vendredi 27 septembre 2013

Algérie : la politique des subventions ne peut être viable à long terme (experts)


 Le modèle social de l’Algérie axé sur les subventions issues des recettes des hydrocarbures ne peut pas être viable à long terme, ont indiqué jeudi des experts participant au colloque ’’Le Sud, quelles alternatives ?’’ ouvert mercredi à Alger.
"L’Algérie continue de subventionner de nombreux secteurs comme le logement et l’emploi et propose des services gratuits dans l’éducation et la santé" car elle dispose encore de recettes confortables issues de l’exportation des hydrocarbures, a déclaré à l’APS Lies Boukra, enseignant à l’Institut de sociologie de l’Université libre de Bruxelles.
"Cette politique ne peut pas être soutenue à long terme car elle répond surtout à une urgence" pour éviter le mécontentement populaire, a-t-il précisé, préconisant d’orienter ces revenus "vers l’investissement productif pour parvenir à la construction d’une économie indépendante et créatrice de richesses’’.
Les subventions ne peuvent être considérées que comme "une solution transitoire’’, selon lui.
"L’Algérie est l’un des derniers pays de la planète à assurer le coût d’une redistribution des revenus pour répondre aux besoins sociaux", affirme-t-il, contrairement à d’autres pays anciennement socialistes dont la Russie et le Vietnam.
M. Boukra ajoute que "la réindustrialisation du pays est indispensable pour réaliser son développement qui est une question stratégique".
"Ce n’est que par cette voie soutenue par le capital national public et privé qu’on arrivera à prendre en charge la question sociale" et sortir de l’apport exclusif des hydrocarbures, a-t-il conclu.
De son côté, Hocine Zehouane, avocat et militant des droits de l’homme, regrette que l’économie de l’Algérie demeure à caractère "rentier" du fait de la prépondérance du poids des hydrocarbures. Selon lui, cette situation conduit "à une tradition algérienne d’assistance" aux populations générant des dépenses sociales importantes.
’’L’économie ne peut pas supporter ces charges" pendant de nombreuses années, relève Hocine Zehouane, qui préconise sa ’’réorientation’’ vers des activités capables de créer des richesses.
"Les besoins sociaux sont énormes et seule une économie productrice de richesses" est apte à générer des revenus pour leur satisfaction, a ajouté M. Zehouane.
Il propose "une refondation économique pour faire basculer l’économie rentière et spéculative vers une économie productive’’, proposant "un standard social minimum garanti" afin d’assurer, entre autres, les besoins en éducation, en logement et emploi.

APS

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire