mercredi 20 juin 2012

Sur les 659.000 PME recensées fin 2011 115.000 sont gérées par des femmes


Malgré une réglementation qui encourage la promotion des femmes algériennes dans l’entreprenariat, leur nombre dans le monde des affaires reste en deçà des attentes. 115.000 PME seulement sur les 659.000 recensées fin 2011, sont gérées par des femmes, a souligné hier à Alger, Ammouri Brahiti, DG de la PME, à l’occasion du 4e Forum méditerranéen des femmes entrepreneurs. « Ce taux, estime-t-il, est assez faible au regard de la non-discrimination au niveau des dispositifs de soutien dédiés, notamment à la création ». Un avis que partage également la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Nouara Djaâfar. « D’un côté, il y a la loi qui met les hommes et les femmes sur un pied d’égalité mais d’un autre, la disparité entre les deux sexes sévit toujours sur le terrain. En fait, c’est un problème de mentalité », observe-t-elle. La ministre a indiqué que son département s’attelle justement à faire comprendre aux hommes réticents les enjeux importants que peuvent représenter les femmes dans le développement humain durable. Pourtant, ce n’est pas la volonté politique qui manque. La preuve, elle annonce l’organisation prochaine, à l’initiative de l’Algérie, d’un congrès international sur l’entreprenariat féminin dans le monde arabe. Une région où le taux des femmes chefs d’entreprise ne dépasse pas 13%, selon les statistiques de 2009. Pour le DG de la PME, la participation de la femme dans l’entreprenariat est d’autant importante, que le programme de développement, sur la période 2010-2014, prévoit un financement de 300 milliards de dinars pour l’industrie et 386 milliards pour la mise à niveau des PME. « Ces dernières représentent près de 94% du tissu des entreprises en Algérie et joue un rôle important avec 56% de la population active, 52% du total de la production du secteur privé hors hydrocarbures et près de 35% de la valeur ajoutée », indique-t-il en se réjouissant, par ailleurs, de la volonté de la femme algérienne à prendre part au projet de création de 200.000 PME à l’horizon 2014, surtout dans le domaine de l’économie verte. Un secteur très porteur, souligne, pour sa part, l’experte économique, Hayet Zitouni, qui ajoutera que ce créneau offre des opportunités de travail non seulement pour les femmes, mais aussi pour les hommes, jeunes notamment. La participation de la femme dans l’entreprenariat est également, pour Nouara Djaâfar, une valeur ajoutée à l’économie nationale appelée à être renforcée, via notamment l’enseignement de l’entreprenariat dans les écoles. Une démarche nécessaire, surtout que la femme chef d’entreprise, déplore Yasmine Benmayouf, représentante de l’Agence national de développement de l’investissement (Andi), ne représente que 6% du volume global des investissements. Sur le plan méditerranéen, Helena de Felipe, présidente de l’association des organisations des femmes d’affaires méditerranéennes, constate de son côté que, malgré une certaine évolution, le rôle de la femme demeure traditionnel. « La loi n’est pas encore complétement de son côté », conclut-elle.
Farida Belkhiri

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