jeudi 19 mars 2015

FACE AUX DÉGRINGOLADES CYCLIQUES DES PRIX DU PÉTROLE L'Algérie transcende l'Opep

Le siège de l'Opep à Vienne

L'offensive diplomatique d'envergure et sans précédent qu'elle vient de lancer vise à aller au-delà du schéma classique qui consiste à baisser la production pour rééquilibrer les cours de l'or noir dès qu'ils s'effondrent.
La démarche a des chances d'être historique. L'Algérie pousse l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à se repenser quand bien même apparaît-elle comme un petit producteur comparé à l'Arabie saoudite, l'Iran, ou le Venezuela. L'offensive diplomatique d'envergure et sans précédent qu'elle vient de lancer vise à aller au-delà du schéma classique qui consiste à baisser la production pour rééquilibrer les cours de l'or noir dés qu'ils s'effondrent. Ce qui caractérise et rend encore plus crédible cette initiative d'envergure demeure certainement sa stabilité attestée au moment où la région est en ébullition.
Le rôle qu'elle y joue pour qu'elle retrouve la paix à travers des négociations est indéniablement reconnu. La diplomatie algérienne qui revient au premier plan élargit naturellement son champ d'action au domaine économique: celui de l'industrie pétrolière notamment. Un challenge en ces temps qui courent, si l'on estime le nombre de conflits meurtriers à éteindre (Syrie, Libye, Irak, Palestine...) qui mettent en danger l'ensemble de la planète. Du sang neuf inoculé à des relations internationales confinées aux traditionnels rapports de force, qui ne peut que contribuer à mettre fin à des hostilités et à des statu quo qui laissent la porte ouverte à la politique du plus fort, auxquels il faut ajouter les actes terroristes spectaculaires qui ont déjà frappé les grandes capitales et villes du monde (attentats contre les tours jumelles du World Trade Center à New York en 2011, la rédaction de Charlie hebdo à Paris plus récemment...) qui menacent de se perpétrer. L'initiative lancée par le président de la République ne représente pas en soi une coquetterie. L'Algérie s'en serait volontiers passé si la chute actuelle des prix du pétrole ne portait pas en son sein ces germes qui menacent de déstabiliser bon nombre de pays et non des moindres (Russie, Iran, Venezuela, Nigeria... en ce qui concerne la Libye et l'Irak, le mal est déjà fait). Le ministre de l'Energie qui s'est entretenu, lundi à Alger, avec le ministre angolais du Pétrole, Jose Maria Botelho de Vasconcelos, et l'ambassadeur du Nigeria en Algérie, Haruna Ginsau le rappelle. «Le marché pétrolier traverse une situation délicate... le déséquilibre de ce marché a provoqué une chute drastique des prix qui a eu des répercussions et des impacts extrêmement négatifs sur les économies de tous les pays exportateurs qu'ils soient membres ou non membres de l'Opep» a déclaré Youcef Yousfi à l'issue de ces entretiens. Cette rencontre «entre dans le cadre de l'initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui consiste à renforcer le dialogue et la concertation entre tous les pays exportateurs de pétrole membres ou non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)», a-t-il rappelé. L'Arabie saoudite, le Sultanat d'Oman, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Mexique, la Russie, la Colombie, le Nigeria, le Gabon, l'Angola, le Congo et la Guinée équatoriale, membres de l'Association des producteurs de pétrole africains (Appa) ont été destinataires de messages du chef de l'Etat qui a aussi reçu le ministre norvégien des Affaires étrangères, Borge Brende, dont le pays compte parmi les plus gros producteurs (7ème exportateur mondial). Une initiative qui est promise à recevoir un écho planétaire. D'autant plus qu'elle soulève la question d'un rééquilibrage des richesses entre nations riches et pauvres. Comme il y a eu un dialogue Nord-Sud, dans les années 1970, qui a mis en exergue la nécessité de modifier les termes de l'échange entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement, il peut y avoir une concertation entre les pays producteurs de pétrole (Opep et hors Opep) et les pays consommateurs qui viserait à parvenir à trouver un niveau du prix du baril qui arrangerait tout le monde et de ne pas sombrer dans une guerre des prix qui mettrait sur la paille les économies de pays largement dépendant de leurs exportations d'hydrocarbures. L'Algérie joue un rôle de premier plan pour y parvenir.
L'expression

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