mardi 13 septembre 2011


Les banques torpillent la Bourse


Dans le sillage des Bourses asiatiques, les Bourses européennes chutaient lourdement à l'ouverture, notamment en raison des craintes de faillite de la Grèce. A Paris, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale perdaient autour de 10%, sous la menace d'une dégradation de leur note.



La dégringolade tant redoutée ce week-end a bien lieu. Après les Bourses asiatiques, les principales Bourses européennes chutaient lourdement lundi matin à l'ouverture, notamment en raison des craintes de faillite de la Grèce . La Bourse de Paris évoluait en forte baisse  lundi en début de séance, perdant plus de 4 %, plombée par l'effondrement des valeurs bancaires. BNP Paribas, Crédit  Agricole et Société Générale perdaient autour de 10%, sous la menace d'une dégradation de leur note par l'agence Moody's Investors Service.


Autre crainte des marchés : l'agence de notation Moody's doit achever mi-septembre l'examen  des notes de BNP ParibasCrédit agricole etSociété générale, ce qui fait craindre une possible dégradation de ces établissements. L'abaissement éventuel de la note de la Société Générale par l'agence de notation Moody's est déjà largement intégré par le marché, a estimé lundi le PDG Frédéric Oudéa, sans confirmer pour autant l'information.

Les banques françaises dégradées ?
Le problème de la dette en zone euro, en particulier le cas grec, est la principale préoccupation des marchés. Les investisseurs craignent que la Grèce ne soit pas en mesure de respecter ses engagements budgétaires, ce qui menacerait de faillite le pays et aggraverait la crise en Europe. Le ministre allemand de l'Economie n'a d'ailleurs pas exclu  une faillite ordonnée de la Grèce pour sauver l'euro. Afin d'assurer le versement d'une prochaine tranche d'aide International, le gouvernement grec s'est lui engagé à des mesures supplémentaires d'économies en 2011, pour 2 milliards d'euros.
"Totalement prématuré", de nationaliser 
Le ministre de l'Industrie Eric Besson a jugé lundi qu'il était "totalement prématuré et à côté du sujet" d'envisager une nationalisation partielle des banques françaises, qui se trouvent dans le collimateur des marchés depuis plusieurs semaines. Société Générale, particulièrement visée par les marchés, a elle tenu à faire le point dans un communiqué lundi matin sur sa situation financière. (voir encadré)

Alors que sa directrice générale Christine Lagarde a jeté un froid en  appelant à plusieurs reprises à la recapitalisation des banques européennes, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé lui qu'il allait préciser sa  position sur les banques européennes et l'impact de la dette en zone euro. Enfin, les marchés, qui s'inquiètent du ralentissement économique aux  Etats-Unis et en Europe, n'auront pas été rassurés par la réunion des ministres  des Finances et des gouverneurs des banques centrales des sept pays les plus  riches de la planète (G7). Ils se sont contentés de promettre une réponse "forte" et "coordonnée" à la  crise mais sans préciser leur stratégie.
 
 
 
 
 
La SoGé va économiser
La Société Générale a annoncé lundi un plan d'économies en banque de financement et d'investissement et une forte accélération des cessions d'actifs de son portefeuille géré en  extinction, tout en écartant de nouveau une augmentation de capital. Régulièrement sanctionné en Bourse depuis plus d'un mois, du fait de craintes liées au financement en dollars des banques européennes, l'établissement a également indiqué dans un communiqué que son programme de financement à long terme était finalisé à 100% pour 2011. Dans le détail, la banque indique qu'une "réduction significative d'effectifs (est) en cours dans certains pays" et annonce une "réduction de 5%  de la base de coûts" en banque de financement et d'investissement. Elle n'a pas fourni d'autres détails sur la nature de ce plan. En  particulier, elle n'a pas chiffré le nombre des emplois qui vont être supprimés  dans ce cadre de cette nouvelle stratégie. Autre signe d'un durcissement de la ligne adoptée par la Société Générale, "la forte accélération des cessions d'actifs gérés en extinction", soit le portefeuille de titres, américains pour l'essentiel, rendus indésirables par la crise financière et l'explosion du marché "subprime" aux Etats-Unis. L'institution précise que ce portefeuille a été réduit de 8 milliards  d'euros depuis le début de l'année, dont 4,3 milliards (3,5 milliards liés à des cessions) depuis le début du troisième trimestre, "ce qui témoigne d'une forte accélération".

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