dimanche 8 mars 2015

LAÏD BENAMOR, PRÉSIDENT DE LA CACI L'homme qui veut sauver la datte algérienne

Le patron du groupe Benamor
Ce n'est pas la seule «révolution» qu'est en train de mener le patron du groupe Benamor. Depuis qu'il assure la présidence de la Chambre de commerce et d'industrie, il a pris le taureau par les cornes.
La datte algérienne va enfin retrouver la place qui devrait être la sienne. C'est du moins l'espoir qui renaît à la faveur de la création d'un consortium pour la valorisation et l'exportation des dattes.
En effet, jeudi dernier la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) a réuni tous ses membres à Tamanrasset pour donner le coup de starter de cet organisme qui veut faire revivre la datte algérienne. La Caci, que préside depuis quelques mois, Laïd Benamor, veut donc sauver la datte algérienne.
Le président de la Caci et son lieutenant de la Chambre de commerce de Biskra, Abdelmadjid Khobzi, sont derrière cette idée de génie. Tout fier d'avoir réussi là où ses prédésseurs ont échoué, M.Benamor a présenté au ministre du Commerce, Amara Benyounès, ce projet qui lui tient tant à coeur.
«La période cruciale que nous traversons marquée par la chute des prix du baril de pétrole, nous oblige à nous diriger vers un nouveau modèle économique en diversifiant nos exportations, et cela pour se débarrasser de la dépendance aux hydrocarbures», a souligné avec un large sourire Laïd Benamor.
«La création de ce consortium qui regroupera tous les acteurs du marché de la datte en Algérie, producteurs et exportateurs, est un premier pas vers cette nouvelle réorientation économique», souligne-t-il, en précisant que ce genre d'organisation permettra de promouvoir le produit algérien sur les marchés internationaux. «Nous envisageons de créer d'autres consortiums du même genre pour d'autres produits qui peuvent être exportés», réplique-t-il avant de laisser ses collaborateurs présenter le projet. «Les 10 CCI du Sud ont élaboré une stratégie de création de coopératives régionales destinées à la mise en place d'un consortium d'exportateurs de dattes», révèle Abdelmadjid Khobzi qui rappelle que la désorganisation du marché de la datte a permis à d'autres pays de vendre et exporter la datte algérienne sous d'autres labels. «Nous sommes classés à la 7eme place mondiale des exportateurs de dattes mais nous sommes dépassés par des pays non producteurs tels que la France et la Grande-Bretagne», révèle-t-il.
«D'où la nécessité d'aller vers une réelle organisation qui nous permettra non seulement de promouvoir la datte algérienne, mais surtout d'optimiser nos exportations», atteste-t-il. Abdelmadjid Khobzi tient à cette l'occasion à rappeler que la culture phoenicicole en Algérie occupe une superficie d'environ 165.000 hectares avec 18 millions de palmiers répartis sur 16 wilayas du Sud où la production de dattes a atteint 840.000 tonnes en 2013.
Les recettes d'exportation des dattes représentent 40% du montant total des exportations agricoles algériennes.
Les premiers résultats de la création de ce consortium n'ont pas tardé à se faire sentir, puisque l'Algérie a signé un contrat avec l'Indonésie pour l'exportation de la datte «made in bladi», ainsi que la création d'une société par actions, chargée de la réalisation d'une usine de transformation en Indonésie.
La première participation de l'Algérie à la Foire internationale de l'agroalimentaire de Djakarta (Indonésie), tenue en novembre dernier, «a permis au consommateur indonésien, malaisien ou indien de connaître les différentes variétés des dattes algériennes», a indiqué M.Khobzi.
Les opérateurs algériens ayant participé à cette manifestation de Djakarta «ont déniché des opportunités d'exportation des différentes variétés de dattes, outre celle de Deglet Nour, et dont certains ont commencé à exporter vers l'Indonésie essentiellement», a-t-il affirmé.
La délégation algérienne, conduite par la Caci et la Ccib, avait ainsi signé un accord avec les autorités indonésiennes pour promouvoir l'exportation de la datte algérienne vers le continent asiatique, a-t-il précisé. «Nous avons constaté que des variétés de dattes qui se vendent à bas prix sur le marché national coûtent plus cher dans ces pays asiatiques», selon lui, en relevant que l'Algérie produit plus de 360 variétés de dattes dont la Deglet Nour. D'après ce responsable, le gouvernement indonésien a même accepté d'octroyer aux investisseurs algériens une assiette foncière de trois hectares dans ce pays asiatique pour y construire une usine de transformation de la datte avec des avantages fiscaux «très encourageants». «Ce projet va nous permettre d'accéder à d'autres marchés en Asie», a-t-il avancé tout en dénonçant un «lobby étranger» qui bloque les exportateurs algériens de la datte vers l'Europe. Il insiste sur le fait que ces projets n'ont pu être concrétisés qu'après que les 10 CCI du Sud aient élaboré une stratégie de création de coopératives régionales destinées à la mise en place de ce fameux consortium d'exportateurs de dattes. Voilà donc, les détails de l'opération «sauvetage» de la datte algérienne menée par Laïd Benamor et sa Caci. Mais ce n'est pas la seule «révolution» qu'est en train de mener le patron du groupe Benamor. Depuis qu'il assure la présidence de la Chambre de commerce et d'industrie, il a pris le taureau par les cornes en commençant une révision de ses statuts, dont le nouveau texte sera sur la table du ministre du Commerce le 15 avril prochain. «Tout cela afin que l'industrie nationale joue enfin son rôle dans le développement de l'économie nationale», conclut un Laïd Benamor, plein d'espoir...
L'expression

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