mercredi 20 juin 2012

Vous ê10es Rencontres cinématographiques de Béjaïa : Satisfaction relative des organisateurs, public partagé


Les organisateurs des 10es Rencontres cinématographiques de Béjaïa, closes vendredi tard dans la soirée, se sont déclarés globalement satisfaits, alors que les avis du public étaient partagés
Les organisateurs des 10es Rencontres cinématographiques de Béjaïa, closes vendredi tard dans la soirée, se sont déclarés globalement satisfaits, alors que les avis du public étaient partagés,  après une semaine de projections et de débats marqués par une programmation diversifiée et des  échanges parfois très animés autour des films
“Puisque nous venons tout juste de terminer, je dirai que je suis globalement content, le public a été sensible à la programmation», a déclaré à l’APS Samir Arjoum, directeur artistiques des Rencontres, ouvertes le 8 juin dernier. Les Chants de mandrin, le dernier film de l’Algérien Rabah Ameur-Zaïmèche, devait clore ce rendez-vous cinématographie qui boucle, cette année, dix ans d’existence. Pour cette date anniversaire, les organisateurs ont choisi d’ouvrir  les Rencontres avec un documentaire inédit, la Chine est encore loin, de  Malek Bensmaïl, un retour dans un village mythique, Ghessira, des Aurès, centré autour de la vie d’écoliers. «Le documentaire avait trouvé un écho très favorable auprès du public. Le débat suivant la projection a été l’occasion pour des spectateurs d’exprimer  un  avis critique sur  le système éducatif algérien, tandis que d’autres ont  salué l’hommage rendu à la beauté de la région des Aurès. Certains films ont été très critiqués, d’autres appréciés, et c’est  ce que nous voulions avec cette programmation», a confié Samir Arjoum. Autre succès de ces dixièmes Rencontres, le Repenti, de Merzak Allouache, projeté également pour la première fois en Algérie et qui avait provoqué un  débat animé qui s’est poursuivi jusque sur la place du 1er-Novembre (ex-place Gueydon), voisine de la Cinémathèque où s’est déroulé l’ensemble des projections.        
D’autres films, en revanche, n’ont pas drainé grand monde, alors que certains ont dû être interrompus ou reportés en raison d’ennuis techniques, à l’exemple du court métrage français le Ciel en bataille, de Rachid B., à qui il manquait la «voix off» lors de la première projection et dont la projection a été remise  au lendemain. Ces problèmes sont liés, en partie, à l’organisation pour la première  fois des Rencontres à la Cinémathèque de Béjaïa, un espace longtemps fermé pour travaux et qui n’a rouvert qu’en septembre 2011, rappellent les responsables des Rencontres. «Il reste encore certains aspects qu’il faut régler du point de vue technique, c’est normal, nous venons juste de récupérer la cinémathèque», justifie le  directeur artistique.

Jeunes réalisatrices et thèmes inédits

Côté court métrage, de jeunes réalisatrices algériennes, issues  des ateliers de l’association Cinéma et mémoire, se sont illustrées par des œuvres aux thèmes inédits, à l’exemple de Drifa Mezenner avec J’ai habité l’absence deux fois, et Sonia Ahnou avec Uzzu. Drifa Mzenner retrace l’évolution de la vie dans son quartier de Kouba  (Alger), sur les dix dernières années avec, en toile de fond, l’absence de son frère, émigré clandestinement en Angleterre. Uzzu donne la parole à des étudiants de l’université de Tizi Ouzou pour parler d’amour ou plutôt de la difficulté de parler d’amour et des tabous sociaux qui entourent ce sujet. Djamil Belloucif, algérien lui aussi, a marqué les esprits avec son walk-movie, Bir d’eau, une déambulation dans un rue algéroise où la frontière entre réalité et fiction est mise à mal.        
L’histoire était aussi au rendez-vous pour ce dixième anniversaire, avec la projection, pour la première fois en Algérie d’Octobre à Paris, de Jacques Panigel, un témoignage sur le massacre du 17 octobre 1961, interdit en salle en France pendant 50 ans. Plus récents, les évènements qui ont secoué la Tunisie en 2011 ont été évoqués par deux projections, la première de Farah Khadar, titrée Vibration, qui revient  sur les moments les plus marquants des manifestations populaires en Tunisie par  des clichés pris sur le vif. Plus sceptique, Mehdi Hmili, qui a présenté la Nuit de Badr, un court  métrage de fiction  mettant  en scène le retour en Tunisie d’un poète exilé en France et sa «lucidité et sa déception» face  à ce que vit ce pays.
«Les Rencontres cinématographiques de Béjaïa ont donné également l’opportunité aux jeunes scénaristes de se former et de se perfectionner dans des ateliers»   de réécriture de scénario animés par des professionnels du cinéma. Rencontré en marge de la cérémonie de clôture, le Tunisien Tahar Chikhaoui, de l’équipe de formateurs des ateliers, a relevé l’organisation, mieux maîtrisée à cette édition, des sessions de formation, tenues parallèlement aux Rencontres à la bibliothèque municipale dans La Casbah de Béjaïa. «Nous avons fait un bond en avant cette année en passant de 4 à 12 stagiaires, ce qui nous a permis de travailler en petits groupes et d’organiser des entretiens  individuels», s’est-il félicité.
APS

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