dimanche 3 août 2014

La barbarie made in USA



La machine génocidaire israélienne à Ghaza ne s’arrête même pas quand une trêve dite «humanitaire» – quel mot déplacé ! – est décrétée. Les enfants et les femmes ghazaouis, martyrisés depuis bientôt un mois par les bombardements ininterrompus des soldats du sanguinaire Netanyahu, l’ont vérifié une nouvelle fois. Atrocement. (Lire l’article de Fares Chahine). Alors que devait commencer, hier à l’aube, une trêve de 72 heures arrachée au forceps, l’armée la «plus morale du monde» s’est acharnée sur les civils de la région de Rafah qu’elle a arrosée de bombardements intensifs.
Bilan : des dizaines de morts et des centaines de blessés. Le monde entier attendait cet hypothétique répit pour permettre à Ghaza d’enterrer ses centaines de morts et soigner ses milliers de blessés. Mais voilà que l’armée israélienne, si habituée aux provocations, fait parler son artillerie lourde pour tuer tout espoir de paix ; voire l’espoir tout court… Un ignoble comportement qui confirme si besoin est l’adage bien connu chez l’entité sioniste, selon lequel un bon Palestinien est un Palestinien mort. Israël pouvait hélas compter sur le soutien aussi inconditionnel que pavlovien de son allié américain.
Avant même de connaître la partie qui a violé le cessez-le-feu et le bilan qui en a résulté, Washington s’est couvert de honte en dénonçant le Hamas, coupable de violation «barbare» du cessez-le-feu ! Et en quoi consiste cette présumée barbarie du Hamas ? Explication du porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest sur CNN : «Les Israéliens indiquaient ce matin (hier) que le cessez-le-feu a été violé et que des membres du Hamas ont visiblement utilisé la trêve humanitaire pour attaquer des soldats israéliens et même prendre un otage. Ce serait une violation assez barbare de l’accord de cessez-le-feu.» Autrement dit, en prenant en otage un soldat israélien, le Hamas a commis un acte «barbare», selon ce haut responsable américain. Appréciez donc l’asymétrie démesurée entre l’acte supposé avoir été commis et sa qualification politico-juridique…
Pis, la réalité est beaucoup plus terrifiante, quand on sait que c’est plutôt l’armée israélienne qui a violé le cessez-le-feu en tuant des dizaines de civils dans des bombardements aveugles à Rafah. De quel côté est finalement la barbarie que dénoncent tout aussi aveuglément les Américains ? A moins que la vie d’un soldat israélien capturé par le Hamas vaut plus que celle de près d’une centaine de civils palestiniens déchiquetés le même jour, comme semble le suggérer cyniquement ce porte-parole du département d’Etat. A rappeler, par ailleurs, que les Etats-Unis ont annoncé, jeudi, la livraison d’un lot d’armes à l’Etat hébreu pendant que leur diplomatie tente, soi-disant, d’arracher un cessez-le-feu…
Il faut se féliciter par contre de ce que des voix de plus en plus audibles fusent de l’Occident pour dénoncer le massacre qui se commet à Ghaza avec le silence complice de Washington, Paris, Londres et Berlin. Dominique de Villepin et même Jean Marie Le Pen ont ainsi le mérite de briser l’omerta en France, où la gauche au pouvoir a étalé au grand jour un atlantisme à faire pâlir d’envie la droite sous Sarkozy. François Hollande ne sera ni de Gaulle, ni Chirac, voire même pas Sarkozy. Indigeste en interne, il est désormais indigne à l’international.
De même que les pays d’Amérique latine ont confirmé leur légendaire attachement aux droits des peuples à l’autodétermination.
Comme un seul homme, les présidents du Brésil, du Pérou, de l’Equateur, du Chili, du Salvador, du Venezuela, de l’Uruguay et de la Bolivie ont dénoncé le «massacre» de Palestiniens et qualifié, pour certains, Israël d’ «état terroriste». Face à ces réactions honorables, dignes et courageuses, le soudain réveil du roi Abdallah d’Arabie Saoudite, qui a qualifié hier le silence sur les crimes d’Israël d’«inexcusable», relève au mieux de la mauvaise foi, au pire de la complicité.
EL WATAN

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