Emmanuel Macron s’engage, s’il est élu, à porter un « discours fort » sur la responsabilité
de la France dans la guerre d’Algérie
Juste avant la clôture officielle de la campagne des élections présidentielles françaises, vendredi soir,
Emmanuel Macron a répondu durant plus de deux heures aux questions des journalistes de Mediapart.
Parmi les sujets de fond qui ont été abordés, Edwy Plenel, président de Mediapart, a rappelé
les profonds stigmates que la Guerre d’Algérie a laissée dans la société française et a demandé
à Emmanuel Macron, s’il est élu ce dimanche Président de la République, s’il s’engage à se prononcer
officiellement, à l’image du discours de Jacques Chirac qui avait reconnu officiellement la responsabilité
de la France dans déportation de 13 000 Juifs, suite à la Rafle du Vel d’Hiv,
les profonds stigmates que la Guerre d’Algérie a laissée dans la société française et a demandé
à Emmanuel Macron, s’il est élu ce dimanche Président de la République, s’il s’engage à se prononcer
officiellement, à l’image du discours de Jacques Chirac qui avait reconnu officiellement la responsabilité
de la France dans déportation de 13 000 Juifs, suite à la Rafle du Vel d’Hiv,
menée en juillet 1942 par la police et la gendarmerie françaises.
Edwy Plenel : Si vous êtes élu président, quel va être votre acte, votre moment, votre discours solennel
pour qu’il n’y ait plus la concurrence des mémoires et que la France se réconcilie en regardant
en face tous ses drames ?
Emmanuel Macron : De fait, je prendrai des actes forts, je porterai des discours forts sur cette période de notre
histoire. Parce que ma conviction profonde, au-delà du rapport à la vérité et à l’histoire que Benjamin Stora
défend admirablement, il y a une fracture dans la société qui s’est construite sur cet événement. Et qui touche
les Français d’origine algérienne, les binationaux, les Algériens vivant en France, qui touche aussi les Harkis, l
es Rapatriés, les appelés, les anciens soldats, plusieurs millions de personnes, qui nourrissent du ressentiment,
et qui structure un ressentiment politique qui aujourd’hui paralyse la France. Et paralyse nos quartiers.
Si on croit à la diversité d’un peuple et qu’on veut le réconcilier, qu’on veut lutter contre ce qui, dans la notion
de multiculturalisme appelle au communautarisme, on doit prendre des actes forts. Donc je le ferai.
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