lundi 10 octobre 2011


Chômage : Fausse solution pour vrai problème


Le ministre du Travail a indiqué hier que les demandes de 150 000 jeunes en quête d’emploi seront satisfaites. Les organisations patronales se sont engagées à intégrer ces postulants moyennant une aide mensuelle de l’Etat de 12 000 DA pour chaque poste de travail créé.

Encore une annonce pour les jeunes en quête d’un emploi. 150 000 jeunes demandeurs d’emploi bénéficieront de l’insertion dans le monde du travail via le «contrat de travail aidé (CTA)», a indiqué hier le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, lors du séminaire organisé à Alger sur «La restitution de la résolution et des conclusions de la commission de l’administration et de l’inspection du Travail». Les organisations patronales se sont engagées, selon M. Louh, à fournir ces 150 000 postes de travail, sachant que l’Etat prendra en charge 12 000 DA de chaque salaire, précise le même responsable. C’est une des résolutions de la dernière tripartite, mais qui n’a pas été «suffisamment médiatisée».
Pour le ministre du Travail, ce dispositif permet de booster le marché du travail et constitue une des solutions efficaces dans la lutte contre le chômage. En quoi ce contrat de chômage aidé est-il différent de la formule (DAIP), dispositif d’aide à l’insertion professionnelle, avec lequel l’Agence nationale de l’emploi a procédé au placement de 273 141 jeunes demandeurs en 2010 et à 473 837 durant les huit premiers mois de 2011. L’Etat a-t-il fait le bilan des dispositifs de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) et de la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAC) ? Ces deux dispositifs, qui ont bénéficié d’une grande promotion des moyens de l’Etat et qui ont mobilisé des moyens financiers colossaux, n’ont pas fait l’objet pour le moment d’une évaluation objective.
Des postulants continuent à subir les démarches bureaucratiques pour la concrétisation d’un projet Ansej, alors que les recrues de l’ANEM évoluent dans la précarité avec des salaires n’atteignant même pas le SNMG. Quelles garanties d’embauche auront donc les jeunes recrues dans le cadre du CTA et du DAIP, en l’absence de moyens de contrôle par l’Etat? Il est clair que ce sont les entreprises privées, elles seules, qui tireront profit de ces placements financés gracieusement par l’Etat, sans aucune garantie de régularisation pour les jeunes.
10 500 travailleurs au noir
Selon les services du ministère du Travail, quelque 10 500 travailleurs n’ont pas de couverture sociale. Ces chiffres de l’inspection du Travail enregistrés durant le premier semestre 2011 ont été communiqués en marge du séminaire. L’inspection du Travail a effectué durant la même période près de 22 618 contrôles auprès des entreprises privées, ce qui a permis de relever «10 560 cas de travailleurs non déclarés à la Sécurité sociale», affirment les responsables du secteur. Les employeurs, qui n’ont pas procédé à la régularisation des employés en matière de déclaration à la Sécurité sociale, ont été destinataires de 2190 procès-verbaux d’infraction.
Selon les chiffres fournis par les services de M. Louh, les contrôles effectués durant les six premiers mois de 2011, auprès de 15 703 entreprises ont permis de relever 17 883 recrutements non conformes à la législation en vigueur. L’inspection du Travail a également contrôlé 6326 entreprises concernant les conditions d’emploi de la main-d’œuvre étrangère. Le bilan de ces opérations s’est soldé par l’enregistrement de 2130 infractions «pour défaut de détention de permis de travail ou d’autorisation de travail temporaire».
 

Retraites : l’UGTA réclame une augmentation de 40%

L’UGTA demande 40% d’augmentation des pensions et allocations de retraite, a affirmé, hier, Abdelmadjid Sidi Saïd, en marge du séminaire. Le ministre du Travail a annoncé jeudi dernier, à l’issue l’installation des groupes de travail issus de la dernière tripartite, que le gouvernement préparait «une mesure exceptionnelle» pour la revalorisation des allocations et pensions de retraite et que cette mesure serait prochainement tranchée. Elle sera prise en charge par le budget de l’Etat. Selon M. Sidi Saïd, le prochain Conseil des ministres se penchera sur cette mesure.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire