lundi 27 février 2012

SALON NATIONAL DE L'EMPLOI La bureaucratie mise à l'index

Plus d'une cinquantaine d'exposants sont sortis hier du Pavillon des expositions pour protester contre une décision irréfléchie qui s'est répercutée négativement sur l'organisation et le moral des participants au 2e Salon national de l'emploi qui se tient du 22 au 26 février 2012 à la Safex. «Sous prétexte de sécurité, ils ont séparé le pavillon central en deux parties avec des paravents pour permettre au ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et les ambassadeurs de faire le tour d'une partie du Salon, au lieu de s'ouvrir à tous les autres produits de cette exposition, alors que nous sommes tous concernés», ont-ils déploré. L'occasion de la visite des officiels, était aussi de faire connaître leurs préoccupations et leurs produits en même temps, ont indiqué de nombreux exposants qui ont quitté les lieux pendant plus d'une heure avant de revenir dans le calme. «Les organisateurs du Salon se sont permis de venir la nuit de vendredi à samedi pour déplacer les stands des exposants dans d'autres lieux du pavillon sans informer au préalable les concernés», ont-ils déploré. Certains exposants sont allés jusqu'à évoquer des discriminations entre les exposants de la production nationale alors que l'organisation a été déjà mise en place depuis l'ouverture du Salon de l'emploi. Un mouvement de protestation spontané, qui a été suivi même par les visiteurs pour dénoncer l'irresponsabilité. «Si vous n'êtes pas content, partez!», disait un des responsables à un exposant qui a été soutenu jusqu'au bout par d'autres participants. «S'il part, nous partirons tous avec», ont-ils riposté à ce responsable qui a agi avec maladresse à l'égard des exposants» sans penser aux conséquences de telles déclarations. Une situation, qui a vite fait réagir le directeur général de la Cnac pour calmer les esprits des exposants et revenir à la normale. Justement, l'occasion de faire avancer les choses ne se limite pas à la seule visite des organisateurs qui se rejettent parfois les responsabilités les uns aux autres. «Nous sommes une entreprise qui a été créée en 2007 dans le cadre du Cnac, nous payons les taxes au même titre que la Sonatrach et autres groupes. Les charges sont trop lourdes pour nous. On paye 35% de cotisations pour la sécurité sociale des travailleurs, comme les autres groupes, alors que nous pouvons procéder à la création d'autres emplois et à l'extension de projets si le minimum nous avait été accordé,» a souligné un promoteur de projets à Annaba. Les promoteurs de projets ne demandent pas l'exonération totale des charges fiscales mais à la rigueur des allègements. «On ne peut pas mettre sur un même pied d'égalité une entreprise qui a été créée dans le cadre de l'Ansej, Cnac ou de l'Angem et la Sonatrach et autres», ont-ils précisé. Pis encore, la bureaucratie administrative excelle dans certaines localités. «Tout est question d'intérêt personnel. Sinon, vous stagnez au point de mettre la clé sous le paillasson, au lieu de faciliter les choses pour développer l'activité», déplore Kader de Annaba. D'autre part, le manque de matière première, notamment pour les laboratoires d'analyses, fait défaut. Bon nombre d'exposants ont avancé que les produits d'importation peuvent être fabriqués localement en quantité et qualité. A défaut d'aides et d'accompagnement, «qu'on laisse au moins les gens travailler dans la transparence et la légalité», ont avancé de nombreux exposants. La bureaucratie, un phénomène et une maladie à soigner absolument.
Amar CHEKAR 

Colloque international sur le malaise des jeunes algériens L’impunité est source de violences


La vice-présidente de la Sarp a expliqué que le mépris dont font l’objet les jeunes “vient de la Loi — avec un grand L — qui régit toutes les institutions”.

L’Algérie traîne un déficit en matière d’études sur la jeunesse, alors que cette dernière représente une frange importante dans le pays, du point de vue du nombre et de l’avenir d’une nation. Les quelques enquêtes et travaux menés jusque-là restent très insuffisants et ne permettent pas encore d’approcher cette catégorie sociale dans toutes ses facettes. Pourtant, “le monde” des jeunes n’a pas cessé de gronder et surtout d’alerter, depuis au moins deux longues décennies, sur les profonds malaises qui le rongent et sur les violences qu’il subit ou qu’il enfante, dans les espaces public et privé. C’est certainement l’un des objectifs essentiels qui a poussé l’Association pour l’aide, la recherche et le perfectionnement en psychologie (Sarp), à organiser, hier, un colloque international, au Centre commercial d’El-Hamma (Alger), sur le thème suivant : “Jeunes, entre malaise de vie et projet de vie”. D’emblée, les membres de la Sarp ont révélé qu’ils ne détiennent pas la solution à tous les problèmes de la jeunesse algérienne, mais le colloque de deux jours permettra, selon eux, de “poser les malaises des jeunes et débattre du mépris dont ils font l’objet”.
La vice-présidente de la Sarp, Chérifa Bouatta, également directrice de la revue de psychologie, Sarp, a expliqué à certains journalistes que le mépris dont font l’objet les jeunes “vient de la Loi — avec un grand L — qui régit toutes les institutions”. Pour ce professeur de l’enseignement supérieur, lorsque cette loi n’est pas appliquée et ne prend pas en considération le jeune “ou ne le reconnaît pas en tant que citoyen, elle devient une loi perverse, qui n’a pas pour but de punir une transgression ou un délit, mais de réprimer le jeune”. En termes plus clairs, Mme Bouatta a touché du doigt la question de l’impunité et ses effets ravageurs dans la société en général et chez les jeunes en particulier. “La loi instaure l’absence de loi ou la loi perverse, qui divise le monde en deux : la personne capable qui se compte parmi les trabendistes, les gens qui “réussissent” grâce au piston et des interventions, et la personne incapable”, a-t-elle précisé. Dans son exposé intitulé : “Se révolter ou se détruire”, Chérifa Bouatta s’est appuyée sur les cas de révoltes et d’immolation par le feu de jeunes, rapportés par la presse nationale. Elle a relevé que les articles consacrés à ces questions observent que “l’immolation par le feu se passe généralement dans l’espace public, devant une institution de l’État”, qu’elle fait suite à “une injustice”. D’après elle, la révolte est “le signe de la colère, elle-même justifiée par le refus”. Quant à l’acte de s’immoler par le feu, il représente “un “agir” résultant d’un défaut de symbolisation, qui veut transmettre un message”. “Le jeune, qui s’immole par le feu contre les hommes puissants et les hommes “capables” cherche à dénoncer, à atteindre et à punir cet autre qui l’a persécuté et humilié”, a déclaré l’intervenante, ajoutant que “par son geste, le jeune cherche paradoxalement une sortie à la vie”. Dans sa conclusion, elle a reconnu que l’analyse du phénomène de l’immolation par le feu et des émeutes exigent non seulement l’intervention de la psychologie, mais aussi celle de la sociologie, l’anthropologie et les sciences politiques. L’autre experte à intervenir est le Pr Fatima Moussa de l’université d’Alger 2.
Pour cette dernière, “l’absence de repères et de cadre stable” peut conduire des jeunes et des ados au “meurtre”, dans certaines conditions lorsque ces jeunes sont de grands consommateurs de “violence télévisuelle” (TV, DVD, Internet…) et de “scènes agressives”.
Mme Moussa s’est dite “perplexe” face à ce phénomène qui, pensait-elle, “se déroulait en dehors de nos frontières”, en rapportant le cas des 3 adolescents algériens qui “ont commis récemment un meurtre avec une mise en scène tirée d’un film d’horreur vu sur le Net”. Elle a, en outre, parlé de “la pléthore de travaux et de publications” sur le sujet, à l’étranger, en déplorant la rareté de ce genre d’études dans notre pays.
Hafida Ameyar

Débat. Arabesque américaine d’Ahmed Bensâada : Printemps Arabe ou révolutions colorées fomentées par les USA ?


Souvent évoqué, parfois décrié, mais rarement analysé, le rôle des États Unis dans les révoltes de la rue arabe fait enfin l’objet d’un travail sérieux, rigoureux et fort bien documenté. Arabesque américaine* est l’ouvrage d’Ahmed Bensâada, un chercheur algérien établi à Montréal.
Dès les premières lignes, l’auteur annonce la couleur  « une chose est évidente : le mode opératoire de ces révoltes a toutes les caractéristiques des révolutions colorées qui ont secoué les pays de l’Est dans les années 2000. Comme il est de notoriété publique que ces révolutions ont été structurées, formées et financées par des organismes américains, il serait logique de conclure qu’il y a présence d’une main américaine derrière ces révoltes de la rue arabe ». Tous les faits et les arguments présentés sont vérifiables, selon l’auteur, par simple consultation des références mentionnées.
Divisé en six chapitres, l’ouvrage part des révolutions colorées en passant par les organismes américains qui exportent la Démocratie, le cas de l’Egypte et les autres pays arabes, avant de fournir par une liste exhaustive des O.N.G, des organismes, des personnes et des financements, par pays concernés par ce supposé « printemps arabe », euphémisme que les médias occidentaux de la «  bien pensance » ont rapidement imposé comme évidence.
Mais force est de constater que tous les ingrédients d’un remake sont présents. En effet, « entre 2000 et 2005, les gouvernements alliés de la Russie en Serbie, en Géorgie, en Ukraine et au Kirghizistan ont été renversés sans effusion de sang. Bien que les médias occidentaux en général prétendent que ces soulèvements sont spontanés et populaires, les révolutions dites colorées sont le résultat d’une vaste planification des Etats Unis par le truchement d’ONG et d’organismes américains tels la United States Agency for international development (USAID) La National Endowment for Democraty (NED) L’International Republican Institute(IRI) ou le National Democratic Institute For International Affairs (NDI) pour ne citer que ceux qui ont contribué, avec d’autres à financer à mettre en place et à encadrer les « révoltes colorées » sous les apparentes bannières de Otpor (résistance) en Serbie, Kmara (c’est assez !) En Géorgie Pora (c’est l’heure) en Ukraine et Kelkel (Renaissance) au Kirghizistan). On ne peut qu’être frappé par la similitude pour ne pas dire l’identité avec certaines organisations et slogans arabes. Comme le poing fermé, logo référentiel d’Otpor, qu’on retrouve aussi présent en Tunisie en Egypte ou en Lybie.
La seconde similitude et bien évidemment le recours aux nouvelles technologies de l’information et de la Communication (TIC) et notamment le rôle des réseaux sociaux, comme Facebook, Twitter ou Youtube dans le renversement des régimes en place. Ce qui donna d’ailleurs lieu à l’éclosion de néologismes tels que cyberdissidents ou cyberévolutions que Bensâada dissèque méthodiquement. Et ce n’est pas un hasard, ajoute-t-il, si une compagnie américaine basée au Massachussetts a développé le logiciel TOR qui permet la navigation anonyme sur Internet et l’a mis gratuitement, à la disposition des cyberdissidents iraniens pour « partager de l’information dans des pays totalitaires » selon la représentante de TOR citée par l’auteur.
C’est cette même compagnie qui a aidé les cyberdissidents tunisiens et égyptiens lors de leurs révoltes pour contourner les censures de leurs États respectifs avant que la Secrétaire d’Eta américaine ne déclare officiellement, en janvier 2010, la volonté des USA « d’aider financièrement à concurrence de 30 millions de dollars les entreprises et les ONG fabriquant des logiciels anti censure pour aider les opposants vivants sous des régimes autoritaires à contourner les blocages, crypter leurs messages et effacer leurs traces. Les bénéficiaires des fonds fédéraux devaient distribuer leurs logiciels gratuitement, les traduire en différentes langues et offrir des programmes de formation » (Extrait de Washington défend l’Internet libre mais sous surveillance. Le Monde du 21 février 2011). 
Sur cet aspect Ahmed Bensâada donne une foultitude de détails sur le rôle des USA via les TIC en l’illustrant notamment par le cas égyptien et les acteurs qui y ont joué un rôle décisif. On sait comment, par la suite, ces technologies ont été utilisées en Libye, au Bahreïn, au Yémen, au Maroc et en Syrie pour « populariser » les mécontentements, les soulèvements et les révoltes.
Tout en apportant un éclairage documenté sur le double rôle des USA et des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les révoltes arabes, Ahmed Bensâada prend le soin de préciser que sa contribution ne verse ni dans un « anti américanisme paranoïaque hanté par des visions anticonspirationnistes » ni « dans l’admiration ou le soutien d’autocrates tyranniques qui n’ont que trop longtemps usurpé le pouvoir ». L’implication des USA et le rôle des TIC dans ces soulèvements sont des aspects réels et objectifs qui tempèrent la béatitude accompagnant habituellement la panacée printanière folklorisant le mal être et le mal vivre sociétal des pays arabes. En cela l’effort réflexif de l’auteur est, à la fois salutaire et à saluer. Et sa lecture vivement recommandée.
Rabeh SEBAA
*Editions Michel BRULE, Montréal 2011. A paraitre chez SYNERGIE Edition,  Alger, mars 2012

Les trois messages d’une escale


Les trois messages d’une escale

Par : Salim Tamani
La secrétaire d’État US, Hillary Clinton, à Alger. La visite, ou plutôt l’escale, s’inscrit dans le cadre d’une tournée maghrébine. Quelques heures pour délivrer des messages politiques sur les prochaines législatives, la démocratie dans le Maghreb et, bien sûr, la coopération bilatérale et, donc, les affaires.
Premier constat : pour une Algérie dont elle souhaite occuper “la place qui lui sied dans le concert des nations”, l’escale de trois ou quatre heures ficelées dans un programme réglé à la seconde près trahit en quelque sorte ce vœu. S’il est vrai qu’en langage diplomatique, on ne dit pas souvent ce qui risque de gêner ou de blesser nos partenaires, Hillary Clinton n’en a pas du tout tenu compte dans l’organisation de sa tournée. Deux jours à Tunis, quelques heures à Alger et deux jours à Rabat. Un calendrier très significatif du manque de considération que porte Washington à un pays dont il reconnaît en même temps son rôle stratégique, notamment dans la lutte antiterroriste.
Second constat : en affirmant que les peuples du Maghreb méritent de décider pour eux-mêmes, Hillary Clinton semble peut-être oublier que dans le cas de la Libye, l’intervention militaire de l’Otan a été pour beaucoup dans l’installation d’un nouveau régime dont l’idéologie ne tranche pas radicalement avec l’ancien système Kadhafi. Le résultat est là. Une année après le début des évènements que l’on a immédiatement qualifiés de Printemps arabe, force est de constater que le changement démocratique est encore à venir. La mouvance islamiste a raflé la mise électorale un peu partout, à commencer par la Tunisie dont personne n’attendait la victoire d’Ennahda, jusqu’en Égypte où les fondamentalistes ont confisqué la révolte populaire. Les peuples ont, certes, applaudi le départ des dictateurs mais ont-ils eu droit à l’ouverture politique tant espérée ? La réponse est non !
Troisième constat : Washington semble s’inquiéter de l’abstention lors des législatives du 10 mai prochain. Elle s’est d’ailleurs entretenue avec les responsables algériens “des dispositions que pourrait prendre le gouvernement pour encourager que ces élections reflètent le sentiment populaire algérien” S’agit-il d’une mise en garde ou d’une pression “amicale” pour inviter des observateurs US à suivre “techniquement” le déroulement du scrutin ? Ou s’agit-il carrément d’une suggestion à favoriser une mouvance politique par rapport à d’autres ?

dimanche 26 février 2012

HILLARY CLINTON AUJOURD'HUI À ALGER Le sens d'une visite éclair


Alger a d'autres pointes où accrocher l'intérêt de la communauté internationale autre qu'une révolution à l'aune des «mutineries» arabes.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, qui sera aujourd'hui à Alger n'animera pas de point de presse. Elle rencontrera des officiels algériens et des membres de la société civile au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. De quoi parlera-t-elle à Alger? Des résultats de la conférence des Amis du peuple syrien qui s'est déroulée hier à Tunis? De l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC)? Du terrorisme en Afrique du Nord et au Sahel, du rapprochement entre Alger et Rabat et de la réouverture des frontières entres les deux pays? En fait, le sens à donner à cette visite éclair est tout cela à la fois. Et puis, l'escale d'Alger est inévitable dans la mesure où les Américains ont toujours perçu l'Afrique du Nord comme une seule région, un ensemble homogène. Ceci est très juste d'ailleurs. Mais s'il s'agit de contextualiser cette visite, on dira qu'elle intervient après deux principaux événements.
Le premier a été la tournée du président Moncef Marzouki au Maghreb. Le président tunisien a entamé, le 8 février sa première tournée régionale de six jours qui l'a mené au Maroc, en Mauritanie et en Algérie. Un périple durant lequel M.Marzouki a voulu redonner un nouveau souffle à la construction du Grand Maghreb. Une large discussion s'en est suivie notamment concernant la réouverture des frontières entre l'Algérie et le Maroc.
Le sujet a été abordé lors de la première visite effectuée par le premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, en fin janvier dernier. De même que lors du déplacement du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci le 17 février dernier au Maroc. Le doute est un droit et la méfiance est un réflexe vital en démocratie,dit-on. Aussi, les observateurs politiques n'excluent pas une pression américaine dans ce dossier. «Washington souhaite la réouverture des frontières entre l'Algérie et le Maroc en ce sens qu'elle y voit un marché potentiel de plus de 80 millions de consommateurs. Cela d'une part, de l'autre cela arrangera, un voeu de l'un de ses alliés qui est le Maroc», note un diplomate en Algérie parlant sous l'anonymat. Mais il n' y a pas que Rabat qui est l'alliée de Washington. Alger en est un et des plus stratégiques. «En ces moments précis, il n'est pas dans l'intérêt de l'Occident de déstabiliser.
Le deuxième événement dans lequel intervient cette visite a été le discours du Président Bouteflika à la veille de l'arrivée de Mme Clinton. Tout en appelant les Algériens à se rendre massivement aux urnes pour barrer la route aux islamistes, le chef de l'Etat n'avait pas manqué de souligner que l'Algérie a fait sa révolution bien avant les pays arabes. Une façon de rappeler aux Occidentaux qu'Alger a d'autres pointes où accrocher l'intérêt de la communauté internationale autre qu'une révolution à l'aune des mutineries arabes. Au fait, peut-on calquer une révolution, peut-on faire du copier-coller dans ce genre de situations?
La révolution algérienne 1954-1962, a fait un cas d'école dans la planète entière. «Après notre guerre d'indépendance, d'autres pays africains s'en sont inspiré. Il y a même ceux qui ont eu leur indépendance par simple demande manuscrite adressée au général de Gaulle», racontait il y a quelques années, Lakhdar Bouragaa, ancien commandant de l'ALN à la Wilaya IV historique. C'est dire toute la noblesse de la révolution algérienne.

samedi 25 février 2012

L'ALGÉRIE DIX ANS APRÈS : 1972

Paul-Marie de la GORCE présente le troisième volet de cette série sur la guerre d'Algérie. Il pense que cette histoire de l'Algérie ne peut se comprendre sans le passé, sans l'héritage du colonialisme. Comment les algériens ont-ils ressenti cet héritage ? L'alternance d'images d'archives et de témoignages comme celui de Mouloud MAMMERI un grand écrivain algérien permet de comprendre les relations entre les deux communautés. Selon Mouloud MAMMERI il y a eu une rencontre tragique entre les deux peuples. Il y a eu trois étapes : la première correspond à un état de prostration, la deuxième à un essai d'adaptation à la colonisation, la troisième a mené à la guerre de libération..... L'ALGÉRIE DIX ANS APRÈS l'INDEPENDANCE Suivre le lien pour découvrir le decumentaire :

CANDIDATURES AUX ÉLECTIONS LÉGISLATIVES Les jeunes bousculent les caciques


«Nous voulons saisir l'occasion des prochaines législatives pour appeler au rajeunissement de nos dirigeants», a affirmé Adel Ghana, secrétaire général du Réseau algérien des jeunes et des étudiants.
Les jeunes veulent chasser les caciques. Une campagne appelant à l'implication des jeunes de moins de 35 ans dans la prise de décision a été lancée avant-hier. Le Réseau algérien des jeunes et des étudiants est l'initiateur de cette idée. «Nous voulons saisir l'occasion des prochaines législatives pour appeler au rajeunissement de nos dirigeants», a affirmé Adel Ghana, secrétaire général du réseau. Pour lui, il est temps de passer à l'action. Le rajeunissement des structures de l'Etat ne doit pas être uniquement un slogan. «Si on veut vraiment laisser la voie aux jeunes, il faut le démontrer lors des prochaines législatives», a-t-il affirmé. Ne portant aucune étiquette politique, ce réseau, explique son représentant, vise à attirer l'attention des partis politiques et des responsables au pouvoir sur la nécessité d'associer les jeunes à la gestion du pays. Le réseau regroupe différentes associations de la société civile et des réseaux de Facebook. «Tous ceux qui partagent notre idée, adhèrent», affirme-t-il. Et d'ajouter: «Notre objectif est de soutenir la candidature des jeunes de moins de 35 ans aux élections législatives». Dans ce sens, le réseau multiplie ses actions pour sensibiliser les états-majors. «Nous avons envoyé des centaines de messages à la Présidence pour interpeller le chef de l'Etat sur la question des jeunes», précise notre interlocuteur. Afin de s'assurer que le message a été reçu, des communiqués par email et par fax ont été envoyés.
Le réseau tente même de convaincre les partis politiques de donner la priorité aux jeunes. «Nous avons désigné une délégation pour prendre attache avec les partis politiques afin d'encourager davantage la candidature des jeunes», a-t-il affirmé. Selon le secrétaire général, le réseau propose son soutien à tout parti qui présente des candidats jeunes. «Nous sommes en train d'inciter les jeunes à se rendre aux urnes pour soutenir les jeunes et non pas les anciens responsables», a-t-il affirmé. Les partis vont-ils jouer la carte des jeunes? La problématique s'annonce difficile pour les partis. Devant les candidatures des caciques, les jeunes ont du mal à trouver une place. Même si le président de la République a plaidé pour la promotion des jeunes et des femmes, il n'en demeure pas moins que les partis ont du mal à rompre avec les vieilles méthodes. Actuellement, c'est le branle-bas de combat au sein des partis. Des ministres et des députés se bousculent pour prendre les têtes de liste. Devant les grosses pointures, les jeunes n'ont guère beaucoup de chance. Au sein du FLN, le mouvement des jeunes s'est révolté contre la candidature des «caciques». Dans un communiqué rendu public mardi dernier, le mouvement se démarque de toute tentative de récupération ou d'utilisation par les «caciques» lors des prochaines élections. Voulant bannir les vieilles pratiques et les vieux réflexes, le mouvement des jeunes du Front entend jouer un rôle prédominant pour contribuer à «l'assainissement du parti des opportunistes et des arrivistes». Il s'agit également, selon ce mouvement, de «réinstaurer les valeurs sûres et crédibles du système, qui plaident pour l'intérêt seul du parti». Il préconise aussi d'ouvrir le champ aux jeunes pour participer à l'élaboration de la décision politique au sein du FLN et les rendre capables dans la prise des initiatives pour être à la pyramide des responsabilités.
Le mouvement appelle M.Belkhadem à prendre ses responsabilités envers les jeunes et à contribuer avec efficacité à leur implication dans la vie politique.

Association El Hachemi Guerouabi : Préserver et promouvoir l’œuvre du maître de la chanson chaâbi

L'Association culturelle El Hachemi Guerouabi vient de naître à la grande satisfaction des mélomanes, de tous ceux qui ont gardé une estime considérable et un souvenir inaltérable de l’interprète « d’El harraz » « El berrah » et tant d’autres chansons qui ont conquis le public le plus endurci et le plus exigeant. Cette association n’est pas créée pour alimenter une nostalgie même légitime à l’égard d’un artiste reconnu sur la scène musicale. Et pour cause. Hachemi Guerrouabi fait partie de ces interprètes qui ont insufflé une nouvelle dynamique à un genre qui a failli mourir de sa belle mort. Sa veuve Mme Chahira Guerouabi a annoncé la création de cette association qu’elle préside, dans le cadre d’une rencontre qui s’était tenue à l’hôtel Hilton. Elle était accompagnée de quelques membres de l'association et d'invités venus prendre part à la cérémonie. Pour marquer d’une pierre blanche l’événement, un concert de fort belle facture a été organisé jeudi, dans l’enceinte de l’hôtel Hilton, qui a vu la participation d’artistes réputés. C’est une manière d’honorer la stature du défunt, de rendre hommage à son talent et à son parcours remarquable. On peut, par conséquent, aisément deviner l’objectif assigné à cette association. C’est un cadre d’animation culturelle, de préservation du legs du chanteur, pérenniser son art et le mettre à l’abri des affres de l’oubli. Ce n’est pas un vœu pieux ni une profession de foi éphémère dans la mesure où des projets assez palpables vont devoir être mis à exécution comme la création d’une école pour initier les jeunes à la musique populaire, et qu’il est même question de réaliser un film sur le chanteur Guerouabi. L’association, compte tenu des missions qu’elle se propose de mener à bon port, a besoin de voir toutes les bonnes volontés converger à coups de conseils, de remarques et d’avis qui ne seront pas de trop pour affirmer un cap, servir de baromètre à une action culturelle, qui soit digne d’un artiste très apprécié de son vivant pour son apport au patrimoine musical algérien. Cette association regroupe des figures assez présentes et actives sur la scène artistique à l’image de l’actrice Bahia Rachedi, du crooner  Hocine Lasnami, de Mehdi Tamache, disciple fidèle et persévérant du regretté Hadj M’hamed El Anka… Il y a lieu de rappeler que la création de cette association n’est pas le fruit d’un acte impromptu. C’est une volonté qui a été exprimée par Guerouabi lui-même, selon les propos de Chahira Guerouabi et que ses initiateurs veulent traduire dans les faits.  El Hachemi Guerouabi, l’infatigable serviteur d’un art auquel il a voué sa vie, a quitté ce monde un certain mois de juillet 2006. Sa mort a laissé un grand vide auprès de ses nombreux admirateurs. Son aura reste intacte et la reconnaissance de son public n’a pas décliné ou baissé d’un iota. C’est la marque des artistes véritables. M. Bouraib.

Le président Bouteflika appelle les jeunes à affirmer leur forte adhésion à la vie politique

ARZEW (ORAN) - Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a appelé, jeudi à Arzew (Oran), les jeunes algériens à participer aux élections du 10 mai prochain et à saisir cette occasion pour affirmer leur "forte" adhésion à la vie politique. Dans un discours à l’occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), le président Bouteflika a souligné que "la jeunesse est l’enjeu majeur de l’avenir du pays, notamment ceux qui participent pour la première fois à ces élections". "A cette génération de l’indépendance et à ceux qui participent pour la première fois à ces élections je dirais qu’ils sont la richesse de la Nation. Porteurs des espérances du pays, ils sont les bâtisseurs d’un lendemain prometteur", a-t-il poursuivi, estimant que ces jeunes sont "aptes à relever le défi, comme le furent leurs "prédécesseurs parmi les vaillants combattants et les martyrs". Le chef de l’Etat a appelé les jeunes à ne pas rater cette opportunité pour prouver qu’ils sont une "génération plus consciente et plus engagée". Dans ce contexte, le président de la République a appelé les jeunes à être au rendez-vous pour affirmer leur "forte" adhésion à la vie politique, à même de concrétiser leurs aspirations, de participer à la "promotion des principes et valeurs de la République et d’édifier la société moderne" à laquelle ils aspirent. Par ailleurs, le président de la République a invité les membres de la communauté nationale à l’étranger à participer massivement aux prochaines élections.

Cinquantenaire de l’indépendance : L’Algérie à l’honneur sur la chaîne TV5MONDE

Cinquantenaire de l’indépendance : L’Algérie à l’honneur sur la chaîne TV5MONDE A la faveur de la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance nationale, la Chaîne française TV5MONDE propose tout au long de l’année 2012, une programmation spéciale Algérie sur tous les signaux: documentaires, fictions, cinéma, musiques, ainsi que des émissions sur la guerre de libération nationale. Ainsi, après l’émission spéciale " Kiosque ", délocalisée en janvier dernier à Alger, et qui a reçu sur son plateau, les dessinateurs de presse français et algérien, Plantu et Dilem, TV5MONDE qui entend mettre l’Algérie au cœur de ses programmes, prévoit également de délocaliser dans les prochains jours son émission " L’invité " qui recevra des personnalités nationales d’horizons divers à Paris et Alger pour revenir 50 ans après l’indépendance sur le destin partagé par deux peuples des deux rives de la Méditerranée. La journée internationale de la femme sera, par ailleurs, célébrée par la chaîne française qui rendra hommage à l’ancienne vice-présidente du Conseil de la nation Mme. Zohra Drif, lors d’une émission programmée à Alger et consacrée au rôle des moudjahidate durant la guerre de libération nationale. L’émission musicale " Accoustic ", donnera, en outre, en mars prochain, carte blanche à des chanteurs et musiciens algériens, alors que de nombreux projets sont en cours de réalisation, et seront diffusés durant l’année du cinquantenaire.

vendredi 24 février 2012

«Les prochaines législatives, une date historique aussi importante que le 1er novembre 54»

Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a affirmé jeudi à Arzew (Oran) que les prochaines élections législatives constituaient "une date historique tout aussi importante que le 1er novembre 1954". "Tous les regards sont tournés vers l'Algérie. La réussite de ces élections vous prémunira de l'inconnu mais en cas d'échec c'est la crédibilité du pays qui sera en jeu", a indiqué le président de la République dans un discours prononcé, à l'occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). "Le monde dans lequel nous vivons traverse une conjoncture difficile d'où la nécessité de nous adapter aux nouvelles données", a encore souligné le chef de l'Etat, ajoutant que "l'Algérie influe et subit les influences mais demeure attachée à sa culture sociale et à son histoire révolutionnaire". "Les prochaines élections se distinguent des précédentes. Elles constituent un évènement charnière", a encore soutenu le président Bouteflika. "Les élections signifient la participation. Ceux qui sont contre qu'ils le déclarent et ceux qui sont pour qu'ils le disent aussi mais ne restons pas passifs. Si vous voulez des réformes et le changement, agissez alors", a-t-il dit. "Les élections sont le moyen de faire le bon choix et de mettre l'homme qu'il faut à la place qu'il faut", a encore indiqué le Président Bouteflika soulignant que les partis politiques représentaient "des programmes et des candidats et candidates compétents, chacun étant libre de son choix". Le Chef de l'Etat est revenu sur le rôle du mouvement associatif dans la sensibilisation sur l'importance de ce rendez-vous électoral.   "Si le mouvement associatif existe qu'il le démontre alors à l'occasion de ces élections", a ajouté le président Bouteflika. Le président de la République a rappelé que l'Algérie a fait appel à des observateurs étrangers pour suivre le déroulement du processus électoral et témoigner de la transparence et de la crédibilité du scrutin ». Concernant le rôle des médias, le Chef de l'Etat a déclaré que les médias peuvent être "avec vous ou contre vous".   "Ils seront avec vous si vous faites le bon choix et si le peuple exprime, comme à son accoutumée, son rejet de toute ingérence étrangère dans ses affaires internes", a  expliqué le Chef de l'Etat qui a ajouté que la fidélité au message des martyrs implique d'éviter à l'Algérie l'ingérence étrangère dans ses affaires internes. "Nul n'a le droit de se jouer de la crédibilité et de l'indépendance du pays", a martelé le Chef de l'Etat. "Le moment est crucial et c'est en connaissance de cause que je l'ai considéré aussi important que le 1er Novembre 1954".   A mon accession au pouvoir en 1999, a rappelé le président Bouteflika,  "le pays croulait sous le poids de la dette dont l'impact sur les plans interne et externe risquait de compromettre son indépendance et sa souveraineté". "L'Algérie s'est libérée de cette dette grâce au peuple algérien", a-t-il ajouté rappelant les efforts consentis pour le rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans le pays.   "Il est temps de nous réconcilier avec nous-mêmes et de connaître nos droits et nos devoirs", a-t-il dit s'interrogeant sur l'utilité de la Constitution "si nous restons attachés aux droits sans les devoirs". S'agissant de la jeunesse, le Chef de l'Etat a affirmé que les jeunes d'aujourd'hui ont "plus de chance" que leurs aînés qui ont souffert des affres du colonialisme. "Le peuple algérien a une responsabilité collective mais son avenir repose sur la jeunesse", a-t-il insisté soulignant que "si le peuple fait le bon choix nous avons des raisons d'être optimistes quant à l'avenir sinon que Dieu nous préserve du pire".   Le président Bouteflika a, dans ce sens, appelé les jeunes à s'impliquer dans la vie politique en tant qu'électeurs et élus. Par ailleurs le Chef de l'Etat a rendu hommage à la résistance de la femme lors de la décennie noire. "Sans la détermination de  la femme, la société tout entière aurait sombré", a affirmé le président Bouteflika faisant remarquer qu'au sein de la société "subsistent encore des mentalités obsolètes et une vision dévalorisante de la femme". Le président de la République s'est dit convaincu du rôle de la femme dans le règlement des problèmes soulignant la nécessité de lui permettre de faire valoir ses capacités.

L’alternative démocratique pour sauver l’Algérie !

L’alternative démocratique pour sauver l’Algérie ! Que d’occasions ratées ! Que d’espoirs contrariés ! Notre pays, dont les richesses naturelles et humaines sont immenses, demeure prisonnier de choix politiques désastreux imposés par des dirigeants irresponsables et incompétents. Le formidable potentiel de la Nation est sacrifié, non pas en raison d’une simple mauvaise gouvernance, mais par la persistance d’un système de pouvoir déstructurant, et de la société et de son économie. Combien de cadres brillants contraints de quitter leur pays pour aller exercer   leurs compétences et leurs talents sous des cieux ou l’intelligence est la première des ressources ?  Combien de hauts fonctionnaires compétents sont prisonniers d’un système absurde, insupportable,  qui les assujettit au  diktat d’un personnel politique dirigeant incompétent, corrompu et arrogant ? Cette révolte sourde dont s’échappent quelque- fois des murmures est d’égale intensité que celle, plus visible et plus expressive, de ces jeunes qui, excédées devant des horizons bouchés, expriment, parfois avec violence, leur colère. Quand ils ne risquent pas leurs vies pour fuir leurs pays dans des embarcations de fortune. Un pouvoir autiste Pourtant, à la veille de la commémoration du cinquantième anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, le pouvoir et la «grande famille révolutionnaire» ne manqueront pas de s’auto-glorifier en entonnant ce refrain inaudible pour le peuple algérien des «grandes réalisations de l’Etat Algérien». Peu importe les réalités. Ce pouvoir autiste se moque royalement des enquêtes menées par des organismes mondiaux, à la crédibilité incontestable, et qui classent l’Algérie dans la zone rouge des pays mal gouvernés, où la corruption est endémique, les libertés bafouées et le mal-vivre criant. Assis sur une gigantesque manne financière, les cercles décisionnels s’enferment dans cette certitude, qui confine à de l’inconscience, que leur système est inébranlable et que le contrôle de la société par la bureaucratie politico-financière et les «appareils de sécurité» bloque l’émergence de forces politiques et sociales alternatives. Un aveuglement qui fait fi des bouleversements géopolitiques que connaît le monde arabo-berbère.  Un Pouvoir contre la Nation L’Algérie, exemple de lutte de libération, est aujourd’hui sérieusement fragilisée et particulièrement exposée aux contrecoups d’un ordre mondial en décomposition-recomposition. Il est totalement faux, et même dangereux, de prétendre que notre pays est à l’abri des retombées de la crise du système financier international alors qu’il n’évolue pas en marge de l’économie mondiale et que les banques algériennes sont inscrites dans les transactions financières internationales. Et ce n’est en rien exagérer, en l’absence d’une volonté politique de changement, que de mettre en garde contre un processus de dislocation nationale, sous l’effet combiné de forces antinationales agissant de l’intérieur et de l’extérieur. Les pratiques régionalistes, tribales et les tentations séparatistes ne sont pas une vue de l’esprit et offrent un terrain fertile aux aventuriers et aux revanchards. L’Algérie ne peut plus continuer, au risque de se désintégrer, à être l’otage de l’improvisation politique et d’une obsession pathologique à conserver quoi qu’il en coûte le pouvoir et les privilèges. «Tout pouvoir sans contrôle rend fou», disait le philosophe Alain. Cela fait du pouvoir algérien un facteur potentiel de déstabilisation nationale, voire régionale. Démocratie et stabilité Le satisfecit accordé par les grandes puissances de ce monde à des pseudo-réformes qui ne lèvent pas l’épée de Damoclès qui pèse sur la société ne fera qu’aggraver l’impasse politique et accentuer les dérives. La recherche de la stabilité à tout prix, selon une démarche qui se prétend pragmatique, mais qui tendrait à sacrifier le processus démocratique est une vision courte, loin de tirer les leçons des «révolutions» arabes. Le soutien, notamment des autorités françaises, est davantage dicté par une perception, hélas encore largement imprégnée par l’idéologie coloniale, que par une vision plus conforme aux aspirations populaires du peuple algérien en particulier, et maghrébin en général, et soutenue par une diplomatie débarrassée des clichés et stéréotypes culturalistes. Ces puissants partenaires de l’Algérie finiront-ils par admettre que le passage d’un système clientéliste et corrompu, fondé sur la privatisation de la rente et une gestion policière de la chose politique, à un système politiquement efficient basé sur un mode démocratique d’intégration politique est l’unique garantie d’une stabilité durable, propice à de justes échanges économiques en Méditerranée ? Le leurre islamiste Les prochaines échéances électorales, susceptibles, dans la dynamique du «printemps arabe», d’offrir une opportunité pour relancer le processus démocratique, risquent de ne pas déroger au rituel des faux scrutins que connaît l’Algérie depuis janvier 1992. Aucun «signe» d’un changement d’approche politique de la part des décideurs n’est perceptible.  Les stratégies à l’œuvre plaident tout le contraire. En laissant suggérer une probable victoire des islamistes, les décideurs veulent signifier aux puissants de ce monde que l’Algérie est maintenant prête à en finir avec les «élections à la Neagelen» et à mettre, s’il le faut, en conformité l’Algérie avec le «nouveau standard politique arabe». Le ministre des Affaires étrangères est chargé d’ailleurs de convaincre que l’Algérie est parfaitement en phase avec les nouveaux changements géopolitiques et stratégiques et que l’armée observera une stricte neutralité. Cette instrumentalisation de l’islamisme pour enrayer la démocratisation du pays en neutralisant les forces démocratiques est devenue la grande  spécialité des officines du pouvoir. Elle cherche aujourd’hui, dans la foulée des victoires électorales islamistes, à se dissimiler derrière la force de l’«évidente réalité» ! En effet, un regard superficiel sur la réalité algérienne peut laisser penser à une islamisation croissante de la société. La multiplication des signes religieux ostensibles décrite savamment par d’apprentis sociologues comme étant des signes d’un activisme intégriste peuvent s’avérer néanmoins trompeurs. Le simple regain de «religiosité», conséquence d’une crise morale et psychologique, ne signifie pas pour autant une adhésion à une idéologie islamiste, que beaucoup d’Algériens tiennent, au même titre que le pouvoir, pour responsable de la «sale guerre». A l’ère de la révolution numérique, les Algériens et les Algériennes ne peuvent être tenus à l’écart des transformations dans le monde. Les jeunes Algériens, diplômés ou non, aspirent eux aussi à prendre leur part du progrès humain et technique. L’attachement à leur identité plurielle, - amazighe, arabe et musulmane-, n’est aucunement un obstacle à leur immersion dans la modernité. Quelle alternative ? Les arrangements d’appareils, les connivences maffieuses et les leurres sophistiqués orchestrés  à l’approche des élections législatives n’ont pour unique objectif que de tenter de priver, une fois de plus, une fois de trop, le peuple algérien de l’exercice de ses droits fondamentaux et de libre choix de ses représentants. La décision de participer ou de boycotter ce scrutin ne doit pas être appréciée à l’aune d’illusoires garanties que donnerait le pouvoir quant à la sincérité du scrutin, mais en lien avec les dynamiques de changement au Maghreb et ailleurs et à l’absolue nécessité d’isoler les partisans du chaos. Face à un système historiquement condamné et dangereux pour la cohésion nationale, qui n’a que la violence, la corruption et la manipulation à opposer aux forces du changement, il convient de redonner du sens à la parole et à l’action politiques, à contribuer à l’émergence d’une culture citoyenne et à la reconstruction d’un espace politique et social autonome. C’est cela être révolutionnaire aujourd’hui ! Il convient donc d’en finir avec le verbiage idéologique, avec ce discours, pro ou antipouvoir, qui se résume à s’égosiller à débiter des slogans creux, à surfer sur les frustrations et à flatter les instincts les plus basiques. L’alternative démocratique est l’axe stratégique de la radicalité politique, et non pas du radicalisme populiste.   Samir Bouakouir (Représentant du FFS

L’Algérie face à son destin : La démocratie ou le chaos

Entre optimisme béat des uns et le scepticisme défaitiste des autres, les réformes politiques en Algérie, bien que répondant à une pression régionale générée par les révoltes maghrébines et arabes ainsi qu’à une demande intérieure souvent mal formulée ou peu visible, tardent à voir le jour du fait de tergiversations et des pressions de partis siégeant au Parlement qui maintiennent le statu quo et qui demeurent réfractaires à toute reforme émanant des forces politiques qui ne s’inscrivent pas dans leur logique. Il est facile aussi de se complaire dans une attitude attentiste et de se draper de l’argument fataliste, disant que le pouvoir cherche à redorer son image à travers l’implication de l’opposition dans ses desseins, pour une consommation extérieure qui est au demeurant peu soucieuse de l’avenir démocratique de l’Algérie. Le changement ou les réformes politiques qui visent une refondation nationale sur une nouvelle vision qui se base sur les principes du respect de la personne humaine dans sa dignité, sa liberté et son droit à la justice, à l’équité et à une éducation de qualité ainsi que de la démocratie et le respect des libertés ne peuvent émaner que d’un mouvement social porté sur le changement, dont le porte-voix est à trouver dans cette élite porteuse de l’idéal d’une Algérie nouvelle. Les expériences les plus récentes dans notre voisinage immédiat renseignent sur l’ampleur du retard constaté entre le moment historique de la révolte populaire et le projet du changement proposé lequel profiterait davantage aux forces de la «stagnation historique», même auréolées d’un discours moderniste de circonstance. Le cas de la Libye est davantage problématique que révélateur d’un avortement d’une expérience démocratique en gestation qui s’est métamorphosée, par l’intervention directe de l’OTAN, en nébuleuse peu convaincante sur le plan du respect de la démocratie, des droits de l’homme et des libertés. Les sociétés assujetties à des pouvoirs autoritaires sont souvent travaillées par des courants politiques radicaux et puisant leurs substances idéologiques dans les prismes identitaires, les cas de l’Egypte, du Maroc et de la Tunisie, font figure d’école dans le sens où les électeurs se réfugient temporairement dans un vote sanction contre l’injustice et les méfaits du pouvoir en place. Le cas du Mouvement d’Ennahdha en Tunisie et du PJD au Maroc viennent encore valider cette thèse déjà vérifiée ailleurs. Ce «vote sanction» se transformera en «vote conscient» après une courte période d’essai démocratique, et une fois le citoyen se rendant compte que ces mouvements, qui jouent plus sur le sentiment que sur la raison, sont incapables de répondre à ses préoccupations socio-économiques telles la garantie des libertés, une éducation de qualité pour ses enfants, une justice indépendante, une formation qui aboutie à un emploi durable… Aller, en outre, dans le sens d’accréditer la thèse consistant à dire que le soulèvement d’octobre 1988 constitue en soi une révolution populaire ayant balayé le parti unique, relève d’une interprétation simpliste du mouvement social et d’une lecture erronée de la réalité qui ne confirme pas, du moins, la mort de la pensée unique en Algérie suite à ces événements. Dire aussi que la situation en Algérie ne peut ressembler à celles prévalant dans les pays arabes ayant subi des révoltes populaires, pour la simple raison qu’elle avait connu une situation similaire en octobre 1988, relève, pour ceux qui crient sérieusement à cette thèse, de la naïveté politique, alors qu’elle s’apparente, pour ceux qui cherchent à durer dans le pouvoir en propageant ce mythe, à un égoïsme dévastateur qui se négocie même sur le dos des intérêts suprêmes de l’Etat. Certes, le pouvoir en place qui a verrouillé – en profitant de la situation sécuritaire, prévalant dans le pays durant les années de braises – la scène politique, en maintenant des débris d’institutions factices, a été fortement tétanisé par l’avertissement populaire du 5 janvier dernier. En organisant ses «consultations politiques», un show de bonne volonté politique, le pouvoir en place qui voulait échapper aux pressions extérieures, montre tout de même des signes d’ouverture dont l’appréciation juste et concrète demeure tributaire du contenu des nouvelles lois à promulguer. Malgré le peu de changement introduit à travers les projets de loi, il faut noter que les lois les plus importantes tardent à voir le jour, notamment le projet de loi sur les partis politiques et celui relatif à l’audiovisuel, démontrant de la sorte les tiraillements qui continuent à miner le système en place et la volonté, de beaucoup de parlementaires à continuer à entretenir la fermeture du champ politique et médiatique qui ne plaident pas en leur faveur ni en faveur de leurs partis. En réalité, tout le monde sait que l’arsenal proposé n’apporte rien de nouveau, alors qu’il fallait tout simplement s’atteler à appliquer les lois issues de l’ouverture politique des années 1990. Cependant, l’opposition ne détient aucun moyen pour l’heure que de mettre le pouvoir devant ses responsabilités, dans un contexte historique trouble, en le mettant devant le fait accompli. En dépit de ce constat, il demeure que la volonté réelle du pouvoir et ses desseins ne peuvent être vérifiés que sur le terrain, en l’acculant à accepter une véritable opposition et à négocier une sortie de crise bénéfique pour le pays. Dire qu’il est inutile de s’organiser en parti politique pour proposer des solutions à la société est aussi nuisible à l’avenir du pays, car, il faut bien admettre que ni les réformes ni d’ailleurs les révolutions ne viennent du néant. L’opposition ne peut être efficace que dans l’action. C’est ce que les différentes expériences des pays qui avaient réussi le pari de l’ouverture démocratique, après une longue période de despotisme et de dictature, nous enseignent aujourd’hui. Pour ceux qui, par paresse politique ou par calcul politicien, cherchent à dissimuler leur incapacité à s’imposer sur le plan populaire, en accréditant la thèse tendant à faire admettre que le pouvoir continue à louvoyer en se montrant permissif face à l’éventualité de création de partis d’opposition, en somme, en disant que le pouvoir cherche une légitimité en reproduisant une démocratie de façade, à travers de nouveaux acteurs d’une parodie de pluralisme politique à l’algérienne, la réalité qu’avec eux ou sans eux, le pouvoir perdurera en l’absence d’une opposition crédible et forte. Le contexte est propice aujourd’hui pour l’émergence de pôles d’opposition construits non pas autour du «zaïm» ni sur la base d’un partage d’influences qui est au demeurant éphémère, mais sur la base d’alliances stratégiques construites sur des programmes ayant pour objectif de remettre l’Algérie sur les rails du progrès. La solution et le salut de l’Algérie ne résident pas dans une bipolarité des forces entre ceux qui veulent maintenir le pouvoir en état, et qui ne cessent, au demeurant, de reproduire la faillite, et ceux qui comptent sur des révoltes sanglantes ou l’intervention des forces extérieures grâce à une zone «no flight» imposée par l’OTAN pour s’installer au pouvoir.Une transition négociée avec les forces politiques en présence ayant au préalable bénéficié de la bénédiction et de l’adhésion des masses populaires est à même à conduire le pays à bon port. Ainsi, il apparaît clairement que le pouvoir en place risque de conduire le pays vers le chaos s’il s’obstine encore à reproduire une transition imposée comme il l’avait fait dans les années 1990. Pour ce faire, il est aussi suicidaire de compter sur une opposition basée sur le zaïmisme ou un pouvoir dominé par une seule personne. Le zaïmisme a été la maladie infantile et fatale du mouvement national algérien et du mouvement de la reconstruction de l’Etat algérien indépendant. D’ailleurs, la petite fin de Ben Bella, le pseudo zaïm qui a sacrifié l’indépendance de la révolution algérienne, pour bénéficier de la bénédiction du pharaon du panarabisme du Caire, ainsi que la fin tragique de Messali El Hadj, qui a sacrifié un demi-siècle de militantisme nationaliste, pour assouvir un instinct nombriliste sont là pour nous renseigner sur les ravages d’une telle approche. Le zaïmisme est une faillite absolue, même quand il est dominant dans l’opposition. Que reste-t-il donc de l’opposition démocratique construite dans le feu et le sang, durant les trois premières années de l’indépendance ? Que reste-t-il des partis nés de l’impasse démocratique des années 1990. Rien. Absolument rien. Ces appareils politiques n’arrivent pas à peser sur le cours des événements. Si cette mort programmée est à mettre à l’actif des agissements malveillants et antidémocratiques du pouvoir, il n’empêche que la dérive zaïmiste est pour quelque chose dans cette chute libre de l’opposition algérienne. Cela ne veut pas dire que les partis politiques ne peuvent pas se construire autour d’un ou plusieurs leaders. Sauf, il faut l’admettre, du moins dans ce cas, que la qualité de leader s’arrache par le militantisme, par l’action sur le terrain et par le programme convaincant que la personnalité politique arrache à la faveur d’arguments justes et de sacrifices. Le changement politique ou les réformes ne viennent pas des mouvements spontanés des masses. Les situations prérévolutionnaires ne deviennent révolutions authentiques que quand elles sont muries grâce à un travail effectué par des organisations politiques porteuses de projets de sociétés. C’est ce qui explique d’ailleurs les attentes avortées du soulèvement populaire du 5 octobre 1988 et les statu quo générés par les révolutions «saisonnières» arabes qui s’agglutinent dans le marécage des débats idéologiques stériles. Aujourd’hui, et dans le cas algérien, le pouvoir en place gagnerait à ouvrir le champ politique en favorisant une approche du changement à travers des étapes négociées dans la sérénité et la paix sociale, au lieu de continuer dans son aventure actuelle, en s’agrippant encore à l’image du pouvoir personnel ayant montré depuis longtemps ses limites ailleurs, à travers souvent des bains de sang inutiles. Aujourd’hui, aussi, la possibilité du changement s’offre plus que jamais aux forces démocratiques, pour peu qu’elles s’organisent autour d’un programme politique, moins idéologique, mais porteur d’espoir de changement, à travers une alternative programmatique étudiée et franchement versée dans la démocratie, le pluralisme et le respect des libertés. Il est temps de s’affranchir de la tutelle de pouvoir personnel, de se libérer du mythe de «l’homme providentiel». Seule l’organisation politique résolument versée dans la modernité et attachée aux valeurs authentiques de la société algérienne peut répondre aux attentes du peuple pour l’édification, enfin, de cet état démocratique et social rêvé par les chouhada. L’Algérie est face à sa dernière chance d’opérer un changement démocratique, pacifique et serein. Il s’agit d’une chance historique pour tous les enfants de l’Algérie qui ont une meilleure idée de leur pays, pour unir leurs efforts, leurs forces et leur intelligence afin de sortir l’Algérie de son bourbier. Il s’agit aussi d’une chance historique pour ceux qui ont failli dans leur mission, de regarder l’avenir et de faire preuve, au moins pour une fois, de sentiment patriotique envers ce pays meurtri par plus de 7 ans de guerre pour l’indépendance et près de 20 ans de terrorisme. 50 ans après, la Déclaration du 1er Novembre 1954 ne cesse de nous interpeller sur notre devoir national, à savoir celui de l’édification d’un Etat souverain, démocratique et social, dans le cadre des valeurs de l’Islam.   Haider Bendrihem  

jeudi 23 février 2012

  D’importantes quantités de produits subventionnés passent les frontières Quand l’Algérie allaite ses voisins

La facture à l’import explose. Tous les mécanismes et artifices déployés depuis 2009 n’y font rien. Bien qu’on se plaise à mettre en avant la hausse des prix des produits de base sur les marchés internationaux, les faits sont têtus. Les dispositions prises l’an dernier pour calmer les populations descendues dans la rue crier leur ras-le-bol n’ont fait qu’alimenter la frénésie des consommateurs.  Pis, les subventions destinées à soutenir les prix des produits de large consommation ont, en parallèle, alimenté les réseaux de contrebande, lesquels ont aussi su tirer profit des révolutions populaires chez nos voisins libyens et tunisiens. Sinon, comment justifier les chiffres des Douanes algériennes faisant état de fortes hausses des importations, en volume et en valeur, sur l’ensemble des compartiments des produits alimentaires ? La facture céréalière a doublé en une année, celle du sucre a augmenté de 71% et du lait de 53%. Globalement, la facture alimentaire a atteint en 2011 près de 10 milliards de dollars. On évoque même aujourd’hui des routes de la contrebande qui joindraient directement les frontières à partir des ports de l’est du pays, s’érigeant ainsi en modèle d’économie souterraine assurant la survie de localités des deux côtés de la frontière. Si le bilan de la Gendarmerie nationale et des GGF font ressortir une baisse du rythme des saisies à 61% pour les produits alimentaires pour 215 748 tonnes de produits saisis, la situation est telle qu’elle inquiète des responsables, qui n’hésitent plus à accuser la contrebande de tous les maux. Le fait est qu’on ne peut aujourd’hui comptabiliser ce qui passe au travers des mailles du filet. Les services des Douanes algériennes accélèrent la mise en place de nouveaux postes frontaliers de surveillance et les GGF multiplient les patrouilles. Mais cela semble insuffisant, d’autant que des facteurs en amont favorisent la contrebande. Ce sont les subventions consenties par les pouvoirs publics et qui maintiennent les prix très en deçà des prix réels du marché. L’expert financier Mohamed Ghernaout pense d’ailleurs que «là où il y a des produits subventionnés, il y a fatalement des réseaux de contrebande qui se constituent et l’Algérie ne fait pas exception». Il va sans dire que cela induit forcément un coût. Au-delà de la lourde facture à l’import, les subventions ont mobilisé près de 271 milliards de dinars (environ 3,5 milliards de dollars) sur le budget de fonctionnement de l’Etat pour 2011, lequel commence à être sujet de véritables préoccupations. Pour 2012, la  loi de finances entend consacrer 200 milliards de dinars (un peu plus de 2,5 milliards de dollars) pour ces mêmes subventions. Si l’on cumule le manque à gagner induit par les exonérations de droits de douane et de TVA sur les huiles brutes importées, sur le sucre blanc et le sucre roux, qui atteint, selon une première estimation pour la période de janvier à août 2011, à 2,5 milliards de dollars, on prend toute la mesure de ce que nous coûtent les convois qui traversent les frontières. Retour aux erreurs des années 1980 Il est vrai que tant que la rente pétrolière permettra de financer le budget de l’Etat, on pourra supporter ce fardeau. Or, le risque d’un effondrement des marchés pétroliers pourrait sérieusement mettre à mal les équilibres macroéconomiques. Dans ce sens, Mohamed Ghernaout indique que «les pouvoirs publics sont en train de reproduire le schéma de développement des années antérieures aux programmes d’ajustements, c’est-à-dire reproduire les mêmes erreurs notamment en ce qui concerne les déséquilibres macro-économiques qui sont masqués par la bonne santé financière du pays, tirée par les revenus des hydrocarbures». L’expert insiste sur la nécessité de chercher des solutions qui pourraient nous éviter les débâcles de la fin des années 1980 et 1990, mais il reste sceptique quant à la possibilité de voir les pouvoirs publics prendre de telles mesures à la veille des élections législatives. La collusion politique est d’autant plus certaine que les choix sont assumés par le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui a récemment déclaré que c’est «un choix politique». Samir Bellal, professeur d’économie à l’université de Guelma, pense que la question des subventions n’est plus du ressort de l’analyse macro-économique mais est intimement liée aux problèmes de représentativité et de légitimité politique. Mohamed Ghernaout ajoute dans le même sens que «c’est la relation gouvernant-gouverné qui est en jeu. La solution de facilité consiste à continuer à gérer les frottements sociaux par des mesures inadéquates en arrosant les partenaires sociaux à coup de milliards de dinars, c’est-à-dire en gaspillant les ressources et en brisant l’avenir des futures générations». Il estime que «nos gouvernants manquent de courage et de sens des responsabilités» dans la mesure où la libération des prix implique fatalement une augmentation de l’inflation. Il plaide aussi pour un système de subventions ciblées à travers un filet social, même si ce modèle a été éprouvé au début des années 1990 à cause de la triche de certains. En tout état de cause, la refonte des modèles économiques reste le préalable pour non seulement contrecarrer l’inflation et la contrebande, mais aussi pour récupérer les marchés qui profitent aux réseaux informels. Il faudrait encore, selon l’expert financier, connaître les besoins des pays limitrophes, le nombre d’entreprises exportatrices en Algérie, mais aussi être concurrentiel face à des économies tunisienne et marocaine tournées vers l’export et aux marchés acquis à la production locale.                    Roumadi Melissa    

Des délégations étrangères à la conquête d’un marché juteux Algérie : le nouvel eldorado de l’Occident ?

Frappés de plein fouet par une crise mondiale, les Occidentaux voient en notre pays une des solutions à leurs sérieux problèmes économiques. Qualifié de pays “non fréquentable” durant les années 1990, notre pays redevient aujourd’hui, un membre incontournable. Cette réhabilitation à l’international, rendue possible après avoir payé un lourd tribut, marqué par des pertes en vies humaines et en matériel, a ravivé la flamme de l’amitié et de la fraternité dans l’esprit des autres nations. Ce qui a poussé souverains, présidents, chefs du gouvernement, ministres et hauts responsables… à multiplier les visites en direction d’Alger. Forums, réunions de commissions mixtes, sessions de conseils d’affaires, colloques, symposiums… les rencontres entre délégations étrangères et leurs homologues algériennes se suivent à un rythme soutenu depuis au moins trois ans. Une concurrence s’est même imposée entre les pays des quatre continents pour la conquête du marché algérien. Chacun use de tous ses atouts pour tenter de convaincre notre pays à finaliser des accords de partenariat et des protocoles d’accord dans la quasi-totalité des secteurs d’activité. En matière d’investissement, la destination Algérie est ressuscitée si l’on se fie aux récentes arrivées de dirigeants et autres hommes d’affaires de plusieurs pays. Grande-Bretagne, Italie, Espagne, Portugal, Serbie, France… se livrent une bataille diplomatique pour la conquête du marché national, devenu l’attraction de l’heure. Fait nouveau de ce regain d’intérêt pour l’Algérie : les investisseurs n’insistent pas trop sur le secteur des hydrocarbures. Ils tentent, au contraire, de diversifier les domaines d’intervention afin de lancer des projets de partenariat gagnant-gagnant. C’est le cas des Américains qui, outre les hydrocarbures, réorientent leurs investissements vers la santé où il est prévu la création d’un pôle des biotechnologies dont un accord vient d’être signé avec le ministère de la Santé. Alger : passage “obligé” des délégations Le Royaume-Uni, également, veut diversifier ses projets en s’éloignant petit à petit du Sud pour s’approcher davantage du nord du pays. La Grande-Bretagne propose ses services en matière de formations, un domaine qui offre des chances à ce pays comme le fait le pétrole algérien. Même état d’esprit chez les Italiens qui comptent élargir leur coopération à d’autres secteurs. Ils souhaitent donner une autre dimension aux relations bilatérales. L’envoyé spécial du ministre italien des Affaires étrangères pour la Méditerranée et le Moyen-Orient, Maurizio Massari a, à ce propos, annoncé récemment la tenue, dans le courant de l’année 2012, d’un sommet algéro-italien. L’Espagne n’a pas hésité à envoyer, il y a quelques jours, son chef de la diplomatie, José Manuel Garcia-Margallo, accompagné par le ministre de l’Industrie, de l’Énergie et du Tourisme. Cette visite s’inscrit dans le cadre de “l’approfondissement” de la coopération bilatérale entre les deux pays. La Serbie, aussi, n’est pas en reste. À l’issue de la 19e session de la commission mixte algéro-serbe, quatre accords de coopération, dans les domaines de l’investissement, de l’agriculture, de l’eau et du stockage des produits alimentaires, ont été signés, à Alger. Les deux parties avouent que les résultats obtenus au terme de cette rencontre sont à la hauteur des espérances. Les objectifs tracés lors de la précédente session tenue en 2009 ont été atteints. À l’instar de tous les pays européens charmés par l’évolution positive des choses en Algérie, le Portugal veut y concrétiser un bon business. Un groupe d’hommes d’affaires s’est rendu la semaine dernière à Alger afin d’y développer au mieux leurs activités. Conduits par le ministre de l’Économie et de l’Emploi, Alvaro Santos Periera, les opérateurs portugais veulent saisir les opportunités que leur offre le marché national. Les raisons d’un regain d’intérêt C’est dire que l’on assiste ces dernières semaines à un véritable défilé de délégations en provenance d’outre-mer. Cela va sans dire que les pays du Vieux Continent ont besoin de nouvelles “aventures” en matière de business. Soumis à une crise financière dont on ne voit pas le bout, ces pays cherchent des solutions pour sauver leur économie en perte de vitesse. Et l’Algérie semble être l’une des pistes les plus prisées actuellement. Ils fondent beaucoup d’espoir sur notre pays afin de redorer le blason, terni par les rapports accablants des agences de notation. Le Vieux Continent en a pris pour son grade… Les USA, également, ont subi le même verdict. L’on a relevé, en effet, la baisse de la note souveraine des États-Unis qui ont perdu leur triple A et la récession dans de nombreux pays d’Europe du Sud. Après avoir essuyé un affront de la part des États occidentaux les plus industrialisés, qui exprimaient une certaine répugnance pour des échanges commerciaux et exerçaient une sorte de blocus sur notre pays, ne voilà-t-il pas que l’Algérie devient subitement cet eldorado tant convoité ! Pourtant, à l’époque, personne ne donnait cher de la peau d’une Algérie mise en quarantaine. Or, l’évolution de la situation, caractérisée par une stabilité politique et cuirassée par une flambée inouïe des cours du pétrole, a renversé la vapeur. Ce qui a permis à notre pays de se prélasser sur un matelas de réserves de changes trop confortable de l’ordre de 176 milliards de dollars. Du coup, l’Algérie est devenue un pays solvable grâce à sa manne pétrolière. Il faut reconnaître aussi que le comportement des pays occidentaux n’est pas fortuit. Plusieurs investisseurs étrangers ont été séduits, il faut le dire, par une alléchante enveloppe financière débloquée pour le prochain quinquennat 2010-2014 d’un montant de plus de 286 milliards de dollars. Le cadre juridique un obstacle ? Outre les facilitations et autres avantages fiscaux et parafiscaux, le processus de réformes engagées par le gouvernement constitue autant de facteurs qui ont convaincu les étrangers à jeter leur dévolu sur Algérie. Le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi, a indiqué récemment que des mesures importantes devant améliorer le cadre juridique de l’investissement en Algérie seraient prochainement prises afin d’accompagner les opérateurs étrangers dans leurs investissements. “Le gouvernement s’attelle, à la lumière du dernier discours à la nation du président Bouteflika, à la mise en place d’une véritable refonte du système juridique afin d’améliorer le climat des investissements et des affaires, en Algérie”, a-t-il assuré, lors d’une rencontre des représentants d’entreprises françaises et algériennes. Pour leur part, les étrangers voient en l’Algérie un marché “potentiellement attractif” et un pays à fort potentiel avec “des ressources excédentaires pour 20 ans, un désendettement remarquable et un tissu économique en pleine expansion”. Pour peu que, nuancent-t-ils, l’environnement réglementaire soit moins complexe. Soit. Mais l’on est tenté de se poser la légitime question de savoir où étaient ces pays au moment où l’Algérie vivait les pires moments de son existence ? Ces nations, abstraction faite de l’Italie qui a maintenu sa présence en Algérie, la majorité des pays a fui le pays par crainte du terrorisme. Mais comme dit l’adage, en diplomatie il n’y a pas d’amis mais seulement des intérêts ! Badreddine KHRIS

mercredi 22 février 2012

Algérie : La téléphonie 3G avant le 5 juillet 2012 ? Lire l'article original : Algérie : La téléphonie 3G avant le 5 juillet 2012 ? | DNA - Dernières nouvelles d'Algérie


La téléphonie mobile de 3ème génération (3G) pourrait être lancée en Algérie avant le 5 juillet 2012.

« Nous avons maîtrisé certaines difficultés et problèmes techniques pour le lancement de la téléphonie mobile de 3ème génération. Nous espérons qu’elle sera à la portée des citoyens avant la fête de l’indépendance », a déclaré dimanche à Alger, le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Moussa Benhamadi.
Le ministre avait indiqué récemment que le 31 mars 2012 sera le dernier délai pour lancer le 3G par les opérateurs téléphoniques. Il avait précisé aussi que l’exploitation de la licence 3G est ouverte aux trois opérateurs de téléphonie mobile opérant en Algérie (Mobilis, Djezzy et Nedjma).
Le marché dépassé les 30 millions de téléphones mobiles, exploités par plus de 25 millions d’Algériens. M. Benhamadi avait indiqué, en outre, que l’ouverture de ce service pour chacun des opérateurs « visait à ne pas exclure une partie des citoyens de cette technologie avancée ».
Le dernier délai pour le dépôt des soumissions relatives à la licence de la troisième génération de téléphonie mobile auprès de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), fixé préalablement du 26 au 29 septembre, avait été déjà prolongé au 2 octobre.


Unesco : “Près de la moitié des langues parlées dans le monde risquent de disparaître avant la fin du siècle”

Près de la moitié des langues parlées dans le monde sur les 6 000  recensées pourraient disparaître avant la fin du siècle, a averti la directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), dans un message publié hier sur le site Internet de l'organisation à l'occasion de la Journée internationale de la langue maternelle. Qualifiant la diversité linguistique de «patrimoine commun fragile», Irina Bokova a relevé que la perte d'une langue est «un appauvrissement de l'humanité» et «un recul dans la défense des droits de chacun à se faire entendre, à apprendre et à communiquer», tout en précisant que la vitalité des langues «dépendait de tous ceux qui les parlent et se mobilisent pour les protéger». Mme Bokova a lié, dans son message, l'importance de la diversité linguistique culturelle à celle de la biodiversité dans la nature car, selon elle, certaines langues de peuples autochtones sont porteuses de connaissances sur la biodiversité ou la gestion des écosystèmes, ce qui représente, a-t-elle dit, une force de développement durable qui mérite d'être partagé. Elle a affirmé que l'Unesco rendait hommage aux langues de peuples autochtones et veillait à ce que leurs voix soient écoutées pour la conception des politiques éducatives, de développement et de cohésion sociale, en soulignant que le multilinguisme est une «ressource vivante» qui devrait être utilisée pour le bénéfice de tous.
 

Coopération économique Mission d’industriels algériens en Belgique au mois d’avril


Une mission d’hommes d’affaires et de chefs d’entreprise se rendra en Belgique du 16 au 20 avril prochain pour tenter de nouer des partenariats entre les deux pays, c’est ce qu’a affirmé l’ambassadeur de Belgique en Algérie, Son Excellence, Christian Van Driesscher, hier, lors d’une rencontre tenue à l’École supérieure algérienne des affaires (ESAA), à Alger.
La délégation, qui se rendra en Belgique, aura l’occasion de visiter des entreprises, des fédérations et de rencontrer des industriels belges.
La mission a arrêté cinq thèmes pour la coopération dont l’industrie pharmaceutique. La délégation algérienne organisera sur place une réunion avec ses homologues belges pour promouvoir la destination algérienne et les opportunités qu’elle offre pour d’éventuels investissements dans notre pays.
La rencontre, qui avait pour thème “les opportunités de partenariat et d’affaires du marché belge”, avait pour objectif de faire connaître le potentiel du marché belge et les opportunités qu’il offre en termes de partenariat et de développement de relations économiques et commerciales entre les entreprises belges et algériennes.
Ainsi, l’attaché économique de l’ambassade a présenté une topographie sur le fonctionnement de l’économie belge.“Notre première tâche est d’exporter des produits belges vers l’Algérie. Nous allons procurer à la mission qui viendra en Belgique, la liste des distributeurs susceptibles d’intéresser les investisseurs algériens ainsi que la diffusion des différentes demandes sur les sites officiels du pays et organiser des rencontres entre les différents acteurs pour d’éventuelles collaborations”, a expliqué Tom Van Daele, attaché économique. Pour sa part, Rudi Mertens, attaché économique et commercial de Bruxelles et de Wallonie, a fait savoir que “la Belgique reste l’un des pays les moins chers de la zone euro, concernant l’immobilier pour les gens qui veulent s’installer en Belgique et exercer une activité commerciale”. Il a ajouté que “le pays est un carrefour pour l’Europe vu sa proximité avec la majorité des pays de la zone euro”.
Il y a lieu de noter que pour 2011, le volume d’échange commercial entre les deux pays a atteint 2 milliards d’euros.


Commerce : Un excédent commercial de plus de 2,2 milliards de dollars en janvier 2012
 

 
Alors que les importations sont établies à près de 3,6 mds usd en janvier 2012,  l 'Algérie a enregistré un excédent commercial de 2,22 mds usd ce mois contre 1,16 md usd à la même période en 2011, indique les Douanes algériennes. L'excédent commercial de l'Algérie en 2011 s'était établi à 26,93 milliards, faut-il bien le rappeler. Ainsi, cet excédent commercial se trouve donc en hausse de 91% par rapport à l'année dernière. Quant au pourcentage des exportations il est en hausse de 16,33%.  D'autre part, les importations, sont établies à près de 3,6 mds usd en janvier 2012 contre 3,84 mds usd en janvier 2011, en baisse de 6,28%, comme le précisent les chiffres provisoires du Cnis. Il est important de remarquer que cette amélioration s'est répercutée sur le taux de couverture des importations par les exportations, qui a atteint 162% en janvier dernier contre 130% le même mois de l'année dernière. L'explication de cette progression est donnée par la hausse des exportations des hydrocarbures de plus de 14,6%, grâce à la bonne tenue des prix du brut.
D'autre part, il faut aussi noter cette augmentation de 90% des exportations hors hydrocarbures ainsi que baisse de près de 6,3% des importations, pour expliquer également cette amélioration. Des groupes des produits importés ont tous connu des hausses, et on relève, toujours selon les chiffres des Douanes, que la plus importante est de 18,78% qui a été enregistrée par les biens alimentaires (céréales, laits, légumes...) puisqu'elle passe de 687 millions usd à 816 millions usd. En janvier 2012, les principaux clients de l'Algérie étaient les Etats-Unis (947 millions usd), la France (750 millions usd), l'Italie (678 millions usd), Canada (603 millions usd), la Turquie (464 millions usd) et l'Espagne (456 millions usd). Du côté des fournisseurs, on enregistre la France qui occupe toujours la 1ère place avec 503 millions de dollars, suivie de la Chine (387 millions), l'Italie (339 millions), l'Espagne (262 millions), l'Allemagne (207 millions) et l'Argentine (177 millions). Par ailleurs, selon les chiffres du Cnis les exportations avaient atteint 73,39 mds usd, en hausse de 62,46%, quant aux importations, elles se sont établies à 46,45 mds usd, également en hausse de14,78%. Par ailleurs, le secteur des hydrocarbures a continué à représenter l'essentiel des exportations algériennes avec une part de 96,37% du volume global des expéditions à l'international, soit près de 5,61 mds usd en janvier 2012 contre 4,90 mds usd à la même période de l'année dernière, en hausse de 14,66%. Et c'est d'ailleurs la même tendance à la hausse qui est affichée par les exportations hors hydrocarbures, avec une part de 3,63% du volume global des exportations, soit l'équivalent de 211 millions usd contre 102 millions usd par rapport à la période de référence, en augmentation de 90%, souligne le Cnis. Enfin, les structures des importations ont connu une baisse de 6,28%, suite à une diminution de plus de 29% des biens d'équipements industriels (véhicules de transport, appareils, transformateurs électriques..), dont le montant est passé de 1,54 md usd en janvier 2011 à 1,09 mds usd à la même période cette année de 2012.
S.B.