dimanche 21 décembre 2014

POLICE, POMPIERS, CADRES DES COLLECTIVITÉS LOCALES, IMAMS : Cazeneuve ouvert à tout acte de coopération

Bernard Cazeneuve, ministre français de l'Intérieur
 
Pour ce qui est des forces de sécurité, Bernard Cazeneuve a préféré parler d'échanges d'expériences et non de formation car il estime qu'elles sont de niveau égal. D'ailleurs, il a salué le «haut niveau de compétence et d'expertise» de la police algérienne.
Police, pompiers, cadres des collectivités locales et même imams. Alger et Paris ont décidé de signer des accords de coopération pour les former. C'est ce qu'a annoncé, jeudi dernier, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, lors d'un point de presse organisé à la résidence de l'ambassade de France à Alger pour faire le point sur ces deux jours de visite officielle. «Nos deux pays ont la volonté de relancer la coopération décentralisée et de favoriser la formation des cadres de haut niveau de l'administration et des collectivités locales», a-t-il affirmé. Bernard Cazeneuve a fait savoir qu'il s'agissait de la coopération dans le domaine de la police, la sécurité civile ainsi que la formation des cadres de haut niveau de l'administration algérienne, précisant que les deux parties ont mis en place 135 opérations de coopération. A ce propos, le ministre français est revenu longuement sur ses discussions avec son homologue algérien, Tayeb Belaïz, ayant trait entre autres à la sécurité civile qu'il s'agisse de la lutte contre les incendies en milieu urbain ou encore de faire face aux catastrophes naturelles.
Pour ce qui est des forces de sécurité, Bernard Cazeneuve a préféré parler d'échanges d'expériences et non de formation car il estime qu'elles sont de niveau égal. D'ailleurs, il a salué le «haut niveau de compétence et d'expertise» de la police algérienne. «Il y a un très haut niveau de compétence et d'expertise au sein de la police algérienne», a-t-il témoigné.
Cazeneuve a également fait savoir qu'il a été «décidé que les ministres de l'Intérieur des deux pays se réunissent désormais une fois par an pour veiller à ce que tous les accords de coopération soient mis en place d'une façon extrêmement volontariste», a-t-il dit. Il a été également décidé qu'un groupe de travail piloté par les secrétaires généraux des ministères de l'Intérieur des deux pays se réunisse aussi une fois par an pour assurer un suivi des accords de coopération algéro-français. Avec le ministre des Affaires religieuses il s'agissait notamment, a fait savoir M.Cazeneuve, de la convention portant sur la formation préparatoire des imams délégués en France. Paris et Alger ont en effet signé, jeudi dernier, une convention pour que des imams algériens envoyés en France puissent être formés «en harmonie avec les exigences de la République française», a annoncé Bernard Cazeneuve. «Il est important qu'il y ait des imams formés en harmonie avec les exigences de la République, qui permettent de lutter contre le dévoiement, l'abaissement de l'islam», a-t-il estimé en faisant référence à des «actes terroristes abjects et barbares qui n'ont rien à voir avec la religion musulmane». Sur la question de la circulation des personnes, Bernard Cazeneuve a assuré que la France a fait «beaucoup d'efforts pour faciliter la délivrance de visas». Le ministre français a affirmé que «près de 320.000 visas» sont délivrés par an. «Nous avons fait en sorte de pouvoir délivrer davantage de visas de circulation. Ainsi, 40% de ces 320.000 visas sont des visas de circulation», a-t-il dit. Pour les visas d'études, M.Cazeneuve a rappelé que sur les 60.000 étudiants étrangers accueillis par la France, près de 23.000 sont algériens. «C'est dire la profondeur et l'intensité des relations que nous entretenons avec l'Algérie, bien évidemment, nous sommes prêts à aller plus loin», a-t-il encore souligné. Interrogé par ailleurs, sur l'évolution de l'enquête sur les moines de Tibhirine, le responsable français a renvoyé les journalistes à la déclaration du Premier ministre français, Manuel Valls, le 5 décembre dernier à Paris dans laquelle il a relevé «l'excellente» coopération entre les deux pays dans ce dossier. Par la même occasion, il a réitéré ses «remerciements» aux autorités algériennes suite à la mobilisation de tous les moyens au lendemain de l'assassinat du ressortissant français Hervé Gourdel le 21 septembre dernier à Bouira. A ce sujet, il a relevé l'existence d'une «grande confiance» dans les relations algéro-françaises, indiquant que les relations humaines influent «beaucoup» sur les relations entre les deux pays «amis». «Il existe une grande confiance, une belle amitié et une volonté partagée de faire les choses ensemble», a-t-il attesté. Juste après sa conférence de presse, M.Cazeneuve s'est envolé à Oran (Ouest), où se trouve la tombe de son grand-père. Une virée qui était l'occasion de rencontrer le wali et le maire d'Oran mais surtout découvrir pour la première fois les terres où ont vécu ses ancêtres. «C'est un voyage avec une vision de ministre de l'Intérieur et une autre de l'intérieur...», a-t-il conclu tout sourire.

Bernard Cazeneuve avertit Eric Zemmour«Les actes de racisme seront poursuivis en pénal»
Alors que les actes islamophobes sont en hausse en France, selon des associations, Bernard Cazeneuve a exprimé l'inflexibilité dont fera preuve la France vis-à-vis des actes de racisme. «Le gouvernement français est déterminé à lutter contre toute forme de racisme, d'antisémitisme, d'exclusion, d'islamophobie et de xénophobie», a fait savoir d'un air très déterminé le ministre français de l'Intérieur. «J'ai donné des instructions aux préfets pour que tout acte, constituant une infraction pénale (acte de racisme ou d'antisémitisme), soit poursuivi au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale», a-t-il ajouté en rappelant s'être déjà exprimé sur les propos tenus par Eric Zemmour sur la déportation de cinq millions de musulmans. «La France est un pays qui souhaite l'apaisement et le rassemblement. Une discipline que chacun doit s'imposer», a-t-il souligné. C'est la première fois que M.Cazeneuve, utilise des mots aussi fermes pour dénoncer les actes de racisme. C'est un signe fort qu'il envoie aux minorités de son pays. C'est aussi une réponse claire à Eric Zemmour et ses dérapages incessants contre les musulmans...
L'expression

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