samedi 3 août 2013

Clichy-sous-Bois : Hollande présente ses emplois francs pour les jeunes des quartiers

 
François Hollande s'est rendu ce mercredi à Clichy-sois-Bois, en Seine-St-Denis, pour lancer officiellement les emplois francs, un nouveau dispositif pour aider les jeunes des quartiers à trouver du travail. Dans cette ville symbole des émeutes urbaines, le taux de chômage atteint 40%.
 
Son nom évoque les émeutes urbaines de 2005 et fait frémir les recruteurs. Quand on est à la recherche d’un emploi, dire que l’on vient de Clichy-sous-Bois, en Seine-St-Denis, c’est un quasi suicide professionnel. François Hollande a donc choisi cette ville symbole ce mercredi, pour mettre la lumière sur la nouvelle arme du gouvernement pour aider les jeunes des quartiers à s’insérer dans le monde professionnel : les contrats francs. Le principe : si une entreprise embauche en CDI un jeune de moins de 30 ans qui réside dans une zone urbaine sensible, elle recevra en contrepartie une aide de 5 000 euros par an (versée en deux fois : un premier versement de 2 500 euros lors de l'embauche et un second après les 10 premiers mois de contrat). « C'est une mesure anti discrimination, pour que ces jeunes qui viennent de zones regardées parfois comme posant des problèmes puissent avoir une chance », a déclaré le président de la République.

« On doit ramer plus que les autres pour arriver à nos fins »

A Clichy-sous-Bois, 23% de la population est au chômage, un taux qui monte jusqu'à 40% dans certains quartiers. Et ce sont principalement les jeunes qui trinquent. Comme William, 19 ans, un bac pro en poche et des difficultés pour trouver un boulot. S'il ne trouve pas de travail, il en est sûr, c'est à cause de son adresse : la cité Bois du temple à Clichy-sous-Bois : « Il y a tout de suite un cliché de "caillera", des préjugés. Ils nous mettent une image, on est fichés. Par rapport à certaines personnes on part avec un handicap. Nous on doit ramer plus que les autres pour arriver à nos fins ». « Il ne faut pas nous rejeter comme ça, ce n'est pas normal », implore-t-il sur RMC.
Des jeunes comme William, Salim, qui travaille au pôle jeunesse de la ville, en voit défiler tous les jours : « On les aide à faire leur CV, leurs lettres de motivation et on le voit, tous les jours c'est des refus. C'est super difficile de trouver un emploi ou un apprentissage, même un CDD ».

« Ce qu'il faut, c'est que ces emplois soient durables »

250 emplois francs doivent être créés sur le secteur de Clichy-Montfermeil, une des 750 zones urbaines sensibles du pays. Les emplois francs ? Olivier Klein, le maire PS de Clichy-sous-Bois, veut y croire : « A travers ce dispositif on espère lutter contre les discriminations. Sur un territoire comme le nôtre, qui est particulièrement enclavé, c’est faire en sorte que l’entreprise qui a envie de recruter un jeune de nos territoires reçoive une aide financière non négligeable qui va donner une certaine plus-value à ce jeune. Mais tout ça doit s'additionner, ce n’est pas l'emploi franc tout seul, ce n'est pas les contrats d'avenir tout seuls, c'est l'addition de tous ces dispositifs qui va faire que, je l'espère, on créé petit à petit un nouveau mouvement de l'emploi. Ce qu'il faut, c'est que ces emplois soient durables ». Même attente du côté de Salim, qui espère « que les municipalités et les entreprises joueront le jeu. Si on garde (les jeunes embauchés) pendant un, voire trois ans, et que derrière il n'y a rien, ce sera un échec ».

Objectif : 10 000 emplois francs d'ici trois ans
Le dispositif est encore expérimental. Le premier contrat de ce type a été signé le 10 juillet dernier à Marseille. 2 000 de ces emplois francs doivent être signés d'ici la fin de l'année, dans dix Zones Urbaines Sensibles (Marseille, Amiens, Grenoble, Toulouse, Clichy-Montfermeil). Et si ça marche, ils seront étendus aux 750 ZUS françaises avec 10 000 emplois francs au total d'ici trois ans.
 
RMC.Fr

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