dimanche 14 juillet 2013

Les atouts touristiques de la région toujours sous-exploités Développement du tourisme à Tizi Ouzou : un éternel vœu pieux !

Le terrorisme, qui a longtemps pris la place du tourisme dans la wilaya de Tizi Ouzou, est presque fini. L’insécurité en général, cet ennemi numéro un du tourisme, semble être ainsi mieux maîtrisée. Et les atouts qui peuvent aider à faire du tourisme un véritable vecteur économique dans cette région, dont on ne cesse de vanter justement la vocation touristique, ne sont pas ce qui manque. Pourtant, le secteur peine à décoller. Pire ! Sa réalité, telle que présentée par ceux-là mêmes qui sont censés planifier et conduire son développement, demeure des plus lamentables.  Dans le dernier point de situation présenté par la Direction du tourisme de Tizi Ouzou à l’occasion de la dernière session ordinaire de l’APW, il apparaît de prime abord que la main de l’homme n’a pas suffisamment contribué à transformer les atouts naturels et traditionnels de la région en valeur ajoutée touristique. Ni le tourisme balnéaire ni celui de montagne n’a enregistré les développements promis et souhaités. À ce titre d’ailleurs, la Direction du tourisme et de l’artisanat rappelle, en premier lieu, dans son document, que le parc hôtelier de la wilaya est limité. Il comprend 49 établissements d’une capacité de 2 455 lits mais que 18 d’entre eux sont fermés perdant ainsi 864 lits.

La modernisation des hôtels publics peine à se mettre en route
Tout en précisant qu’aucune nouvelle autorisation d’exploitation n’est délivrée, elle souligne que même l’opération de modernisation et réhabilitation des établissements hôteliers publics relevant de l’ETK et de l’EGT-Centre n’a pas beaucoup évolué. L’avis d’appel d’offres concernant la réhabilitation des hôtels de l’ETK, à savoir Lalla Khedidja, Belloua et l’auberge Bracelet d’argent, a été infructueux pour montant excessif. Concernant les établissements relevant de l’EGT-Centre, il est précisé que concernant l’hôtel Amraoua, “l’appel d’offres d’étude est lancé et le bureau d’études sera recruté dans les prochains jours”, alors que ceux concernant les hôtels Tamgout, de Yakourène, et El-Arz de Tala Guilef “sont toujours en cours”. Du déjà lu et entendu l’année dernière. En matière de fréquentation hôtelière dans la wilaya, le document met en relief l’évolution de 45,49% enregistrée durant le 1er semestre 2013 comparativement à la même période de 2012. Soit un chiffre d’affaires de 290 millions de DA durant le 1er semestre 2013. Le tableau récapitulatif met un léger accent sur la considérable progression des nuitées de nationalités étrangères mais sans préciser que la plupart d’entre eux ne sont que des invités dans le cadre de festivals ou autres séminaires, donc pris en charge sur le dos du contribuable. Pour leur part, le monde des agences de voyages n’a connu aucune évolution notable. Elles sont toujours 13 agences qui emploient en tout et pour tout 87 employés, et qui génèrent un chiffre d’affaires de 199 millions de DA.

Insuffisance d’investissements touristiques
L’indicateur le plus révélateur de l’insuffisance de l’intérêt accordé à ce secteur reste notamment celui de l’investissement touristique. Sur les 24 projets, privés, recensés dans la wilaya, 11 seulement ont pu être lancés. Les autres continuent de surfer sur les vagues de la bureaucratie.  Même les zones d’expansion et sites touristiques, ZEST, instaurées depuis 1988 pour donner un nouveau souffle au secteur pataugent dans une situation peu reluisante. Selon la commission chargé du secteur à l’APW, la lenteur de la mise en chantier et l’absence d’un échéancier d’exécution de ces ZEST pose certains problèmes qui vont hypothéquer la mise en place du plan d’aménagement du territoire et du schéma directeur de l’aménagement touristique. “À Tigzirt, 70% de la surface de la ZEST est déjà bâtie, sur celle de Zegzou un nombre important de construction sont déjà présentes, sur celle d’Abechar, deux instruments d’urbanisme se chevauchent sur la même parcelle, sur celle de Sidi Khelifa, c’est carrément une carrière d’extraction de sable qui existe”, a relevé la commission de l’APW qui déplore, au passage, l’absence d’aménagement des sites touristiques, la non-valorisation des sites connus dans la wilaya, l’absence de la promotion de la destination Tizi Ouzou et surtout l’insuffisance du parc hôtelier. En somme, la commission de l’APW décrie le manque de visibilité, de stabilité et d’investissements touristiques, et ce, malgré les mannes financières soi-disant allouées à la wilaya. Ni la commission de l’APW ni la Direction du tourisme n’évoquent toutefois les aspects immatériels du développement touristique. “On ne peut pas prétendre développer un réel tourisme dans une société où l’islamisme dicte sournoisement sa loi sous le regard complice des autorités”, résume un hôtelier privé de la région, qui estime qu’au rythme où vont les choses, le développement du tourisme dans la wilaya de Tizi Ouzou risque de rester éternellement un simple vœu pieu.
Ainsi, faute de développement du tourisme au sens concret, les autorités tentent de mettre en relief, comme à chaque année, des efforts consentis dans la préparation de la saison estivale. Une saison estivale déjà réduite par le mois du Ramadhan, et hypothéquée sur le terrain notamment après la délocalisation de certaines stations et la mise en place d’un nouveau plan de transport qui dissuade même le citoyen lambda de prendre le chemin du littoral de Tizi Ouzou.
 
Liberté
 
 

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