mercredi 17 juin 2015

Ce que pensent les patrons algériens de la visite de François Hollande

hollande patron algérien TSA Algérie
Le président français François Hollande effectuera, ce lundi 15 juin, une visite de quelques heures en Algérie. Il rencontrera son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre Abdelmalek Sellal et des chefs d’entreprises algériens et français. Certes, ce déplacement se fera essentiellement sous le signe politico-diplomatique, mais la coopération économique, récemment très active entre les deux pays, pourrait être évoquée. En 2014, la France était le deuxième fournisseur de l’Algérie avec 6,34 milliards de dollars et son troisième client avec 6,7 milliards de dollars.
TSA a demandé aux patrons algériens ce qu’ils attendent de cette visite. Réactions.

Mohamed Laid Benamor, PDG du groupe Amor Benamor, président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI)

benamor
« Algérie-France, nous sommes en train de bâtir un édifice économique commun. Danone, Lafarge, Sanofi, Renault ou encore Alstom font de très belles choses dans notre pays. C’est cet élan qu’il nous faut amplifier et c’est une bonne chose que ces réussites soient mises en lumière par la visite de François Hollande. La CACI veut aussi ajouter sa pierre à l’édifice. Nous avons désormais une représentation à Paris pour accompagner les investisseurs français dans leurs projets ici et les aider à trouver le meilleur partenaire. »

Hassen Khelifati, PDG d’Alliance Assurances

Hassen Khelifati TSA Algérie
« Au niveau politique, on parle de partenariat d’exception. Pourtant, sur le terrain, il y a de la méfiance. Nous constatons que la France exporte pour 13 milliards d’euros, mais les investissements ne dépassent pas les 2 milliards. Il y a 450 entreprises françaises chez nous, contre 6 000 au Maroc.
La règle 49/51 n’est pas une excuse. Elle existe en Chine par exemple et ça n’empêche pas d’y investir. Or, le gros de l’investissement français en Algérie se concentre sur le financement des importations et le commerce.
Nous ne voulons plus être considérés comme un simple marché. Ceux qui ont fait le choix de s’installer et investir en Algérie, parfois pour des raisons politiques, réalisent des niveaux de rendement exceptionnels.
Enfin, nous avons aussi une communauté de 5 millions de binationaux et d’Algériens en France dont 400 000 sont des hauts-cadres et chefs d’entreprises. C’est notre nouveau pétrole ! Certains veulent contribuer au développement de leur pays, il faut les y encourager. »

Hakim Soufi, PDG de Macir Vie

Hakim Soufi macir vie TSA Algérie

« L’on sent une volonté des deux rives d’entrer dans un partenariat gagnant-gagnant, d’égal à égal. Un fait très important à eu lieu lors de l’inauguration de la représentation de la CACI France : les entreprises algériennes ont reçu un appel officiel pour venir s’installer en France.
Par ailleurs, ce que l’on attend c’est un transfert de savoir-faire et technologique de qualité. Il faut donner la priorité aux TPE, PME/PMI pour le développement d’un véritable tissu d’entreprises en Algérie.
Enfin, l’on a constaté que les Français étaient un peu frileux, au point de se faire dépasser par la Chine. Mais on constate une certaine prise de conscience. Dans tous les cas, toute initiative permettant d’avoir des investissements et une entrée de devise en Algérie est la bienvenue. »

Abdelmalek Benhamadi, PDG de Condor

benhamadi pdg condor.
« Nous attendons des entreprises françaises une implication plus franche. D’ailleurs, elles sont encouragées par leur gouvernement à venir s’installer en Algérie.
Du côté algérien, il faut veiller à mettre en place les dispositifs pour les accueillir. Il faut surtout de la visibilité et de la stabilité sur le plan juridique. C’est le plus important pour attirer un entrepreneur. »

Ramdane Batouche, PDG de General Emballage

batouche
« Avec  la France, nous avons l’impression que nous sommes toujours en retard sur les exigences du moment. Il me souvient que du temps du président Chirac, on parlait d’ériger un partenariat d’exception du même ordre que celui qui lie la France à l’Allemagne. Pour des raisons évidentes, la France est un pays avec lequel nous devons rechercher une entente large sur non seulement les relations bilatérales, mais aussi  des questions économiques plus globales. »

Slim Othmani, président du Conseil d’administration de NCA Rouiba

Slim Othmani, Président du conseil d'administration de NCA Rouiba (www.tsa-algerie.com)
« Ce que je peux vous dire c’est qu’’il y a beaucoup de rencontres entre les deux pays. Il y a déjà beaucoup de dynamisme dans ce domaine et cette visite est dans le prolongement de cette dynamique.
Nous n’attendons rien de particulier, nous n’allons pas demander à la France de s’ingérer dans les problèmes que rencontrent les entrepreneurs, c’est à l’Algérie de régler tout cela, comme les contraintes administratives, juridiques… Ce n’est pas le rôle de la France de faire ça. Quant à la coopération algéro-française, elle est déjà très active, la visite de François Hollande ne changera rien dans cette relation. »
TSA

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