samedi 6 décembre 2014

L’Algérie repense sa stratégie envers les jeunes

[AFP/Farouk Batiche] L'Algérie souhaite former des jeunes pour des emplois dans les secteurs de l'industrie automobile et d'autres domaines vecteurs de croissance.


Le gouvernement et la société civile d'Algérie travaillent de concert pour réduire le taux élevé de chomâge des jeunes, particulièrement dans les zones rurales.
Des centaines de spécialistes, d'activistes et de représentants du gouvernement, notamment le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le ministre de la Jeunesse Abdelkader Khomri, se sont réunis la semaine dernière à Alger pour tenter d'élaborer un plan d'action.
Pendant deux jours, la Conférence nationale économique de la jeunesse s'est consacrée à "la jeunesse et sa nécessaire implication dans la préparation de l’après-pétrole", a déclaré Khomri dans son discours d'ouverture le 24 novembre.


Il a souligné l'engagement de l'Algérie pour la mise en commun des ressources et la création "d'une alternative fiable et viable en faveur de notre jeunesse et de ses attentes".
Plusieurs entraves empêchent les jeunes d’être de véritables acteurs de l’économie, ont relevé les participants à cette conférence.
Dans leur rapport préliminaire, ils ont en effet considéré que le chômage connaît une plus grande acuité chez les filles, qui ont pourtant un meilleur niveau scolaire que les garçons. Un autre problème est le temps d’attente avant de trouver un emploi en Algérie : trois ans.
Ils ont également fait état de l’inadéquation entre les programmes actuels de formation professionnelle et les demandes des employeurs.
Les experts proposent la création d’incubateurs d'entreprises pour les jeunes, la promotion de l'entrepreneuriat, ainsi que la mise en place de programmes de formation axés sur des secteurs autres que le domaine pétrolier, comme l'agriculture, l'industrie, le tourisme et les services.
Les participants ont parlé de la mise en place d’un impôt de solidarité en faveur de la création d'emplois pour les jeunes, alimenté par les bénéfices des activités pétrolières et minières.
Une réflexion doit être menée afin de diminuer la migration des jeunes vers les villes, en les poussant à créer de la richesse dans les zone rurales, ont ajouté les participants, qui ont appelé à faciliter les procédures de création d'entreprises et à codifier la politique des quotas pour accorder la priorité aux jeunes.
La facilitation de l'accès à la propriété immobilière dans les régions rurales et la relance du projet du Barrage vert font également partie des propositions formulées.
De telles initiatives de développement permettraient de ne pas contraindre les jeunes à l'exode vers les villes, ont estimé les experts.
Pour Imane Khelil, étudiante, les différentes stratégies proposées au cours de cette conférence sont encourageantes.
"Si toutes les idées débattues sont prises en compte et réellement appliquées, nous avons une chance d’améliorer notre situation. Les perspectives seront meilleures pour nous", a-t-elle expliqué à Magharebia.
"Les jeunes n’ont qu’une seule envie, participer au développement de leur pays, mais ils n’ont pas d’espace de concertation pour se faire entendre. On espère qu’avec cette conférence, les choses vont changer", ajoute-t-elle.
Amine Ghoulam, jeune entrepreneur, est quant à lui moins optimiste. "Ce genre de conférence risque de n’aboutir sur rien. Je crains que cela ne reste au stade des beaux discours", affirme-t-il.
"Les jeunes promoteurs qui veulent vraiment développer l’économie du pays sont livrés à eux-mêmes. Ce qu’il nous faut aujourd’hui, ce sont des actes et plus des paroles", conclut-il.
Magharebia

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