mardi 9 décembre 2014

Ali Hached, conseiller du ministre de l’Énergie : «La baisse des cours du pétrole est conjoncturelle»

Le Sommet nord-africain du pétrole et du gaz s’est ouvert, hier à Alger, dans une conjoncture particulière. La baisse drastique des prix du pétrole et son impact sur les producteurs, notamment ceux de l’OPEP, auront donc pesé de tout leur poids sur les discours des intervenants.
Bien loin d’avoir une quelconque influence sur le marché – là n’est nullement l’objectif – le «Sommet» d’Alger a surtout contribué à dresser une image bien plus rassurante de la situation du marché, ainsi que de la croissance du secteur des hydrocarbures en Algérie. Deux fils conducteurs ont d’ailleurs conduit les premiers débats : l’énorme potentiel du domaine minier algérien, renforcé par des capacités gigantesques susceptibles d’asseoir une base de réserves solides à long terme, et une situation du marché pétrolier certes inquiétante, mais ô combien conjoncturelle.
Dans ce sens, le conseiller du ministre de l’Energie, Ali Hached, a estimé que dans la situation actuelle, il ne faut certainement pas céder à la panique, la baisse des cours du brut n’étant que conjoncturelle. Il a ajouté dans ce sens que l’évolution du marché s’opère de manière cyclique, marquée par des baisses des cours. M. Hached explique ainsi que la tendance à la baisse ne devrait pas aller plus loin. Le fait est qu’une baisse prolongée et plus marquée des cours devrait toucher les producteurs non OPEP, notamment les producteurs de schistes. M. Hached précise ainsi que les points morts de certains gisements de schiste américains atteints, la production de ces derniers déclineraient, contribuant à rééquilibrer l’offre sur le marché.
Quant à l’impact de la chute des prix du baril sur les pays OPEP et sur les investissements en amont des pays producteurs de l’Organisation, celui-ci la minimisera. En cause : les coûts. M. Hached a expliqué ainsi que si les points morts des gisements de schistes sont touchés, les pétroles OPEP sont moins coûteux et plus rentables. Il a indiqué à titre d’exemple que pour le cas de Sonatrach, si celle-ci investit un dollar, elle en gagnera trois. Simple calcul arithmétique qui fait voler en éclats les craintes concernant l’incapacité de la compagnie algérienne à financer ses plans d’investissement.
De son côté, Mustapha Hanifi, directeur général des hydrocarbures au ministère de l’Energie, a mis en avant la conjoncture actuelle du marché, marquée par un manque de dynamisme de la demande en énergie et de la croissance. Il s’est dit toutefois convaincu que la consommation d’énergie ne fera que croître au cours de la prochaine décennie, poussée notamment par le secteur des transports et l’industrie, particulièrement celle de la pétrochimie. Il a estimé que la satisfaction de la demande mondiale nécessitera des ressources additionnelles de 60 millions de barils/jour d’ici 2040, soit le double de la capacité actuelle de l’OPEP. La messe est donc dite.
La baisse des cours est conjoncturelle et n’impactera certainement pas, pour le cas de Sonatrach, les investissements énergétiques. Quant à la question de savoir combien de temps durera ce cycle baissier, nul ne semble s’aventurer à avancer des prévisions. Espérons juste que ce soit une période assez courte.
EL WATAN

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