mardi 29 mars 2011


Les Fennecs et les Lions de l’Atlas transcendent la politique

Algériens et Marocains unis par le fair-play et un destin commun


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Par Abdelkrim Ghezali
Les mutations qui s’opèrent dans la région arabe, notamment au Maghreb, finiront par en remodeler la configuration géopolitique de celui-ci. Si les changements des régimes sont en train de prendre forme à des rythmes différents d’un pays à l’autre,  des évolutions dans les relations intermaghrébines s’imposent de facto d’autant plus que les mutations en cours favorisent la voix et la volonté des peuples qui aspirent à, plus qu’un rapprochement qui ne s’est jamais d’ailleurs interrompu, une réelle intégration sociale, économique, culturelle et économique. Si la politique a séparé les régimes, la culture, l’identité et le sport ont toujours uni les peuples du Maghreb, notamment les Algériens et les Marocains. A l’occasion de la rencontre footballistique entre les deux équipes nationales, le fair-play a été le maître mot aussi bien sur le terrain que dans les gradins. Les supporters des Fennecs ont réservé un accueil particulier à l’équipe marocaine qui, selon les témoignages, a été surprise avant d’être ravie lorsque le bus transportant les Lions de l’Atlas s’est retrouvé face à une foule nombreuse barrant la route menant vers l’hôtel des hôtes, brandissant les couleurs nationales, portant des fumigènes et dansant aux rythmes des chants sportifs. Les joueurs marocains, qui connaissaient déjà la ferveur des supporters des Fennecs, n’ont pas manqué d’enregistrer sur leurs téléphones portables cet accueil fraternel et rassurant. Dans le stade, certes, les Algériens ont supporté les Fennecs, mais ont aussi applaudi les joueurs marocains. Sur le terrain, où la pression était visible sur les deux équipes, le fair-play a été ostentatoire entre les joueurs malgré les quelques scènes de nervosité. A défaut de voir un beau match entre deux grandes équipes d’Afrique, le derby maghrébin a été l’occasion d’une communion entre deux peuples qui se connaissent, qui se respectent et qui aspirent à vivre, faire l’histoire ensemble afin de peser sur leur destin commun. Si les peuples du Maghreb pressent leurs régimes respectifs de procéder en urgence à des mutations structurelles profondes dans le sens d’une démocratisation de la vie politique et d’une représentativité réelle de la volonté populaire au sein des institutions, c’est aussi pour que l’idéal maghrébin prenne forme et transcende les divergences politiques, séquelles d’une période coloniale qui enveniment les relations intermaghrébines.
 

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