mardi 13 septembre 2011


Oran : L’apport des bibliothèques de proximité

Cette bâtisse a été construite à la lisière du village historique et aux «portes», pourrait-on dire, de l’extension de cette localité où une forte population est venue s’installer ces dernières années suite aux centaines de logements qui ont été distribués dans cette zone.


Cette bâtisse a été construite à la lisière  du village historique et aux «portes», pourrait-on dire, de l’extension de cette localité où une forte population est venue s’installer ces dernières années suite aux centaines de logements qui ont été distribués dans cette zone. «Cette proximité» est, toutefois, décriée par certains parents qui appréhendent de laisser leur progéniture s’aventurer en dehors de l’espace de leur village, puisque cette zone tampon entre le tissu originel et la nouvelle cité, il y a peu, était nettement excentrée. C’est vrai que le point extrême de ce village où, bien évidemment, le bus n’existe pas encore se situe à environ un kilomètre, mais la bâtisse est bel et bien là, remarquable par son emplacement et son aspect architectural, à quelques mètres d’une école mais très éloignée du lycée.
Cette bibliothèque dispose d’une grande salle de lecture que commencent à fréquenter les élèves, d’autant plus que cette structure n’est pas dédiée uniquement aux études, mais aussi à différentes activités culturelles animées par de jeunes talents, notamment dans le dessin, le théâtre et le jeu d’échecs. Un espace internet avec une dizaine d’ordinateurs est aménagé, ne reste que “la ligne téléphonique pour ouvrir d’un coup cet espace sur le monde”, nous confie une animatrice sur place. Cette bibliothèque de proximité fait partie d’une cinquantaine d’autres programmées au niveau des différentes localités de la wilaya. Elles sont devenues nécessaires, d’autant plus que ces dernières années, de nouvelles cités, de nouveaux quartiers situés presque tout le temps en dehors des agglomérations traditionnelles sont venus bouleverser l’espace et la répartition des populations. Les pouvoirs publics ont donc pensé  doter ces nouveaux centres de vie de structures éducatives. La wilaya aurait débloqué plus d’un milliard  de dinars pour matérialiser sur le terrain cette option. A l’instar d’Oued Tlelat, d’autres localités ont déjà leur bibliothèque ; il s’agit de haï Es-Sabah, de Aïn Beïda, etc. En tout, une dizaine de bibliothèques similaires qui  favoriseront, on l’espère, le goût de la lecture, de la recherche et des activités éducatives chez les jeunes dont les têtes fourmillent de projets et d'objectifs. Le chef-lieu de wilaya est relativement pourvu en bibliothèques et en centres de lecture, même si la société civile devrait, dès maintenant, anticiper l’extension de la ville et prendre la mesure des différentes opérations de relogement des populations à l’exemple de celles envisagées aux Planteurs et à El Hamri  où des cités entières seront rasées et leurs populations relogées ailleurs. Pour l’instant, au centre-ville notamment, plusieurs centres et une association «Le Petit Lecteur» ont fait de la lecture enfantine (pour cette dernière) et la recherche universitaire leur pivot. «Le Petit Lecteur » œuvre pour la promotion de la lecture enfantine. Cette association de parents de divers horizons (universitaires, documentalistes, journalistes, enseignantes ou femmes au foyer) a vu le jour en 1993. Devant l’inquiétant désintérêt des parents et des enfants à  la lecture, les membres de cette association ont décidé d’acheminer le livre vers l’enfant où qu’il se trouve, dans tous ses lieux de vie. Ce sera la mission des «porteuses de valises» avant même l’arrivée des bibliobus ; elles vont ainsi se porter volontaires pour apporter le livre à l’école, dans les quartiers, dans les lieux qui recueillent sa détresse comme les hôpitaux ou les centres pour l’enfance abandonnée.
 Situé dans la rue Larbi-Ben-M’hidi, le Centre de recherche et de documentation en sciences humaines offre également un espace d’accueil pour le monde universitaire en abritant épisodiquement des journées d’étude et des conférences. Son fonds documentaire augmente en permanence, puisque des copies de thèses et de mémoires soutenus dans l’université de cette ville y sont systématiquement classées et répertoriés dans ses étagères. En parallèle à ces volontés et à ce bénévolat, des institutions aux objectifs relativement différents, même si elles offrent des espaces de lecture, de documentation et de recherche d’une grande utilité ont «pignon» sur rue à Oran. Le Centre de documentation économique et sociale (CDS) est certainement en dehors de la bibliothèque centrale de l’université, le plus ancien et le plus fourni en références de la région ouest. Son capital est constitué principalement de 30 000 ouvrages, de centaines de thèses et de mémoires, de collections, de revues et de CD ROM. Ce CDES, qui dépend juridiquement de l'évêché d'Oran, est éclaté en deux lieux de la ville : l'un renferme la documentation en sciences économiques et humaines ; l'autre s'intéresse à l'histoire, à la philosophie et à la psychologie. Ses lecteurs abonnés sont essentiellement des universitaires (2 500 dont 300 enseignants du supérieur). Sa riche documentation, bilingue, actualisée en permanence a fait de ce centre, au fil des années, un endroit incontournable pour la recherche en sciences humaines. L'Espagne et la France ont aussi investi les lieux. La bibliothèque de l’Institut Cervantès d’Oran active depuis 2007. Sa collection est composée de plus de 5.000 documents représentant la culture espagnole et hispano-américaine. Cet endroit, affirme son personnel,   est  la “principale référence informative de la culture et de la langue espagnoles et hispano-américaines à Oran”. Enfin, situé en plein centre-ville, à proximité de la place des Victoires, le Centre culturel français d’Oran, «relais de la politique de coopération que l’ambassade de France mène en Algérie», diffuse l’offre culturelle française sur la ville d’Oran et sa région avec une bibliothèque et une activité annuelle permanente, aussi bien artistique qu’intellectuelle.
M. Koursi

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