Les caméras du monde entier sont braquées sur Gaza. Malgré des appels à un cessez-le-feu, l’offensive israélienne ne faiblit pas et le premier Ministre israélien Benyamin Netanyahu s’est dit déterminé "à finir le travail". Le cessez-le-feu décidé vendredi matin n’a pas tenu longtemps et les combats ont repris de plus belle.
Malgré quelques remous dans la relation entre Américains et Israéliens, les Etats-Unis contrent toute initiative anti-israélienne au niveau des Nations Unies. Face au sentiment d’impuissance et l’impression d’impunité dont dispose Israël, plusieurs mouvements ou pays appellent au boycott d’Israël. Et ce boycott prend différentes formes.
Le président bolivien Evo Morales
Le boycott politique
La Bolivie a récemment placé Israël sur sa liste d’Etats terroristes pour protester contre l’opération militaire dans la bande de Gaza. Le pays d’Evo Morales et le Venezuela de Chavez avait déjà rompu toute relation avec l’Etat hébreu en 2009, appelant à un boycott politique. Plusieurs pays sud-américains ont rejoint ce mouvement mais ils peinent à séduire au-delà du continent.
Les pays de l’Union Européenne et les Etats-Unis continuent d’entretenir des relations diplomatiques avec les Israéliens. Mais certains pays européens comme la France, l’Espagne ou l’Italie avaient voté en faveur de l’adhésion de la Palestine comme Etat observateur à l’ONU en 2012. Une résolution jugée pourtant inacceptable par "Israël".
Le boycott économique
De nombreuses initiatives se développent pour organiser un boycott économique des produits israéliens. La Belgique étudie la mise en place d’un label permettant d’identifier les produits venant des colonies israéliennes. Ce label ne serait pas obligatoire et laisserait donc aux distributeurs le choix de l’afficher ou non. Même si cette loi est encore loin d’être appliquée et qu’elle ne serait pas à proprement parler un boycott, elle ne manquerait pas de le faciliter.
Autres cibles prisées pour un boycott: les marques considérées comme "proches d’Israël". Coca-Cola, Pepsi ou Starbucks figurent parmi les cibles de l’opération. La campagne "Boycott, désinvestissement, sanctions" (BDS) a été lancée en 2005 par 171 ONG palestiniennes et veut mettre la pression sur Israël par la voie économique. Elle suit l’initiative proposée par Desmond Tutu, prix Nobel de la paix sud-africain de provoquer un "désinvestissement" d’Israël visant à mettre fin à l’occupation israélienne des territoires acquis pendant la "Guerre des Six Jours" en 1967.
Manifestation appelant au boycott des produits israéliens
Le mouvement a connu un vrai gain de popularité après "l’affaire Sodastream". Cette marque de machine à soda israélienne avait choisi comme égérie Scarlett Johansson. Sauf que l’actrice était également ambassadrice de l’ONG Oxfam depuis 2006. Sous les feux des critiques en raison de la situation de Sodastream – la marque est implantée dans les colonies – Scarlett Johansson a démissionné de son rôle d’ambassadrice. Une polémique dont même le secrétaire d’Etat américain John Kerry s'est inquiété. Un coup de projecteur pour la campagne de boycott dont se serait bien passé Israël.
Le boycott culturel
Moins efficace en apparence mais plus médiatisé, le boycott culturel est également très présent. En 2002 est lancée une "campagne européenne de boycott universitaire et culturel d'Israël". L’objectif de cette campagne est d’inciter notamment les artistes à ne pas se produire en Israël pour protester contre la politique du gouvernement israélien.
israélien.
De nombreux artistes ont ainsi refusé d’aller se produire ou annulé leur concert en Israël. Parmi eux, les musiciens Roger Waters (Pink Floyd), Brian Eno ou encore les cinéastes Ken Loach et Jean-Luc Godard. On retrouve également des sportifs qui boycottent leurs adversaires israéliens. L’escrimeuse tunisienne Sarra Besbes a ainsi préféré ne pas se rendre dans une compétition italienne plutôt que d’affronter une Israélienne, Noam Mills.
Le boycott ne fait pas l’unanimité
Si les appels au boycott gagent en popularité au point d’inquiéter sérieusement en Israël, ils sont loin de faire l’unanimité. En France, François Hollande encore loin d’être président, cosignait avec Manuel Valls, Bernard-Henri Levy, plusieurs intellectuels et une vingtaine d’autres personnalités dans "Le Monde", une tribune intitulée "Le boycott d'Israël est une arme indigne".
Mahmoud Abbas s’est lui-même opposé à un boycott d’Israël dans sa généralité tout en soutenant celui des produits issus des colonies. Il estime important d’avoir "des relations avec Israël" et s’est donc désolidarisé du boycott intégral des produits israéliens prôné par le comité BDS.
En Israël, le gouvernement commence cependant à s’inquiéter des effets d’un boycott. Une baisse des exportations pourrait avoir des effets importants sur l’économie israélienne et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a considéré le boycott comme un "acte antisémite". Selon lui, le mouvement BDS qui prône le boycott veut par-là obtenir "la fin de l’Etat juif."
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