mercredi 11 février 2015

Fikra : rendre la réussite des Algériens possible

Toufik LERARI (2)

La 3e édition de FIKRA, une conférence réunissant une trentaine d’intervenants issus de divers domaines et pays, aura lieu les 14 et 15 février. Vous ne connaissez pas encore le concept ? TSA a rencontré Toufik Lerari, directeur de l’agence de communication Allégorie et l’un des initiateurs de ce projet.
Qu’est-ce que FIKRA ? Comment est née cette idée ?
Fikra est une initiative citoyenne.  Elle est née d’une discussion avec mon associé Marhoun. Nous avons assisté à beaucoup de conférences à l’international et il y a un dénominateur commun : ce sont des endroits où il y a toujours beaucoup d’énergie, d’idées et d’inspiration. On a eu l’idée d’imaginer un format spécial pour les Algériens. FIKRA est une idée simple, qui est de réunir les relais d’opinions. Les médias, les intellectuels, les hommes d’art et de lettres les acteurs économiques et les acteurs politiques.
C’est la 3e édition, quel bilan faites-vous des précédentes éditions ?
La première conférence était une édition d’amorce. Il fallait «pitcher » le concept qui n’est pas évident à appréhender au départ. La 2e édition a permis de faire naître la notoriété de FIKRA, grâce aux étudiants et aux médias qui ont perçu l’intérêt de ce genre d’événement. Et cette année on tenait à améliorer le contenu, le partage.
Vous accueillez une trentaine de speakers. Comment avez-vous fait votre sélection ?
La semaine dernière nous avons dévoilé les noms des intervenants. Nous avons invité 38 speakers, de 14 nationalités différentes. La sélection se fait de manière différente, par le bouche-à-oreille, par internet, par nos  réseaux de contacts.
On retrouve d’ailleurs plusieurs intervenants de la précédente édition. Pourquoi avoir repris les mêmes noms ?
Pour moi, réinviter des personnes comme Issad Rebrab par exemple ça a beaucoup de sens. C’est une personne incontournable dans l’angle économique et en une année il s’est passé beaucoup de choses pour Cevital.
Parmi la sélection d’intervenants, vous avez prévu des ministres. Seront-ils tous présents ?
Nous avons eu un retour favorable de ces ministres. Mais vous savez un ministre a un agenda qui peut être bousculé au dernier moment. Nous le saurons seulement les 14 et 15 février. Mais à priori il y aura la présence de M. Sellal, le Premier Ministre, M. Bouchouareb, le ministre de l’Industrie et de M. Benyounès, le ministre du Commerce. Et pour la fermeture de la conférence, on a sollicité le ministre de la Communication M. Grine. Nous trouvions que ces 4 personnalités permettaient de représenter un bon panorama politique.
FIKRA est une conférence organisée sous le haut patronage du premier ministère, plusieurs ministres participeront aux débats. Comment avez-vous obtenu ce soutien ?
Nous avons écrit une lettre au Premier Ministre en lui expliquant la vertu de l’événement. Nous l’avions demandé lors de la 2e édition. Cette année nous lui avons expliqué les chiffres clés de FIKRA l’année précédente, ce que l’on souhaite viser en 2015, et il nous a accordé sa confiance.
Combien coûte ce genre d’événement ? N’est-ce pas plus simple de mettre en place une levée de fonds pour soutenir des projets ?
Les fonds, les incubateurs, c’est très bien. Mais nous, nous sommes dans une démarche citoyenne. Le levier financier vient de notre contribution et d’autres sociétés dans l’organisation de cet événement pour qu’il soit réussi. C’est un investissement dans la société. Nous ne sommes pas comptables de ce qu’apporte FIKRA. Bien sûr nous ne sommes pas sourds, nous sommes ravis d’avoir des retours positifs.
Une conférence comme FIKRA réunit du beau monde, est-ce une opportunité pour une jeune agence comme la vôtre ? Que vous a-t-elle apporté ?
Il n’y a pas de retour d’investissement, on ne mesure pas FIKRA à ce qu’elle peut rapporter. Inévitablement ça aide comme tout un chacun, comme pour les sponsors, d’afficher sa notoriété. Mais nous faisons FIKRA surtout pour que les médias participent à créer de la dynamique collective, pour créer un lien avec les écoles. Nous allons diffuser cette année FIKRA en direct, dans 6 ou 7 universités. Il y aura plus de 500 étudiants lors de la conférence. Cela dépasse largement notre intérêt et même toute la somme de nos intérêts. Tout est fait pour la société algérienne.
Qu’est-ce que le soutien du gouvernement vous apporte ? Des contraintes, des avantages ?
Il n’y a pas vraiment de soutien, c’est plutôt symbolique. Tout le soutien vient des collaborateurs, des sponsors et surtout de l’audience, qui vraiment nous remplit de bonheur. Pour nous ce qui est important c’est que dans FIKRA les 1500 personnes assises dans la salle puissent entendre toutes les composantes de la société et je pense que la composante politique est importante. A l’heure où le citoyen a une sorte de défiance et de distance à l’égard du politique, c’est peut-être dans des endroits comme ça que l’on peut entendre un politique parler de manière plus détendue, moins formelle sur le thème vibrant qu’est la réussite.

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