mardi 19 août 2014

A Gaza, le patrimoine historique réduit en poussières


Alors que la trêve est toujours à l’œuvre, les Gazaouis découvrent chaque jour un peu plus l’ampleur des dégâts causés depuis le début de l’opération « Bordure protectrice », le 8 juillet dernier. Le bilan n’est pas qu’humain ou matériel, il est aussi culturel : plusieurs bâtiments historiques multiséculaires ont été réduits à l’état de ruines.


La mosquée al-Omari était l’un des derniers bâtiments historiques encore debout dans Gaza, cette ville dense dans laquelle les blocs d’immeubles s’alignent le long de rues poussiéreuses. Aujourd’hui, elle est en ruine, fauchée par un missile israélien.
Un même sort a frappé la mosquée Al-Mahkamah de Chajaya, l’un des quartiers de Gaza les plus durement touchés. De ce bâtiment datant de l’ère mamelouke, ne reste plus que le minaret qui se dresse dans un chaos de gravats et de câbles électriques. Une destruction à l’image du patrimoine culturel de Gaza, aujourd’hui largement détruit par les frappes israéliennes.
Dégâts indirects
Mais la guerre a aussi causé des dégâts indirects. Le blocus imposé par Israël rend ainsi impossible le travail des archéologues, des étudiants et des chercheurs, en leur interdisant d’entrer dans le territoire et en bloquant l’importation de matériaux de restauration.
Quand au hammam Al-Samara, fameux bain turc où les Gazaouis prenaient les eaux depuis plus de 1000 ans, il a dû fermer ses portes. De même que le musée archéologique de Gaza.
La ministre pales­tinienne du Tou­risme et des Anti­quités, Rula Ma’ayah, a appelé cette semaine l’Unesco à dénoncer la des­truction « inten­tion­nelle » selon elle du patri­moine pales­tinien. Elle a estimé ces destructions comparables à un « crime de guerre ».

Cette frange côtière devenue la bande de Gaza est occupée depuis plus de 3.300 avant JC par des populations sédentarisées. La surpopulation chronique de l'enclave avait déjà contribué à fragiliser son patrimoine architecturale. Les bombes lui portent le coup de grâce.
RFI

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