samedi 10 décembre 2011



L'Algérie s'apprête à commémorer ses 50 ans d'indépendance



Les ministres algérienet français des Affaires étrangères Mourad Medelci et Alain Juppé, au Quai d'Orsay, à Paris.


Que l'année 2012 soit tournée beaucoup plus vers l'avenir que vers le passé. C'est le souhait formulé par le chef de la diplomatie française Alain Juppé et son homologue algérien Mourad Medelci. L'année prochaine marquera les cinquante ans de l'indépendance algérienne. Les deux ministres se sont rencontrés mercredi 7 décembre à Paris pour leur troisième entretien cette année.

2012, année du cinquantenaire de l'indépendance algérienne. Une année sensible et riche en symboles, à laquelle Paris et Alger se préparent depuis des mois dans l'espoir du moins officiellement que cette date anniversaire marque un nouveau départ, comme l'indique Mourad Medelci chef de la diplomatie algérienne :

« Ce que nous allons en 2012 initier ou finaliser comme action fera probablement de cette année 2012 une année emblématique en ce qu'elle représente, pour nous et pour vous, comme pesanteur de la mémoire mais aussi comme dynamisme de l'espoir, celui qui est permis entre deux peuples qui souhaitent continuer à travailler ensemble dans l'amitié, la considération, et le respect réciproque. »

Chacun pays planche sur les festivités de son côté. Le sujet est délicat. Alors la France a confié la coordination des différents événements à un de ses ex-ambassadeurs en Algérie, Hubert Colin de Verdière, « dans un esprit de sobriété et de concertation ». « J'ai été heureux de voir que M. Medelci accueillait favorablement cette nomination », a déclaré Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères.

2012 devrait notamment accélérer la réalisation de plusieurs projets, comme celui d'une maison de l'Algérie à la Cité universitaire internationale de Paris.

5es Assises de l’intelligence économique et de la veille stratégique

L’information au service de la performance


Les conférenciers invités à ce rendez-vous ont tous estimé que l’intelligence économique est un paramètre fondamental dans une organisation performante de l’entreprise.

Amor Zebar, organisateur de VIP Groupe, saluera le patronage du ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement et le soutien de HSBC. C’est M. Saci, du ministère, qui a ouvert le cycle des conférences en présentant “le potentiel algérien”. L’intervenant a centré son discours sur les politiques macroéconomiques du gouvernement. Il en ressort que, conscient du défi, il s’agit de “reconstruire” une industrie capable de produire et de satisfaire la demande. Le fer de lance étant le secteur public de l’État. On apprend avec surprise que les entreprises publiques tournent à 52% de leurs capacités et que les 4% sont classés dans la rubrique “oisiveté”. L’économie algérienne dépend des hydrocarbures et se trouvent en position de fragilité, d’autant que la facture alimentaire ne cesse de croître : il s’agit donc de renforcer l’organisation industrielle. C’est dans ce cadre qu’entre l’intelligence économique au niveau du MIPMEI.
M. Bensebaâ, professeur des universités en sciences de gestion, entre dans le vif du sujet. “Les organisations ne peuvent plus ignorer l’intelligence économique”, estime-t-il. Il s’agit de traiter professionnellement l’information, car l’intelligence économique est une démarche managériale, un mode de perfectionnement de l’organisation. Elle obéit aux lois et possède une éthique, même s’il n’est pas impossible que des conduites répréhensibles s’y rencontrent, qui nuiront de toute façon à l’image de l’entreprise, tôt ou tard. Au cours de son intervention, Faouzi Bensebaâ a mis l’accent sur la création de valeurs par l’intelligence. Il précisera que l’intelligence économique est une connaissance utile pour l’organisation et par le dessein auquel ont adhéré les employés de l’entreprise. “C’est la seule manière de rester compétitif dans la globalisation”, selon lui. Développant un autre aspect, il dira qu’il doit y avoir une “relation très forte entre le management et les connaissances”. Le leitmotiv de ce conférencier est de “faire émerger un dessein collectif”, une société plurielle où cohabitent pacifiquement et harmonieusement des secteurs économiques de statuts et de tailles différents. On comprend alors que c’est ainsi que l’intelligence économique contribue au développement durable. il insistera tout particulièrement sur la question des réseaux et non sur les hiérarchies, car “il faut être proactif et ne pas attendre que les choses arrivent !”
Jean-Marie Leclerc, directeur du CTI Genève, a intitulé sa conférence : “De la donnée au savoir : l’information comme nouvelle ressource stratégique”. Il met en garde contre l’opinion qui veut que l’intelligence économique soit un problème des pays riches. Dans ce domaine, il n’y aurait pas, selon lui, de pays avancés et d’autres retardataires.
Il prend son exemple de spécialiste des TIC en s’appuyant sur son expérience dans le domaine qui correspond aux “ruptures” qu’a connues le secteur : de la collecte des données à leur partage grâce au web et, enfin, à la co-création d’informations du fait des réseaux. “Il est possible, aujourd’hui, de prendre pour point de départ la création de valeurs, la demande de l’individu et du citoyen. C’est ce que nous faisons à Genève, où le citoyen peut, 24h/24h, demander et obtenir un document administratif : le gain de temps du citoyen est une création de valeur.” “Nous sommes dans un temps dynamique et non statique : les choses, qui doivent être faites, devraient l’être sur-le-champ !” L’homme est devenu nomade, la sédentarité est un frein à la mobilité. Comment faire pour que les milliers d’excellentes idées se réalisent ? Comment les transformer en expérience ? En deuxième séquence, comment transformer cette expérience en savoir ? C’est là qu’intervient l’humain, c’est-à-dire l’intégration dans le processus de production du savoir de toutes les intelligences (cartésienne, logique, émotionnelle, etc.). Jean-Marie Leclerc pense que toute la connaissance accumulée ne représente que 8% de ce qu’il faut savoir de l’univers : “Il y a donc de la marge pour innover !” Il insiste pour affirmer que les crises sont des moments nécessaires dans la vie, cela signifie que l’accumulation est arrivée à un seuil qui doit se transformer en quelque chose d’autre, en rupture avec l’ancien. Ce n’est pas ce que nous connaissons qui est important, mais c’est ce que nous ne connaissons pas. Le savoir est une structure de type ADN et l’individu est co-auteur de la création suivant le modèle Ikea ! (Ikea a créé de la valeur en faisant monter et transporter ses meubles par ceux qui vont les utiliser : ils auront travailler pour lui, sans être payés !)
Giorgio Pauletto a traité, pour sa part, de “L’administration et la nouvelle économie”. L’après-midi, Christian Coutanceau a traité de “L’innovation par l’Intelligence économique”. Christian Coutanceau est président du groupe des technologies avancées, de l’association des diplômés HEC, et membre de l’académie d’intelligence économique. Son sujet : l’innovation par l’intelligence économique. Elle est un levier incontournable pour pérenniser l’entreprise et créer les emplois qualifiés de demain. Les processus d’innovation sont multiples, que ce soit au sein de l’entreprise : service R&D. Innovation produite dans les pays en développement pour les marchés locaux, et pour les pays occidentaux ; l’innovation polycentrique réalisée par des équipes multiculturelles, ou par des acteurs externes. Mais il y a aussi “l’homme qui ne dort pas la nuit”, celui dont la créativité est sollicitée “pour résoudre des problèmes raisonnablement insolubles” et qui trouve la solution gratuitement ! Quel est le rôle de l’offset dans le commerce mondial ? M. Bensebaâ pense que dans un contexte de mondialisation croissante, les groupes industriels de pays développés cherchent à acquérir et à garder un avantage concurrentiel à travers la conquête de nouveaux marchés : “La compensation industrielle sous sa forme offset est un moyen de conserver l’influence sur certaines zones et d’en pénétrer de nouvelles en quête de technologies et soucieuses donc de combler leur fracture technologique.” Le traité du rapport de force qui lie fournisseurs et clients. Au deuxième jour des 5es assises, c’est le Dr Mounir Rochdi qui ouvre le cycle de conférences. Ses solutions de veille et d’intelligence économique sont le fruit de son expérience et de sa créativité. L’implication des responsables est déterminante pour créer un service de veille. Sans quoi, les moyens pour travailler ne sont pas mis à disposition. Le responsable doit se poser la question de savoir que faire et pourquoi. Il faut ensuite chercher où se trouve l’information. Le conférencier se demande qui va s’occuper de la veille et pourquoi ; c’est au responsable d’entreprise de répondre. Par qui est logiquement le dernier acte avant le mode de mise en place… Les méthodes de l’analyse stratégique de l’information à l’heure de la surabondance ont été étudiées par Véronique Mesguich, professeur à l’université Léonardo-de-Vinci, Paris. Ce travail théorique est un modèle du genre, dans la mesure où il est entièrement “pratique” : une pratique de niveau scientifique très élevé. Comment atteindre la neutralité et l’objectivité ? Comment créer de l’information et de l’intelligence ? C’est d’ailleurs la marque de tous les exposés dont les séminaristes auront à tirer profit puisqu’un CD les contenant leur sera remis à la clôture des journées. Pierre Mariot a traité de l’intégration de nouveaux ingénieurs dans une entreprise où travaillent des générations plus âgées : comment se fait l’amalgame de l’expérience et de l’innovation ? L’exemple est celui de la “traque” des défauts dans la production d’aciers spéciaux par ArcelorMittal, une connaissance de nos sidérurgistes ! Une abondante littérature se répand sur les problèmes de management liés aux attentes différentes de l’encadrement d’une entreprise qui cherche la pérennité et les conduites de jeunes imbus de leur savoir tout neuf et de leur maîtrise des NTIC. Le choix de Pierre Mariot évacue cette question ; le procès de production commandant les comportements : les plus fidèles aux normes et aux caractéristiques mécaniques de la matière travaillée…
La question qu’aborde ensuite M. Coutenceau est l’intelligence économique territoriale. Comment faire participer tous les territoires (régions, départements, communes) à la maîtrise de l’information économique qui servira au niveau central à la satisfaction de tous les acteurs sociaux ? Les 5es Assises de l’intelligence économique et de la veille stratégique auront été un grand moment de partage de connaissances et de méthodes de très haut niveau qui ne manqueront pas de faire comprendre aux décideurs que cette richesse est plus importante que toutes les autres pour l’économie, la culture, le savoir et le progrès. C’est Faouzi Bensebaâ qui est revenu à la charge pour donner le dernier mot, à savoir l’influence du cloud computing sur la sécurité de l’information. La veille, il avait proposé la coopétition (pour coopération et compétition entre entreprises), une manière de rappeler que le monde exige la pluralité et la croissance.
A. R.


les Effets de la mondialisation sur le management des affaires dans

 les pays en développement : 

Appel à une diversification des transactions économiques en dehors de l’Europe

Les pays maghrébins devraient diversifier leurs exportations et s’ouvrir davantage
 sur les marchés mondiaux en dehors de l’Europe, a estimé hier le Pr Mohamed Frioui,
 de l’université El Manar de Tunis, en marge des travaux de la première journée d’un séminaire international.



Les pays maghrébins devraient diversifier leurs exportations et s’ouvrir davantage sur les marchés mondiaux en dehors de l’Europe, a estimé hier le Pr  Mohamed Frioui, de l’université El Manar de Tunis, en marge des travaux de la première journée d’un séminaire international. Cette option permettrait d’«atténuer les retombées de la crise de la zone euro sur les pays du Maghreb», a expliqué l’intervenant au cours de ce séminaire consacré au thème «Effets de la mondialisation sur le management des affaires dans les pays en développement». Il a rappelé dans ce contexte que 70 % des transactions économiques de ces pays se font actuellement avec le marché européen. Le Pr  Frioui prévoit dans ce cadre des «retombées négatives de la crise financière en Europe sur les pays maghrébins» d’où la nécessité pour ces derniers, selon lui, de «revoir leur système de production et de diversifier leurs partenaires économiques». Les travaux de ce séminaire international qui a vu la participation d’universitaires, chercheurs et experts en management venus de France, de Tunisie, du Maroc et du Sénégal, visent à analyser les impacts de la mondialisation sur le management des entreprises des pays en voie de développement, ont indiqué les organisateurs. La rencontre est également destinée à confronter les expériences des entreprises qui s’ouvrent sur de nouveaux marchés, dans la perspective de comprendre et d’analyser la situation des entreprises de ces pays face à la mondialisation économique, ont-ils ajouté. Une vingtaine de communications est programmée lors de cette rencontre de deux jours, organisée par la faculté des sciences économiques et de gestion de l’université Badji-Mokhtar de Annaba.


Agriculture et formation professionnelle :

 Signature d’une convention-cadre



Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaissa, et M. El Hadi Khaldi, ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, ont procédé hier, au siège du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, à la signature d’une convention-cadre, portant sur le renforcement de la formation professionnelle dans les filières agricoles.
Cette convention a pour objectif la mise en place d’un cadre complémentaire d’un partenariat privilégié entre le secteur de l’agriculture et le développement rural, d’une part, et la formation professionnelle, d’autre part, afin de promouvoir la formation professionnelle dans les filières de l’agriculture, par une concentration des efforts et une mise en commun des moyens nécessaires à son développement. La convention, dont la mise en œuvre s'étalera sur cinq ans, portera sur plusieurs actions, avec pour principal objectif de relancer l’emploi et de créer de nouvelles perspectives d’insertion professionnelle des jeu-nes dans le secteur agricole et rural. Parmi ces actions, l’on cite notamment l’organisation de sessions de formation et de recyclage au profit des formateurs des deux secteurs, l’adoption et l’actualisation des programmes pédagogiques des filières liées à l’agriculture, l’extension et l’organisation de la formation par apprentissage pour les agriculteurs et les jeunes ruraux, ainsi que la création d’un réseau national de formation agricole et rurale. Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. Khaldi a mis l’accent sur «l’importance de se concentrer sur le développement de la ressource humaine, afin de promouvoir l’agriculture et les industries connexes». M. Khaldi a estimé que cette convention vient en aboutissement à une action intégrée et harmonieuse entre les deux ministères, et contient des mesures incitatives afin d’encourager les jeu- nes à opter pour la formation dans le domaine de l’agriculture. De son côté, le ministre de l’Agriculture a indiqué que la modernisation de l’agriculture ne peut être aboutie sans l’introduction des nouvelles techniques et technologies dans le domaine. Selon lui, cette convention constitue un nouvel élan pour le développement des ressources humaines dans le cadre du programme de renouveau agricole.
Par ailleurs, il convient de noter que suite à un premier partenariat qui a commencé en 2004 et s’est étalé jusqu’en 2009, 116 conventions ont été signées entre les deux secteurs au niveau local, ce qui a permis la formation de 4 600 personnes dans 19 spécialités différentes, ainsi que l’ouverture de 300 centres de formation, selon les chiffres fournis par les responsables des deux secteurs.
Salima Ettouahria