vendredi 31 août 2012

Le ministre des Finances rassure «La loi de finances 2013 n'est pas un plan d'austérité»


Ce n'est pas un plan de rigueur, comme cela a été annoncé auparavant. La loi de finances  2013 n'a rien de similaire. Elle ne contient pas des mesures drastiques sur les dépenses publiques. Mais l'Algérie doit adopter une gestion beaucoup plus prudente face aux fluctuations des prix du pétrole.
Le ministre des Finances tient à mettre fin à la spéculation qui entoure ce sujet ces derniers jours et rassurer les Algériens. «Il n'y aura pas de programme de rigueur au sens économique du terme. Il y aura plutôt une gestion (des finances) beaucoup plus prudente», a déclaré hier Karim Djoudi en marge du symposium des banques centrales africaines qui se tient à Alger. Le premier argentier du pays a affirmé que la loi de finances 2013 prévoit un budget «de prudence» et non pas d'austérité, qui ne contient pas de restrictions sur la création de nouveaux postes budgétaires. Le premier argentier du pays qui n’a pas donné plus de détails sur ce projet, a indiqué que la LFC 2013 a été approuvée déjà par le gouvernement en attendant son adoption en Conseil des ministres avant d’atterrir en session ouverte à l’APN. Selon lui, le prochain budget de fonctionnement ne va pas opérer des coupes sur les transferts sociaux, ni même sur le soutien des prix des matières premières. Mieux encore, le budget 2013 «va maintenir la cadence de l'investissement public», seul créateur actuellement de croissance et d'emplois, a-t-il dit. «L'économie ne tire sa croissance, ne crée de l'emploi, ne distribue les revenus que s'il y a une demande publique forte. Si on devait la réduire elle aura un impact immédiat sur la vie des entreprises et l'emploi», a-t-il déclaré. D’après le ministre des Finances, «l’important pour nous est de trouver le point d'équilibre d'une politique prudente en matière budgétaire et la nécessité de conserver la croissance économique, l'emploi et l'activité économique», a-t-il ajouté. L'action du gouvernement sera axée sur l'achèvement du programme d'investissement en cours, qui sera complété par des projets nécessaires au développement du pays, enchaîne le ministre. Côté emploi, le ministre a implicitement démenti les restrictions annoncées par la presse sur la création de nouveaux postes dans le secteur public. Il affirme que tous les nouveaux investissements publics réceptionnés vont bénéficier de postes budgétaires et de ressources de fonctionnement. Le ministre table sur une baisse du budget de fonctionnement pour 2013 du fait qu'il n'inclura pas des dépenses ponctuelles comme celui de 2012, qui a explosé par le versement des rappels des augmentations salariales. Le budget de 2012 a consacré 2 850 milliards de DA (environ 39 milliards de dollars) pour les augmentations de salaires pour certaines catégories de personnels. La réduction de la dépense publique, notamment celle de fonctionnement a été au centre d'un vif débat en juin dernier lorsque la Banque d'Algérie avait révélé qu'un baril à moins de 110 dollars impacterait l'équilibre budgétaire de l'Algérie. Les cours de brut évoluaient alors autour de 80 dollars, alimentant les craintes sur la capacité du pays à mener à terme ses projets d'investissement. Mais le gouvernement avait rassuré que la gestion prudentielle des dépenses publiques qu'il prônait  pour faire face à la baisse des prix du pétrole, excluait toute réduction de salaires, de transferts sociaux et de soutien des prix. Mais d’ici à quelques années, l’Algérie n’aura le choix que de développer son tissu économique. Le moindre choc pétrolier induira certainement une réduction drastique des dépenses publiques, vu la dépendance du pays aux exportations du pétrole. Une réduction qui risque d’attiser davantage le front social, déjà en pleine effervescence.      
Par Mehdi Ait Mouloud

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire