lundi 25 août 2014

La résistance palestinienne conserve sa force de frappe : Netanyahu et son gouvernement dans l’embarras

Malgre sa grande puissance de feu, la destruction d’une grande partie des localités, des camps de réfugiés et de quartiers dans la bande de Ghaza, au bout de 47 jours, l’armée israélienne est toujours incapable de faire cesser la cadence des tirs de roquettes et de missiles tirés par la résistance palestinienne.
Le gouvernement israélien et son Premier ministre, Benyamin Netanyahu, sont aujourd’hui dans l’embarras. Des milliers de colons israéliens vivant dans ce que l’on appelle «l’enveloppe de la bande de Ghaza», toutes les colonies, localités et villes situées dans un rayon de 40 kilomètres de Ghaza, refusent ouvertement de retourner chez eux tant que se poursuivent les tirs palestiniens.
Netanyahu doit regretter aujourd’hui d’avoir donné l’ordre, mardi passé, de violer la trêve en vigueur, pour éliminer Mohammed Deif, le commandant général des Brigades Ezzedine Al Qassam, la branche armée du Hamas, alors que tous les observateurs parlaient de l’imminence d’un accord de cessez-le-feu durable, sur la base de la levée du blocus de l’enclave palestinienne. Non seulement la tentative d’assassinat a été un fiasco total, puisque les avions israéliens n’avaient réussi qu’à détruire une grande partie du carré de maisons dans l’une desquelles était supposé se trouver Deif, et de tuer une dizaine de civils, parmis lesquels la femme de Mohammed et son fils Ali, âgé de 7 mois à peine.
Mais d’un autre côté la résistance a amplifié ses tirs contre le territoire israélien. Aujourd’hui, les citoyens israéliens accusent leur gouvernement d’avoir échoué à les protéger. Beaucoup d’entre eux et même des élus locaux dans les villes et les localités du Sud admettent que la résistance palestinienne et particulièrement le mouvement Hamas, a réussi à les entraîner dans une guerre d’usure qu’ils ne peuvent supporter pendant longtemps.
Deux citoyens israéliens dont un soldat et un enfant de 4 ans ont été tués par des éclats de roquettes palestiniennes vendredi dans la localité de Shaar Haneguev au sud de l’Etat hébreu, incident après lequel l’armee israélienne a intensifié ses raids contre la bande de Ghaza. Huit Palestiniens ont été tués, hier. Cinq membres de la famille Abou Dahrouj, dont la maison située dans la localité de Zaouaïda, au centre de l’enclave palestinienne, ont été tués pendant leur sommeil, peu avant l’aube. Leur maison a été pulvérisée par un missile air-sol lancé par un avion de chasse israélien de type F16.
Deux enfants, leur père, leur mère et une proche de 45 ans ont été dechiquetés par la force de l’explosion. Selon l’Unicef, plus de 480 enfants palestiniens ont été tués depuis le début de l’agression israélienne, le 8 juillet passé. Au total, 2100 Palestiniens ont été tués et 10500 ont été blessés par la machine de guerre israélienne. 600 000 Palestiniens ont été contraints à un exode interne signale l’UNRWA, l’agence onusienne pour l’aide aux réfugiés palestiniens. La résistance ne faiblit pas malgré le coup dur reçu par l’assassinat de trois chefs militaires des Brigades Ezzedine al Qassam, mercredi à l’aube.
Ils avaient été surpris par un raid aérien dans une maison du quartier Tel Essoltane à Rafah, au sud de la bande de Ghaza. Mohamed Abou Chammala, Raed El Aatar et Mohamed Barhoum étaient traqués depuis une vingtaine d’années. le gouvernement et la presse israélienne n’ont pas caché leur joie de voir ces trois bêtes noires de l’armée israélienne enfin éliminées. Dans le souci de préserver le front interne, la résistance palestinienne a exécuté 18 collaborateurs avec l’armée israélienne dans la seule journée de vendredi.
Devant cette situation qu’elle n’arrive pas à contrôler malgré tous les massacres perpétrés, l’armée israélienne a diffusé, par tracts, appels et textes téléphoniques, le message suivant aux Ghazaouis : «La direction du Hamas a décidé de vous entraîner dans une nouvelle bataille. Empêchez les terroristes de se servir de votre maison pour leurs activités, et tenez vous à l’écart de tout site où opèrent les organisations terroristes.»
La moindre maison suspecte «sera prise pour cible (...) La campagne des forces armées d’Israël n’est pas terminée. Prenez garde», disent les tracts israéliens. Dans le cadre des efforts politiques fournis par la direction palestinienne pour stopper l’agression israélienne dans la bande de Ghaza, le président Mahmoud Abbas a eu des entretiens, vendredi, avec Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani à Doha, au Qatar. Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas, résidant au Qatar, s’est joint aux discussions visant à trouver une solution qui puisse mettre un terme à l’effusion de sang des Palestiniens.
Le président Abbas s’est rendu ensuite en Egypte où il a rencontré, hier, le président Abdelfatah Al Sissi. l’Egypte est l’intermédiaire entre les Palestiniens et les Israéliens qui mènent depuis des semaines des discussions pour mettre en place un cessez-le-feu durable sur la base de la levée du blocus israélien imposé à la bande de Ghaza depuis 2006.
Abbas a annoncé à l’issue de la réunion que l’Egypte va adresser de nouveau, sans préciser de date, une invitation à la délégation palestinienne unifiée pour se rendre au Caire, afin de poursuivre les efforts tendant à instaurer une trêve durable dans la bande de Ghaza. «Ce qui nous importe le plus actuellement est l’arrêt de l’effusion de sang, ensuite commencera l’afflux des aides humanitaires et la reconstruction de la bande de Ghaza», a dit le président palestinien dans une conférence de presse.
Quant à l’adhésion à la Cour pénale internationale, Abbas a fait savoir que toutes les mesures vont être prises en ce sens, surtout après l’accord signé par toutes les factions palestiniennes, dont le mouvement Hamas, hésitant un certain temps à cause des risques de voir des dirigeants accusés par la même cour de crimes de guerres et de crimes contre l’humanité.
EL WATAN

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