mal d’objectifs : d’abord, les anciens bédéistes  sont reconnus ; ils se sont remis au travail, ils produisent à nouveau. Les   jeunes sont valorisés. De plus, il ne faut pas oublier  que la bande dessinée,  c’est une industrie. Il faut aussi parler du point de vue économique. Cela fait travailler les imprimeries, les éditeurs, les libraires, créer aussi le lectorat ;  toute une industrie se met en place.  Des éditeurs nouveaux s’ajoutent à l’Enag, Zlik, Labter, Dar El Imen. Aujourd’hui, il y a sept nouveaux éditeurs qui contribuent à augmenter le lectorat.
Parlez-nous de l’investissement dans ce domaine, précisément du marché de l’édition ?
Au début, il y avait beaucoup d’hésitation de la part des éditeurs. Je ne veux pas que le festival d’Alger soit un festival d’éditeurs et un lieu de commerce. Je ne veux pas qu’il soit comme celui d’Angoulême où de grands éditeurs viennent pour installer leur chapiteau et faire de grands chiffres d’affaires. Notre objectif, c’est la rencontre de tous ces auteurs, sur cet espace de Riadh El Feth. Pour ce qui est des éditeurs participants, ce sont nos éditeurs nationaux. Nous leur cédons les espaces gratuitement pour créer l’événement. C’est le vrai investissement que nous visons.
Y a-t-il un investissement étranger ?
Non, pas pour le moment. La seule chose que nous avons, c’est une librairie internationale qui appartient au FIBDA. Nous achetons des livres chez les éditeurs étrangers et nous les mettons à la disposition du public. Le seul investissement que nous pouvons avoir des pays étrangers, ce sont les dons. Je citerai le cas de la Suisse qui nous fait un don de livres qui seront destinés à la bibliothèque du FIBDA. Les Français nous offrent une exposition des œuvres originales. On souhaite plutôt un partenariat.
Parlons du public...
Pour la BD,  c’est quand même un public particulier. Il y a toujours des curieux, mais généralement notre public est assez «spécial», ce sont des mordus de la  bande dessinée,  de vrais fans.
Qu’en est-il des prix et autres distinctions ?
L’édition se fait dans les deux langues, arabe et français. Pour les prix, il va y avoir le premier prix d’un montant de 200 000 DA, le deuxième prix est de 180 000 DA. Plusieurs pays y prennent part : la France,  la Serbie, l’Arménie, des pays africains, la Belgique, l’Espagne, l’Algérie... Puisque le festival est connu maintenant à l’échelle internationale, nous avons créé des prix divers. 
Pourquoi un jury national et un autre international ?
Le jury national se compose de bédéistes chevronnés comme Haroun, président du jury, Assad Si El Hachemi, qui est diplômé en master cinéma et en sociologie culturelle de l’Université d’Alger, Rachida Azdaou, Saïd Zanoun, Achour Cheurfi, écrivain et journaliste professionnel, Mustapha Tenani, bédéiste caricaturiste. Il faut au moins arriver à la 6e ou à la 7e édition pour prétendre avoir un jury international pour les candidats nationaux.  Pour le concours des jeunes talents, le jury délibérera le 14 septembre. Il jugera la cohérence de l’histoire, le respect des normes de la bande dessinée. Cette année, le jury est appelé à faire des commentaires sur chaque  concours. Pour ce qui est du jury international, on a Mahfoud Aider, dessinateur de presse, auteur de bandes dessinées, Thierry Bellefroid (Belgique), Francis Groux (France),  Hic et Omar Zelig (Algérie), Lahsen Bakhti (Maroc) et Hilaire Mbiye (Congo).
Des hommages seront rendus lors de cette édition à Aider, Francis Groux et le défunt Brahim Guerroui. Parlez-nous de ces hommages ?
Nous avons tenu à rendre hommage à Brahim Guerroui à titre posthume, parce que c’était un grand bédéiste, un dessinateur, caricaturiste de presse et dessinateur pour enfants. Il est mort dans d’atroces conditions ; donc, c’est tout à fait légitime de lui rendre un hommage. Il y a également Aider,  qui est aussi un ancien. Nous avons Francis Groux qui est le fondateur du festival d’Angoulême. Francis Groux a été avec nous depuis la deuxième édition. Il a cautionné le festival d’Alger à l’échelle internationale.
Qu’espérez-vous de ce festival ?
Je souhaite que l’Algérie soit à l’honneur, de faire participer les  jeunes en tant qu’auteurs dans d’autres pays. Il est impératif pour nous que le FIBDA dispose d’une maison de la bande dessinée, un lieu où seront organisées régulièrement des expositions, des rencontres, des résidences d’écriture… En bref, un musée dédié au  neuvième art.  
Entretien réalisé
par Kafia Aït Allouache

Télécommunications : Nokia Siemens Networks fait don d’un système LTE à l’Algérie

Nokia Siemens Networks affirme son engagement envers le marché algérien en signant un accord avec le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication faisant don d’un système LTE.


Nokia Siemens Networks affirme son engagement envers le marché algérien en signant un accord avec le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication faisant don d’un système LTE.

Nokia Siemens Networks, catalyseur mondial de  télécommunications, a annoncé la donation d’un système LTE (Evolution Long Terme) au ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication algérien.
« Le système est conçu pour enseigner aux futurs ingénieurs en télécommunications algériens la fonctionnalité, la conception, les avantages et les bénéfices de la technologie LTE », c’est ce qu’a indiqué hier Dimitri Diliani, responsable de la région Afrique de Nokia Siemens Networks. S’exprimant, lors d’une conférence de presse organisée à Alger, M. Dimitri Diliani a souligné que « le système LTE inclut un émulateur Packet Core, HSS, deux LTE BTS Flexi Multimode et d’autres équipements (Dongles USB) ».  « Nokia Siemens Networks a une vision en Afrique, celle de l’ Internet pour tous les Africains et l’Algérie est un pays important dans cette vision », a-t-il estimé. Il dira dans ce contexte que « la demande des réseaux mobiles haut-débit en Algérie augmente de façon exponentielle. Etant donné que de plus en plus d’utilisateurs en Algérie passent des réseaux fixes traditionnels aux réseaux mobiles, il y aura un réel besoin des technologies mobiles à haute capacité, telles que la LTE dans un futur proche.»  Selon lui cette nouvelle technologie est une étape positive pour développer les talents algériens et placer les technologies mobiles à haut débit au premier rang.
Allant plus loin dans ses explications, M. Dimitri Diliani a souligné que le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, M. Moussa Benhamadi, qui a accepté la donation du réseau Nokia Siemens Networks, a indiqué que « le marché des télécommunications algérien se développe à un rythme spectaculaire et ce don de Nokia Siemens Networks aidera nos futurs ingénieurs à assimiler les technologies de nouvelles générations comme le système LTE.»
« Nokia Siemens Networks a, aujourd’hui, 40 références commerciales LTE de part le monde, le plus élevé parmi les autres fournisseurs télécommunications », a-t-il ajouté.
Enfin, il est à noter que Nokia Siemens Networks est le leader mondial des services de télécommunications. Avec l’accent mis sur l’innovation et la durabilité, la compagnie fournit un portefeuille complet de réseaux de technologies mobiles, fixes et convergentes, ainsi que des services professionnels y compris des services de conseil, et des systèmes d’intégration, déploiement, maintenance et gestion. C’est l’une des compagnies les plus importantes dans le monde offrant des services professionnels, des logiciels et du matériel de télécommunications. Opérant dans 150 pays, son siège est à Espoo, en Finlande.
Makhlouf Aït Ziane
 

Projet de loi sur les associations

Renforcer le rôle de la société civile dans la vie publique

Karima Mokrani
Dans le projet de loi relatif aux associations, examiné et approuvé par le Conseil des ministres, l’accent est mis sur l’obligation pour l’administration de répondre à la demande d’agrément dans un délai maximum de trois mois. «Il est proposé de conforter la liberté d’association par l’obligation faite à l’administration de se prononcer dans un délai de trois mois sur la demande d’agrément d’une association, le silence valant agrément automatique et tout refus d’agrément ouvrant droit au recours devant la juridiction administrative» indique le communiqué du conseil des ministres. Aussi, toute association agréée ouvre droit à des subventions. Sans définir la somme, le nouveau texte propose «que les associations soient éligibles à des subventions publiques pour concourir à la mise en œuvre de leur programme d’action, sur la base d’un cahier de charges. Cette subvention sera soumise aux règles de contrôle des deniers de l’Etat». Ceci ne pourrait toutefois être un droit sans que l’association ne réponde à certaines obligations. «Pour leur part, les associations seront tenues de satisfaire à un certain nombre d’obligations universelles, notamment la probité de leurs dirigeants, ainsi que la transparence dans leur gestion, particulièrement financière, le respect de leurs statuts, y compris en ce qui concerne leur propre domaine d’activité et le respect de la constitution et de la législation en vigueur, ainsi que de l’ordre public» indique le document du Conseil des ministres. Allant toujours dans le sens d’une consolidation de la place de l’association dans la vie publique, «le projet de loi propose que les associations puissent accéder au statut d’utilité publique lorsque leur domaine d’action constitue une priorité pour la collectivité». Le Conseil des ministres souligne que les propositions du nouveau texte sont inspirées des «suggestions exprimées lors de la consultation des personnalités, des parties politiques et des associations».


Le Conseil des ministres adopte d’importants projets de loi

Le champ audiovisuel sera ouvert au privé

Abdelkrim Ghezali
Ce qui est révolutionnaire dans le processus de réforme engagé par Bouteflika est incontestablement la libération du champ audiovisuel qui sera ouvert au privé national dès l’adoption du projet de loi sur l’information par le Parlement. Ce changement qualitatif dans la politique de communication permettra sans aucun doute à l’Algérie de se doter de moyens médiatiques à même de combler le vide sidéral et frustrant et de permettre ainsi aux Algériens de découvrir le pluralisme audiovisuel comme ils le vivent depuis 21 ans avec la presse écrite, et de découvrir les chaînes d’informations générales et les chaînes spécialisées dites thématiques. L’ouverture du champ audiovisuel à l’investissement privé est une revendication qui remonte au moins à 1989. Les pouvoirs publics qui s’y sont toujours opposés, justifient leur position par le risque de voir le pouvoir de l’argent dominer le secteur et travestir le principe du pluralisme médiatique. Ce risque ne peut être écarté que par des dispositions légales et non par la fermeture. Car en l’absence de chaînes de radios et de télévisions privées, professionnelles et objectives, capables de concurrencer les chaînes satellitaires étrangères, ces dernières se sont données à cœur joie pour calomnier et diffuser de fausses informations sur l’Algérie sans que les médias nationaux puissent y faire face efficacement. Cette révolution dans le champ audiovisuel ne peut être que bénéfique. Par ailleurs, la loi sur l’information écarte toute privation de liberté des journalistes et retire l’octroi de l’agrément à
de nouvelles publications à l’administration pour que l’autorité de régulation de la presse écrite s’en charge. Le Conseil des ministres dont les travaux ont débuté dimanchedernier et se sont terminés hier, a également adopté le projet de loi sur les partis. A ce propos, il n’y a pas de changements notables par rapport à la loi en vigueur, à l’exception de ce passage ambigu qui parle de l’administration comme garante du respect de la loi et de l’ordre public dans le cas d’un contentieux avec un parti. Le projet de loi relatif aux associations a aussi été approuvé. Ce nouveau texte permettra désormais aux associations d’accéder au statut d’utilité publique lorsque leur activité constitue une priorité pour la collectivité. Enfin, le Conseil des ministres a adopté le projet de loi de finances pour 2012 qui prévoit une enveloppe de 7 428 milliards de dinars destinée à la politique sociale et la mise en œuvre du plan quinquennal de développement ainsi qu’au soutien public à l’investissement économique. La loi propose d’augmenter de 50% la part de la fiscalité pétrolière allouée annuellement au fonds de réserves des retraites. Enfin, la loi de finances pour 2012 ne prévoit aucune augmentation de taxes, alors que des mesures visant l’amélioration de l’environnement fiscal des entreprises sont proposées.

L'Algérie disposait de 173,91 milliards dollars de réserves en devises à la fin juin 2011, annoncé lundi à Alger le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA) Mohamed Laksaci.

"L'encours des réserves de changes de l'Algérie s'élève à 173,91 milliards équivalent dollars à fin juin 2011", a déclaré M. Laksaci lors d'une conférence sur les principales évolutions monétaires et financières au premier semestre 2011.
Les réserves de change de l'Algérie étaient de 162,2 mds de dollars à la fin fin 2010, soit plus de trois années d'importations de biens et services, contre 148,9 mds USD à la fin 2009, selon la BA.
L'augmentation des réserves de changes a été dopée ces dernières années par la hausse du prix des hydrocarbures dont l'Algérie tire près de 98% de ses devises.
En 2010, les recettes des hydrocarbures (gaz et pétrole) de l'Algérie ont atteint 55,7 milliards de dollars, selon les chiffres officiels.

Comment rentabiliser les 173 milliards de $ de réserves de change de l’Algérie ? 10 experts algériens proposent leurs solutions


Cette contribution présente pour la première fois un débat productif entre experts algériens, débat qui engage la sécurité du pays sur le rendement des réserves de change de l’Algérie, ou comment transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle. Cela fait suite à mes contributions sur ce sujet depuis 2006/2007. Le plus grand ignorant étant celui qui prétend tout savoir , j’ai demandé l’avis de bon nombre d’amis (qui ont dans le cœur l’Algérie privilégiant uniquement ses intérêts supérieurs) dont je citerai le Professeur émérite Taieb Hafsi directeur de recherche à HEC Montréal, les professeurs de renom Zabouri Mortada conseiller de gouvernement en stratégie à Montréal, Boualem Baliouat de l’Université de Nice, Nadji Safir de l’université d ’Alger , Bachir Maazouz de l’école supérieure d’administration de Montréal et professeur associé à l’ENA de Paris , Farid Yaici de l’université de Bejaia, Ahmed Bouyacoub de l’Université d’Oran, les docteurs Camille Sari , Attou Abbou et Omar Berkouk, experts internationaux renommés en finances. Qu’ils soient infiniment remerciés. Pour faciliter le débat national, je rappellerai brièvement mes conclusions avant d’aborder les aspects traités par les experts, que j’ai synthétisés en plusieurs remarques à la fois techniques et d’ordre général.
1- Le gouverneur de la Banque d’Algérie a affirmé que le rendement des réserves de change a été de 4,60 milliards de dollars pour un taux d’intérêt de 3% (tout juste le taux d’inflation mondial actuel 2010/2011 soit un rendement presque négatif). Il s’ensuit que mathématiquement j’ai mis en relief que l’Algérie a placé non pas à court terme mais à moyen terme et certainement une grande part à long terme en 2010, un montant de 153,33 milliards de dollars, soit 94,65% de ses réserves de change en 2010.
En effet, le total de réserves de change au 31/12/2010 st de 162,2 milliards de dollars, les organismes internationaux évaluant ces réserves à plus de 173,63 milliards de dollars au 01 août 2011. Pour les taux de court terme ils ne peuvent être supérieurs au taux d’escompte des banques centrales. Les taux directeurs sont depuis 2009/2010 pour la FED ente 0-0,25%, de 1,25% en 2010 avec un relèvement de la BCE, de 1,5% depuis avril 2011. Ceux de la banque d’Angleterre ont de 0,5% ainsi que celui du Japon qui tend vers zéro.
D’une manière générale si le stock en principe- à moins d’une faillite généralisée de toute l’économie mondiale ou d’une grave crise politique en Algérie ce qui entrainerait le gel des avoirs algériens à l’étranger- est garanti par les États ne risquant rien, cela pose le problème des rendements, le taux d’intérêt étant de plus en plus élevé si les placements se font à moyen et long terme afin de couvrir le taux d’inflation mondiale. Se pose le problème de la transition au moment où 20% des réserves étaient déposés dans les banques privées avant que ce taux passe selon le gouverneur à 2%. Que s’est-il passé entre temps et y a-t-il eu perte comme cela a été le cas pour la majorité des pays du Golfe ? Des banques privées dites AAA ont été décotées et n cas de difficultés bancaires, si elles ne sont pas soutenues par leurs États, il y a perte sèche pour l’Algérie.
Pour ceux à moyen terme le retrait avant terme entraine une perte pour l’Algérie du fait de la décote sur le marché libre et de la perte des intérêts pour non respect du contrat et il est préférable d’attendre le terme actuellement avant de prendre une décision hâtive.
J’ai terminé par cette remarque, que les réserves de change ne sont pas une condition du développement surtout lorsqu’elles proviennent d’une rente éphémère mais un moyen afin de dynamiser la sphère réelle (la section hors hydrocarbures). Mettons maintenant en relief les principales remarques des experts où nous assistons à un débat contradictoire fort utile.
2- Première remarque. Outre qu’il faille déplorer l’effritement du système d’information ce qui limite les analyses objectives (A.Bouyacoub), pour les experts de la finance, en ce qui concerne les valeurs du trésor, les taux de rendement annoncés (3%) suppose que les fonds sont investis dans les bons du trésor à plus long terme (plus de 10 ans vraisemblablement). Les rendements aujourd’hui des obligations du Trésor US sont de 0,94% pour les 5 ans, 2,19% pour les 10 ans et 3,53% pour les 30 ans.
En réalité la gestion prudente de nos réserves de change ne devrait pas seulement s’atteler à les placer dans les titres « sur » mais aussi sur des échéances qui correspondent à nos besoins. Si nous pensons avoir besoin de ces fonds dans un horizon de 5 ans, nous devons avoir une échéance moyenne de cet ordre. Le raisonnement d’acheter des titres long seulement par ce qu’ils rapportent doit être nuancé.
Les échéances sont importantes. Tous les pays s’assurent que leurs investissements sont faits sur des titres dont les échéances correspondent avec leurs obligations. Dans ce cadre, il faut différencier le mode de placement de la banque d’Algérie (BA) pour l’acquisition des bons de trésors car cela a un impact direct sur le rendement des titres ( A. Attou).
La FED généralement travaille étroitement avec des banques intermédiaires dont la majorité des investisseurs utilisent ces “financial pipelines” alors ils agissent comme intermédiaires et aussi judiciaires. Si la BA a un compte avec la FED ou la BIS (banque of international settelments) alors l’opération est moins couteuse et plus flexible. Dans la majorité des établissements bancaires internationaux (qu’en est-il pour l’Algérie) existe un logiciel d’analyse de portefeuille qui donne les informations suivantes : -date d’achat, – prix d’achat, -nominal,- coupon et maturité.
Les informations importantes sont : la duration du portefeuille (durée de vie moyenne basée sur les flux futurs actualisés de chaque obligation, pour le portefeuille on a une moyenne pondérée des durations de chaque obligation). Une fois la duration calculée, nous pouvons aisément déterminer la sensibilité du portefeuille à une variation +/-des taux d’intérêt (c’est-à-dire le risque de perte potentielle en capital).
L’horizon de placement se fait en fonction des besoins prévisionnels au niveau des Banques Centrales mais surtout leur gestion est dynamique .C’est à dire qu’elle est fonction des anticipations des besoins et surtout de l’évolution de la courbe des taux .Chez les professionnels de la gestion obligataire on appelle cela la « gestion de la convexité ».( O. Berkouk) Or le gouverneur de la banque d’Algérie n’a rien précisé de ces données fondamentales qui permettraient d’avoir une appréciation et un débat objectif restant toujours dans l’opacité.
3- Deuxième remarque. L’évaluation du niveau approprié de réserves accumulées par un pays nécessite la prise en compte des motivations initiales de détention de ces réserves, pour élaborer une norme quantitative. Les directives du FMI pour la gestion des avoirs extérieurs de réserve stipulent que « les réserves de changes sont détenues pour satisfaire plusieurs objectifs », notamment :« susciter et maintenir la confiance » dans la politique monétaire et de change ;« limiter la vulnérabilité externe en maintenant des réserves liquides de change afin d’absorber les chocs en temps de crise ou lorsque l’accès au crédit est restreint et « donner aux marchés l’assurance que le pays est en mesure de remplir ses obligations extérieures ».( F.Yaici) Récemment encore, le niveau requis d’avoirs de réserve était estimé empiriquement selon la « règle des trois mois d’importations ».
Lorsque les crises financières avaient été déclenchées, dans les années quatre-vingt-dix, par un tarissement des entrées de capitaux, la capacité des économies ayant recours à l’endettement extérieur à assurer le service de leur dette est devenue un critère primordial. La règle « Greenspan-Guidotti » recommande, par conséquent, que les réserves puissent couvrir entièrement la dette extérieure à court terme afin d’être en mesure de rembourser celle-ci dans l’éventualité d’interruptions soudaines des entrées de capitaux, c’est-à-dire au cas où les prêteurs étrangers ne renouvelleraient pas leurs prêts. Les normes de référence rappelées ci-haut s’appliquent-elles pour l’économie algérienne ?
Rappelons d’abord que cette dernière est une économie dépendante de ses hydrocarbures, qu’elle est mono-exportatrice et qu’elle importe la plupart de ses besoins. Si on devait appliquer ces normes, et en l’état actuel de notre économie, l’Algérie serait en danger à cause de ses recettes en devises erratiques.
A titre d’illustration, les recettes d’exportation du pays ont été divisées par 1,5 entre 2008 et 2009 avant d’être multipliées par 1,2 entre 2009 et 2010. En 1986, elles avaient carrément chuté de moitié par rapport à 1985 pour ne remonter substantiellement qu’au début des années 2000. Cependant, en 2010, les réserves de change couvrent 38,75 mois d’importations, soit environ 13 fois la norme (si on applique le premier critère), et environ 81 fois la dette extérieure à court (l’Algérie ayant décidé, en 2006, de rembourser par anticipation l’essentiel de sa dette extérieure), soit autant de fois la norme (si on applique le second critère). Quelle est alors la solution ? Avoir autant de réserves de change et ne les placer quasiment (98 %) que dans des obligations d’Etat, avec des rendements faibles, même supposées plus sûres (la crise actuelle de la dette des Etats vient de nous démontrer que plus rien n’est sûr) équivaut à du gaspillage. Prendre quelques risques en diversifiant les placements, y compris en créant un fonds souverain, serait probablement plus rentable.
D’autres utilisations dans le pays, sous la forme d’investissements par exemple, seraient encore plus souhaitables. Mais, la faiblesse des capacités d’absorption de l’économie algérienne ne le permet pas. A titre d’illustration, sur les 286 milliards de dollars d’investissements prévus dans le programme quinquennal 2010-2014, 130 milliards de dollars sont des restes à réaliser (programmes en cours selon le jargon officiel) du programme quinquennal 2005-2009. Une autre solution consisterait enfin à n’extraire du sous-sol que ce dont le pays a besoin, en rapport avec ses capacités d’absorption, la conservation des hydrocarbures non seulement éviterait le gaspillage, mais servirait aux générations futures tout en incitant à la revalorisation du travail.
4-Troisième remarque. La question de la rentabilité des placements de fonds souverains est-elle centrale pour l’Algérie ? Procédons par comparaison. En Europe, comme pour l’ensemble des pays de l’OCDE, le placement de fonds souverains en bons du trésor ne correspond pas tout à fait à la même logique que celle des pays comme l’Algérie, la Chine ou la Russie par exemple. Le défaut de paiement étant principalement lié aux « risques pays », il y a longtemps que les pays de l’OCDE ont bien compris qu’il était plus utile, pour attirer des fonds, des capitaux et des investissements étrangers, de consolider leur gouvernance par une stabilité politique juridique et administrative.
Autrement dit, leurs investissements en bons du trésor correspond davantage à une constitution de réserves prudentielles (assurantielle en quelque sorte). Généralement, leur montant correspond à environ 9 à 18 mois de leur besoin en financement public. Le rendement de ces fonds est important, mais ce n’est pas le plus important car il s’agit, pour ces pays stables, de placements à très long terme dans des pays dont le défaut de paiement est quasi nul (donc à faible risque de dégradation significative à long terme). En ce sens, je rejoins l’analyse qui consiste à insister sur le fait qu’à très long terme ces titres ont de fortes chances de s’apprécier, et même de contribuer par leur caractère prudentiel à doper l’économie des pays apporteurs de fonds souverains.
Ceci, bien évidemment, doit être relativisé par le théorème de l’« équivalence ricardienne » qui établit, sous certaines conditions, une concordance entre l’augmentation de la dette publique à un moment « T » et l’augmentation des impôts requise dans le futur pour le remboursement de cette dette et le paiement des intérêts qui y sont associés. Dès lors, en effet, le risque est de voir, dans un pays comme les USA, les agents économiques se comporter de manière relativement rationnelle en considérant qu’une politique de relance américaine, par une distribution de revenus financée par la dette publique, ne va pas les pousser à consommer, mais plutôt à économiser du fait de l’augmentation des taux d’épargne et en prévision de hausses d’impôts futures. Autrement dit, sur des courts ou moyens termes, les dépréciations de titres sont envisageables, mais peut-être moins sur des temps très longs compte tenu des effets cumulatifs de la croissance économique.
La dégradation de la note US par l’agence de rating internationale Standard and Poor’s est cependant de ce point de vue quelque peu excessive compte tenu du très faible risque d’instabilité politique des USA et donc de leur défaut de paiement consubstantiel. D’ailleurs, outre les Credit Default Swap qui rassurent les marchés et les investisseurs, la réaction du marché, au lendemain de cette dégradation, en faveur des bons du trésor américain, au même titre que l’or, cautionne cet état de fait. Leur leadership sur les bons européens et japonais (d’ailleurs dégradés par Moody’s) ajoute à cette conviction que les placements de fonds souverains aux USA ne sont pas la moins stratégique des options. Pour résumer, les pays de l’OCDE investissent prioritairement dans leur stabilité politique et économique (leur gouvernance équilibrée, stable et transparente) comme principal garant de leur attractivité et compétitivité.
J’en veux pour preuve que ces Etats s’affairent à faire voter une “règle d’or” qui consiste à inscrire dans leur Constitution des règles prévoyant un retour progressif à l’équilibre budgétaire. L’Espagne vient de la voter, tandis que l’Allemagne et la France s’apprêtent à la faire approuver par la plus forte majorité de leurs instances législatives. Ces Etats privilégient cette stabilité avant de songer, par des investissements prudentiels de fonds souverains, à leur capacité de réaction pertinente à des situations de financements publics exceptionnelles liées à des crises dont la nature est diverse. La rentabilité de ces fonds est, de mon point de vue, dès lors secondaire et peu risquée. En revanche, pour un pays comme l’Algérie, c’est aussi le cas de la Chine ou de la Russie et bien d’autres pays, la situation est un peu différente. La gouvernance de ces États, leurs risques pays sont tels que les marchés internationaux ne leur accordent pas une confiance sans limite quant à la sécurisation des investissements et des transactions commerciales.
Alors, on peut imaginer, bien entendu, toutes sortes de cadres juridiques et financiers facilitant la confiance des investisseurs et des partenaires étrangers, et même les rassurer par l’accumulation de réserves financières qui dépassent de loin les canons internationaux, et même encore avoir des placements en bons du trésor américain qui surpassent orgueilleusement les ratios habituels. Rien cependant ne remplacera jamais le critère de la stabilité politique et des risques pays comme seul signal positif et garant efficace sur les marchés internationaux. C’est la raison pour laquelle le meilleur investissement que pourrait engager ces pays réside d’abord dans leur transparence, leur gouvernance stable, et la légitimité pérenne de leurs institutions.
Pour ces derniers pays, les excès d’investissements en bons du trésor américains sont à la fois indispensables par compensation des instabilités et des carences institutionnelles (la Chine détient 1150 milliards de dollars en bons du trésor US, dépassant très largement le ratio requis), et structurellement moins efficaces à court, moyen et long termes, d’autant qu’ils sont souvent privilégiés au détriment d’investissements en fonds souverains sur des titres d’entreprises multinationales ou transnationales appartenant à des secteurs à forte potentialité. A court et moyen termes, ces Etats sont susceptibles de subir les effets indirects de l’équivalence ricardienne (donc des dépréciations significatives). A long terme, certes ces pays encourent moins de risques de dépréciation, mais handicapent pour certains (les plus fragiles en termes de facteurs d’infrastructures productives ou d’innovation) leur capacité de développement économique.
En Algérie, la question, de mon point de vue, est moins de savoir si ces placements de fonds souverains sont rentables ou pas à court, moyen et long termes, mais plutôt de savoir si le pays est structurellement apte à absorber en investissements projets ses excès de réserve. Il est probable qu’un juste milieu consisterait pour l’Algérie à associer trois efforts convergents : (a) envoyer des signes forts de stabilité de gouvernance aux marchés internationaux, (b) réviser son ratio de placement de fonds souverains (ses réserves) dans des normes prudentielles acceptables et (c) favoriser le développement des investissements étrangers et locaux par la favorisation de l’innovation, de l’entrepreneuriat et l’émergence de projets et d’entités économiques robustes.
Ces efforts doivent être pensés de concert au sein d’une équipe ministérielle soudée associant leurs efforts, leurs politiques et des fonds uniques interministériels de développement ; et non pas de manière dissociée et peu cohérente dans l’ensemble. Par ailleurs, toutes les parties prenantes doivent être associées à cet effort collectif. L’Algérie doit prioritairement se poser la question de sa cohésion et de sa stabilité susceptible de générer la confiance par des lois organiques de stabilité convaincantes, avant de se focaliser à tout prix sur des notions de rentabilité (source de croissance). Cette dernière serait d’ailleurs faussée par l’état de la rente algérienne et le poids de l’économie informelle, et éclipserait la notion centrale de compétitivité régionale.
5- Quatrième remarque. Ce qui me paraît important c’est de prendre conscience que, dans les affaires mondiales, il ya une transition subtile et complexe. Elle débouchera inéluctablement dans l’horizon de quelques années sur l’effondrement du dollar et une crise chronique de la dette des USA. Entre temps il faut manœuvrer pour trouver sa place dans le nouveau monde qui se met en place. Dans le cas algérien la rationalité de l’affectation des ressources appelle deux observations (Z.Mortada):
a- Du point de vue du développement, il est clair que l’affectation des ressources est profondément irrationnelle. Mais le problème n’est pas uniquement une question de politique économique ni de volonté politique. Il recouvre des questions de sociologie des milieux d’affaires et des élites. Ces derniers semblent davantage attirés par le mercantilisme (au sens que lui donne Adam Smith) que par la création d’une valeur ajouté réelle et utile.
Cette posture est en partie le reflet de traditions corsaires lointaines et de la mentalité du tribut de guerre “sur les biens vacants». Elle traduit le désordre sociologique provoqué par la destruction des élites traditionnelles dans la période coloniale par la violence, (Sénatus consulte). .Elle est également le résultat de problèmes institutionnels et de confiance dans l’avenir de l’Algérie.
Les gouvernants, ne pouvant restructurer cette configuration sociale et ses relais dans les administrations publiques, préfèrent injecter les ressources dans les infrastructures ou mettre les avoirs des hydrocarbures en réserve avec l’espoir que le contexte mondial finisse par catalyser l’émergence d’une élite nouvelle.
b- Du point de vue sécuritaire, la distribution “sociale” des ressources semble trouver sa rationalité dans des objectifs de consolidation de la paix après des années de violence. C’est aussi un acte préventif contre une déstabilisation externe qui est perçue comme menaçante.
Il ne faut pas sous estimer les névroses hégémoniques de veilles puissances qui cherchent à freiner leurs déclin. L’expérience montre qu’elles n’y arriveront pas, mais elles peuvent conjoncturellement créer beaucoup de désordre. Je crois que les universitaires peuvent contribuer à l’émergence d’une élite nouvelle en faisant un travaille de longue haleine décryptant l’état de la société et de ses élites ainsi que le rapport entre cet état et l’histoire des deux ou trois derniers siècles (sachant que les élites sont toujours le produit de plusieurs siècles d’accumulation).
Il faut également s’ouvrir à une plus grande altitude pour comprendre la grande transformation du monde. En effet depuis la guerre du Viet Nam nous basculons dans un monde post transatlantique et face à ce processus les pivots transatlantiques ont multipliés les fuites en avant qui ont beaucoup aggravé leurs problèmes. A titre d’exemple la rupture de Bretton_Woods a bouleversée la comptabilité au point où nous avons toujours l’impression que le PIB US est important alors qu’il ne l’ai que virtuellement. De même le virtualisme obscurcie l’analyse des rapports de forces et de beaucoup de domaines.
La grande transformation c’est le retour des vielles civilisations au centre de l’histoire. C’est elle qui fixe les normes et standards mondiaux depuis l’art de la guerre jusqu’au prix relatifs en passant par l’agenda de la science. Avec cette résurgence reviennent également des modèles étatiques qui ont était éclipsé comme les États épistémiques de grande taille du genre Chine Inde ou Califat. Cette recristallisation se traduit par des regroupements régionaux pour dépasser l’État post colonial ASEAN, l’OCS, l’OCE en sont des exemples.
6- Cinquième remarque. L’Algérie peut surmonter ses difficultés pour peu qu’existe une nette volonté politique d’’approfondissement de la réforme globale liée à un bon management stratégique réalisant la symbiose Etat/citoyens comme l’a montré brillamment dans ses nombreux ouvrages, un grand spécialiste dans ce domaine notre ami Taieb Hafsi. L’Occident doit abandonner sa vison purement mercantile, répondre aux aspirations des sociétés du Sud et aider à un véritable co-développement, favorisé par le dialogue des cultures entre l’Orient et l’Occident.
Ainsi, il faut éviter tant la sinistrose, car tout ce qui a été accompli depuis l’indépendance politique n’est pas totalement négatif mais également toute autosatisfaction source de névrose collective. Faire un bon diagnostic, implique de tenir compte certes des facteurs économiques mais éviter l’économicisme étroit, les facteurs culturels et sociaux étant déterminants dynamique économique et sociale étant solidaires (N.Safir). L’économie est avant tout politique comme nous l’ont enseigné les grands classiques de la sociologie et de l’économie. Mais également la prise en compte de l’efficacité des institutions ce qui permet une meilleure cohérence et visibilité dans la démarche de toute politique socio-économique afin de réaliser les corrections nécessaires pour un développement harmonieux fondé sur la démocratisation de la décision économique et politique ( B. Maazouz).
Le débat sur les réserves de change n’est pas un secret défense comme veulent nous le faire entendre certains technocrates ou politiques cultivant le culte du secret qui n’ont pas fait leur mutation intellectuelle, vivant encore à l’ère du parti unique, des années 1970, feignant d’ignorer la révolution du monde des télécommunications. C
e débat engage l’avenir de toute la population algérienne et renvoie forcément au débat sur la durée des réserves des hydrocarbures puisque ce montant est fonction à plus de 98% de ce segment et d’une manière générale à la trajectoire future du développement national au sein d ‘un espace de plus en plus mondialisé (C. Sari). Le vrai débat pour le devenir de l’Algérie qui dépasse largement l’aspect monétaire, est de relancer la sphère réelle afin de créer des emplois créateurs de valeur ajoutée afin de diminuer les tensions sociales pour une population qui passera de 36 millions d’habitants en 2011 à 50 millions dans 25 ans sans hydrocarbures-entendu pouvant découvrir des milliers de gisements physiques non rentables économiquement, les fondamentaux étant le couple prix international/coût/énergies substituables. Et ce afin de réaliser la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales renvoyant à de profondes réformes politiques, économiques et sociales.
Cela doit se fonder par une meilleure gouvernance, un Etat de droit, et comme l’a montré l’économiste indien prix Nobel A. Sen, la démocratie tenant compte des anthropologies culturelles étant le but suprême pour un développement durable. L’ère des micro États étant résolu, cela doit se réaliser dans le cadre d’une intégration régionale (maghrébine et africaine), de bons partenariats avec les pays développés mais également de pays émergents d’Asie (Chine, Inde) et d’Amérique (Brésil). C’est le débat essentiel et stratégique auquel se sont livrés les dix experts , pour un devenir meilleur de l’Algérie qui a d’importantes potentialités afin de transformer cette richesse virtuelle que sont les réserves de change en richesses durables pour une croissance réelle et non fictive afin d’atténuer les tensions sociales et s’inscrire dans le cadre des défis de la mondialisation. La maîtrise du temps est le principal défi des gouvernants en ce XXIème siècle, monde turbulent en perpétuelle transformation.
Évitons de brandir les slogans dépassés l’ennemi de l’extérieur, l’impérialisme ce chat noir dans un tunnel sombre que nul ne voit , slogans qui ne mobilisent plus ne portent plus afin d’essayer de faire oublier els problèmes économiques et sociaux intérieurs déterminants.. Seul le dépassement des liens dialectiques entre la logique rentière et la logique de la sphère informelle spéculative par le renforcement du front économique et social intérieur peut prémunir l’Algérie contre de tels dangers supposant toujours plus de réformes associant sans exclusive, l’ensemble des forces vives de la Nation.

Synthèse du Professeur Dr Abderrahmane MEBTOUL Expert International

12 septembre 2011