lundi 21 janvier 2013

La concertation pour exploiter tous les gisements

La création d’emplois et d’activités fait partie des priorités affichées par les pouvoirs publics pour lutter contre le chômage et améliorer l’insertion socioprofessionnelle des jeunes notamment.

La création d’emplois et d’activités fait partie des priorités affichées par les pouvoirs publics pour lutter contre le chômage et améliorer l’insertion socioprofessionnelle des jeunes notamment. A l’issue d’une cérémonie de  signature d’une convention entre plusieurs entreprises engagées dans l’initiative «Formation-Insertion des Jeunes», samedi dernier, à Oran, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh a déclaré que 90.000  projets ont été financés en 2012 dans le cadre des dispositifs de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des Jeunes et de la Caisse nationale d’assurance chômage. Par rapport à 2011, ce processus de création d’emplois et d’entreprise a connu une nette progression puisque ce sont 61.000 projets qui ont été financés dans les mêmes conditions.
Pour les spécialistes qui comparent la demande globale  d’emploi avec l’évolution de l’offre totale d’emploi sur une période donnée et qui observent les écarts, les résultats obtenus par ce dispositif sont et restent appréciables dans la mesure où ils contribuent à réduire les tensions sur le marché de l’emploi. Cependant, ils considèrent  que d’autres mesures devront être prises pour accélérer le rythme de création d’activité et augmenter ainsi le volume de l’offre d’emploi pour tenir compte des flux de jeunes quittant à différents stades  le système éducatif et répondre aux besoins de développement du pays.
La problématique de l’emploi renvoie à la problématique de l’investissement qui reste à parfaire chez nous pour se hisser à la mesure des besoins de la société algérienne en matière d’intégration professionnelle et   des moyens dont la collectivité nationale dispose. Il faut naturellement renforcer les dispositifs actuels de création d’entreprise et  conduite de projets lancés par les jeunes dans le cadre des «logiciels» ANSEJ et CNAC  qui ont le mérite d’exister et de pouvoir progresser par des aménagements successifs et des correctifs pertinents en collaboration avec les acteurs économiques et les partenaires institutionnels .
En effet, pour être clair,  il est tout à fait raisonnable d’affirmer qu’il existe encore des marges importantes de progression à explorer et exploiter pour impulser davantage ce mouvement de création d’activités et d’emploi dans toutes les régions du pays et dans de nombreux secteurs. Comment ? en tissant des accords de partenariat, d’essaimage, de sous traitance notamment avec les collectivités locales à travers l’utilisation des marché publics, des plans de développement des communes et des wilayas d’une part et les entreprises économiques publiques et privées soucieuse d’externaliser une partie de leur activité. Cette façon d’opérer aurait pour vertu non seulement d’identifier les opportunités d’activités et de projets pour les jeunes mais encore de contribuer à leur donner un plan de charge et une trajectoire durables en vue de les soutenir durant leur croissance et montée en cadence ou maturation.
Cela suppose naturellement un dialogue récurrent et de qualité au niveau local et régional entre les institutions publiques et les acteurs économiques pour mettre en lumière les opportunités susceptibles de donner corps à des projets qui «tiendront la route» et qui connaitront un faible taux d’échec ou de sinistralité comme disent les experts en la matière.
Par ailleurs, une telle perspective aurait l’avantage de mieux orienter les ressources publiques institutionnelles et bancaires vers une meilleure diversification des activités  plus en rapport avec les besoins du marché et du développement des secteurs et des régions. Cela réduirait l’effet de mimétisme qui est toujours préjudiciable à terme aux jeunes promoteurs d’abord et aux ressources publiques et bancaires engagés dans ces projets.
L’initiative «Formation-Insertion des Jeunes» fait partie de ces instruments d’intervention favorisant l’amélioration des qualifications et des compétences dans un premier temps et la faisabilité voire la viabilité de leurs projets dans un second temps. Pourquoi ? Pour la raison que ces éléments seront familiarisés à la fois à des métiers et  spécialités professionnelles  et surtout  à des grandes entreprises bien installées sur le marché.
Ce serait, pour eux, une forme d’immersion entrepreneuriale dont l’issue  favorable consisterait pour ces grandes entreprises à devenir, alors à leur tour, les donneurs d’ordre de ces jeunes promoteurs avec à la clé des contrats et des marchés de fournitures de biens ou de services leur assurant par là,des niveaux inférieurs à leurs moyennes à long termedes niveaux inférieurs à leurs moyennes à long terme la pérennité de leur emploi et de leur projet.  C’est l’esprit de la convention paraphée samedi dernier, à Oran du côté des entreprises par la Société de l’eau et de l’assainissement d’Oran, de l’entreprise de développement du bâtiment d’Oran, la société de réfection créée dans le cadre du partenariat algéro-italien et la direction de wilaya de l’emploi. Cette convention offre ainsi l’occasion à des jeunes de bénéficier de mesures de soutien à l’emploi par le recrutement, l’aide à la création d’entreprise, à la formation, à l’insertion ainsi que la possibilité de plans de charges.  
La question de la lutte contre le chômage et la création d’emploi ne sauraient être circonscrites ou confinées au seul périmètre de responsabilités et de missions du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale ; la tâche comme l’enjeu sont considérables et stratégiques pour l’avenir et l’équilibre économique et social du pays. Par conséquent, ce sont des problématiques qui concernent et engagent la responsabilité de tous les acteurs institutionnels, agents économiques et organisations sociales ; aucun acteur, aucune entité ne peut se soustraire à cette nécessité de créer des emploi et des activités et donc à favoriser tous les investissements possibles et les formules de création de valeur dont les seules limites seraient alors l’imagination et les ressources disponibles .
il est aisé de voir comment de grandes nations industrialisées sont confrontées aux effets de la crise et à la résorption du chômage qui sévit dans leurs pays respectifs et d’observer comment les politiques publiques, les partis, les organisations patronales et professionnelles, les collectivités territoriales, le mouvement associatif,  le système bancaire, le système éducatif et bien d’autres entités se mobilisent, s’organisent, négocient et «ferraillent» pour conserver des emplois à défaut d’en créer en quantité suffisante.  
Le challenge de l’emploi est, et reste, en fait, celui de réunir les conditions favorables à une croissance soutenue et à un développement durable équitable à travers l’ensemble du pays. il s’agit d’un objectif central et stratégique et non pas d’une variable d’ajustement ou d’une conséquence aléatoire de nos pratiques économiques, aussi l’avenir des jeunes générations plaide pour une prise en charge rigoureuse et vigoureuse  de la question de l’emploi comme facteur de création de richesse et de stabilité sociale. C’est sur ce terrain que doit s’exprimer le patriotisme économique et la solidarité des générations, le reste n’est qu’écume du temps et vacuité sans lendemain.
Yacine Ould Moussa
EL MOUDJAHID

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