La campagne pour le premier tour de la présidentielle française, prévu le 23 avril prochain bat son plein. Dans les débats ici et là, l’Afrique est consciemment ou inconsciemment absente. A part la visite des capitales comme Alger ou N’Djamena par certains candidats, les candidats à l'Elysée ne semblent pas accorder une place de choix au continent noir dans leur agenda.
Sont-ils révolus, les temps où les élections présidentielles en France ressassaient des prises de positions sur l’Afrique ? Rien n’est moins sûr. L’importance qu’avait l’Afrique jadis dans les débats électoraux dans l’Hexagone n’est plus à l'ordre du jour à voir les derniers développements de l’actualité électorale en France.
Dans un premier temps, il faut souligner qu’à l’opposé de la tradition, très peu de candidats à l’élection présidentielle française se sont rendus en Afrique. A part Emmanuel Macron en Algérie et Marine Le Pen au Tchad, les autres favoris n’ont pas daigné organiser une quelconque visite sur le continent. Même, ces deux passages ont créé plus de problèmes qu’ils n’en ont résolus.
Même lors du débat contradictoire organisé sur TF1 le 20 mars, la politique africaine du futur président de la république française a été soigneusement passée sous silence. Pourtant l'Afrique a occupé une place de choix dans la politique extérieure du président en exercice. François Hollande s’est beaucoup illustré dans des opérations militaires en Afrique notamment au sahel et en Centrafrique. Mais ce continent qui offre d'importantes matières premières à la France et dont la monnaie de la plupart de ses colonies est émise par Paris, ne focalise pas l’attention des candidats engagés à la succession de François Hollande.
Pour Emmanuel Macron par exemple, l’Afrique est « le continent de l’avenir ». Paradoxalement, ce candidat compte sur l’Europe pour mettre en place une véritable politique africaine.
Marine Le Pen ressort quant à elle le vieil adage « ni abandon, ni ingérence », en soignant toutefois sa cote auprès des militaires de l’opération Barkhane. Elle compte sur les soldats français déployés dans le Sahel pour aider à barrer la route vers la France aux immigrants africains mais aussi aux terroristes qui se tournent de plus en plus vers le vieux continent.
De leur côté, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon optent pour plus de soutien aux sociétés civiles africaines, voire même ou même utiliser les multinationales françaises pour faire pression sur certains dirigeants jugés autocrates. Enfin, François Fillon, qui a l’expérience des affaires, prévoit d’axer sa politique africaine sur le soutien aux entreprises françaises.
Au-delà des différentes ambitions politiques et économiques, la position de la France sur la colonisation, l’immigration, le rôle de la France en Afrique, l’aide au développement est un sujet qui déchaîne les passions en Afrique.
Au sujet de la position de la France au sujet des élections controversées, Jean-Luc Mélenchon opte pour plus de soutiens aux opposants et à la société civile tandis que Marine Le Pen et François Fillon plaident pour la non-ingérence. Benoît Hammon et Emmanuel Macron adoptent une position mitigée.
Sur le maintien des pays africains dans le franc CFA, Emmanuel Macron est entièrement favorable tandis que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont peu favorable. Quant à François Fillon, il est resté muet sur le sujet.
Quant à l’aide au développement, Mme Le Pen et M. Fillon sont favorables à une aide conditionnée alors que Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hammon optent pour un renforcement de cette aide.
En ce qui concerne l’immigration, Marien Le Pen et François Fillon veulent y mettre fin tandis que Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hammon sont favorables à la régularisation des sans-papiers. Emmanuel Macron garde le silence face au sujet.
Comme il est aisé de le constater, l'Afrique reste un sujet distant pour ces candidats bien que celle-ci occupe une place importante dans la réussite ou non du prochain président de la république française.
Christophe SESSOU / beninmondeinfos.comSource : beninmondeinfos.com
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