vendredi 6 février 2015

Ce qu’a dit Ali Haddad aux ministres

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Entamé le 19 janvier, le cycle de rencontres entre le FCE et les ministres devrait se poursuivre la semaine prochaine. Après deux semaines de rencontres avec une quinzaine de ministres, Mohamed Baïri, vice-président du FCE, livre quelques confidences sur les discussions entre les patrons et les membres du gouvernement.
« Il y a eu plus de 150 patrons qui ont participé aux rencontres. À chaque rencontre avec un ministre, on prend une nouvelle équipe pour parler des problèmes des différents secteurs. Les problèmes individuels des patrons et des entreprises ne sont pas soulevés », assure M. Baïri, dans un entretien à TSA. Les chefs d’entreprises ont été surpris de l’importance du fossé qui les sépare des pouvoirs publics. « Nous avons constaté que les autorités manquent d’informations sur la situation des entreprises et l’objectif de ces rencontres est justement de combler ce déficit », explique M. Baïri.
Concurrence déloyale
Face aux ministres, les patrons en ont profité pour revendiquer notamment l’ouverture du transport aérien et maritime au privé, se sont plaints de la concurrence déloyale du secteur informel. Ils ont aussi demandé la fin des privilèges accordés aux entreprises étrangères en matière de main d’œuvre et la suppression des barrières d’accès aux marchés publics.
« Avec le ministre des Transports, nous avons réclamé l’ouverture du secteur maritime et aérien au privé. La facture annuelle du fret maritime est de cinq milliards de dollars et le transport maritime de marchandises est largement dominé par les armateurs étrangers, ce qui n’est pas normal. Les entreprises algériennes peuvent investir dans ce domaine et ce n’est pas parce qu’il y avait des groupes comme Khalifa qu’il faut pénaliser tout le monde », ajoute-t-il.
Face aux ministres des Travaux publics et des Ressources en eau, les chefs d’entreprise se sont plaints aussi des cahiers des charges pour la réalisation des grands projets. Ils jugent que leurs rédactions et les conditions qu’ils imposent favorisent les groupes étrangers. « Si on met dans les cahiers des charges des critères qui excluent les entreprises algériennes, comment peut-on réaliser avec des moyens nationaux des projets importants ? Et si l’Algérie ne donne pas la possibilité à ses entreprises de réaliser ces projets, elles n’apprendront jamais et nous resterons dépendants des étrangers », explique ce proche de Haddad.
« Dans le bâtiment, on ne comprend pas comment les groupes chinois peuvent recruter comme ils veulent alors que les entreprises algériennes sont interdites de prendre un travailleur d’une wilaya pour un chantier situé dans une autre wilaya. C’est une aberration et une concurrence déloyale », ajoute-t-il.
Fraudes aux importations
Le vice-président du FCE affirme que les patrons ont exprimé leur mécontentement au ministre des Finances, Mohamed Djellab, sur l’unification à 23% du taux de l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) pour les producteurs et les importateurs, une mesure introduite dans la loi de finances 2015. « Nous avons posé ce problème et le ministre a fourni des explications qui n’ont pas convaincu les chefs d’entreprises», précise-t-il.
Devant les ministres, les patrons du FCE ne se contentent pas de soulever des problèmes maintes fois posés comme le manque de foncier, affirme M. Bairi. Ils évoquent également des sujets plus pratiques, comme les techniques de fraudes utilisés par les importateurs pour transférer des devises vers l’étranger. « Nous disons tout aux ministres. Par exemple, comment les importateurs surfacturent pour transférer des devises. Pour les contingents de produits importés de l’Union européenne qui bénéficient de l’exonération des droits de douanes, certains importateurs surfacturent de telle façon à inclure les droits de douanes. Ils achètent des produits exonérés de taxes douanières au même prix que ceux qui ne sont pas exonérés », explique M. Bairi qui assure que les rencontres avec les ministres n’ont aucun objectif caché.
« Nous ne faisons pas de politique. Ce n’est pas une mission d’évaluation des ministres. Nous ne parlons que d’économie et comment développer la production nationale pour réduire les importations ».
À la fin de ces rencontres, le FCE remettra au gouvernement un rapport détaillé sur ses échanges avec les ministres. « On fera un rapport détaillé sur nos propositions, les divergences avec les ministres, etc… Nous allons créer des commissions d’échange d’informations avec les ministres pour faire avancer les choses », conclut M. Baïri.
TSA

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