lundi 12 septembre 2011


Récession des pays développés : Sérieuse menace

Les pays en développement ont conservé une croissance vigoureuse alimentée par la demande intérieure, mais ils sont confrontés à l’instabilité financière originaire des pays développés et ne seraient pas épargnés par une nouvelle récession au Nord



Les pays en développement ont conservé une croissance vigoureuse alimentée par la demande intérieure, mais ils sont confrontés à l’instabilité financière originaire des pays développés et ne seraient pas épargnés par une nouvelle récession au Nord, a indiqué mardi la Cnuced. Dans son rapport sur le commerce et le développement en 2011, cette organisation onusienne souligne que la reprise économique pourrait marquer le pas dans les  pays développés, car la demande intérieure privée reste faible et les politiques macroéconomiques de soutien sont remplacées par des mesures d’austérité lesquelles sont des tentatives des gouvernements pour regagner la confiance des marchés financiers.
Le rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement  (Cnuced) montre qu'après une rapide sortie de crise, l’économie mondiale ralentit, la croissance du PIB passant de 4% en 2010 à environ 3% en 2011. La croissance est forte dans les pays en développement, qui ont retrouvé leurs niveaux de croissance d’avant la crise et progressent à plus de 6% cette année. En revanche, dans les pays développés, elle s'établira entre 1,5% et 2% seulement en 2011. Les effets positifs induits par la reconstitution des stocks et les programmes de relance budgétaire ayant progressivement disparu depuis la mi-2010, la faiblesse fondamentale de la reprise dans les pays développés est apparue au grand jour, indique la Cnuced. En outre, poursuit-elle, l’application de mesures budgétaires et monétaires plus rigoureuses risque fort de déboucher sur une période prolongée de croissance  médiocre, voire de véritable contraction dans ces pays.     Par régions, la Cnuced observe que la croissance économique est restée forte dans toutes les régions en développement, à l’exception de l’Afrique du Nord. Quant à l’Afrique subsaharienne, elle devrait conserver le même taux de  croissance qu’en 2010, soit environ 6 %, grâce à une amélioration de ses termes de l’échange, à des investissements d’infrastructure et à des politiques budgétaires expansionnistes. Pour les Etats-Unis, la Cnuced avance qu’avec des taux d’intérêt qui resteront à des niveaux historiquement bas à court terme et la disparition progressive des incitations budgétaires, un retour rapide à une trajectoire  de croissance satisfaisante est fortement improbable.
Pour ce qui concerne l´Union européenne, le rapport indique que la crise  de l´euro, la résurgence de graves tensions autour de la dette publique au deuxième  trimestre 2011 et la perspective de mesures d´austérité budgétaire se propageant  dans toute l´Europe font qu´il est très probable que la zone euro continuera  de freiner considérablement la croissance mondiale. De fait, les récentes très fortes baisses des marchés boursiers témoignent  assez largement d´une détérioration des perspectives de croissance. Par ailleurs, cette organisation souligne que les politiques de restriction  budgétaire dans les pays développés gèrent uniquement les symptômes du problème  sans s´attaquer à ses causes fondamentales: La hausse du niveau d´endettement public est une conséquence de la crise et non sa cause. Passer d´une politique de relance à la rigueur budgétaire irait à l´encontre  du but recherché, en particulier dans les pays les plus développés qui ont été  durement touchés par la crise financière, note-t-elle.  Dans un tel contexte, une politique d’austérité budgétaire pourrait freiner  la croissance du PIB et des recettes budgétaires, et serait donc contre-productive sur le plan de l’assainissement budgétaire. Pour les pays développés très endettés, la difficulté consiste à trouver les moyens de sortir de la dette, grâce à des politiques budgétaires, monétaires et des revenus propices à la croissance.
Un PIB en hausse allié à des taux d’intérêt faibles constitue la meilleure stratégie pour réduire à terme le niveau d’endettement public, recommande-t-elle.  La Cnuced prévient que les pays en développement devraient préserver et étendre leur marge d’action budgétaire en vue de se protéger contre les éventuels chocs extérieurs.
 

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