lundi 12 septembre 2011


L’ansej gèle le financement des projets de transport


“La décision de suspendre le financement des projets dans le secteur du transport est en première instance, une mesure préventive pour protéger les jeunes, accompagnée d’une action de redéploiement vers d’autres créneaux.” C’est ainsi qu’a expliqué, hier, le directeur général de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej), Mourad Zemali, la décision portant réorientation, au titre de l’année 2011, des projets de transport et de location de voitures, introduits par les jeunes demandeurs d’emploi.
Contacté par téléphone, M. Zemali a noté que cette décision “limitera le risque d’échec des projets bénéficiant des avantages du dispositif de soutien à l’emploi des jeunes en tenant compte des données recueillies sur le marché et les besoins et des potentialités de chaque région et permettra également l’émergence de microentreprises dans d’autres secteurs tels que le bâtiment, les travaux publics, l’hydraulique et l’industrie de transformation, en tant que secteurs prioritaires, l’agriculture, l’artisanat et les petits métiers”. Dans cette perspective, le responsable de l’agence précise que les jeunes, qui opteront pour un changement d’activité, auront la priorité dans le financement de leur projet.
Interrogé sur les raisons ayant conduit cette décision de réorientation des projets, notre interlocuteur fera observer que “faisant suite à une évaluation de l’activité de l’agence au titre des sept premiers mois de l’année, il est apparu qu’un nombre important de dossiers déposés par les jeunes au niveau national s’orientent vers les créneaux de transport de voyageurs, transport de marchandise, de transport frigorifique et de location de voitures, représentant plus de 50% du nombre total de dossiers réceptionnés, tous secteurs confondus”. Plus précis, il indiquera qu’“à la fin juillet 2011, le nombre de projets financés dans le transport dépasse les besoins réels du marché dans certaines régions, qui connaît une saturation dans la plupart des wilayas”.
Et la poursuite du financement de microentreprises dans ce secteur, sans en déterminer les besoins et les marchés potentiels, “ne peut aboutir qu’à l’échec d’une grande partie de ces projets”, précise-t-il encore à ce sujet, avant de noter l’impératif de procéder à la régulation de la demande. Comment ? “En tenant compte des possibilités qu’offre le marché et des spécificités des régions, en coordination avec les autorités locales et le secteur des transports”, lance-t-il.
Dans ce cadre, M. Zemali estime que l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes a pour mission principale de soutenir, de conseiller et d’accompagner les jeunes promoteurs dans le cadre de la mise en œuvre de leur projet d’investissement.
“À ce titre, elle se doit de réguler la demande lorsque celle-ci s’avère inopportune dans un but d’assurer au maximum la réussite des projets initiés et financés et de minimiser les risques d’échec”. Questionné, par ailleurs, à propos des régions dont le marché n’est pas saturé, le DG de l’Ansej note que “cette mesure ne concerne pas les régions pour lesquelles le besoin se fait toujours ressentir, à l’exemple des wilayas du Sud de certaines wilayas des Hauts-Plateaux ainsi que les zones déshéritées”.
Quid des projets déposés et des projets validés par les comités locaux de sélection, de validation et de financement des projets d’investissement, qui n’ont pas encore occasionné des frais liés à la création de l’entreprise ? Sur cette question, “il est procédé, au niveau local, à la convocation des jeunes porteurs de projets en vue, d’opter pour une autre activité, ou le cas échéant d’attendre l’année 2012 pour bénéficier du financement de leurs projets”, souligne-t-il.

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