mardi 28 juin 2011

Assises nationales sur le commerce : 200 recommandations pour régler les dysfonctionnements du marché


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Quatre ateliers ont été programmés lors des premières nationales sur le commerce qui se sont ouvertes hier, à Club des Pins. Selon le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, ce sont plus de 200 recommandations qui ont été émises pour régler les problèmes de dysfonctionnements que connaît la sphère commerciale en Algérie, qu’il s’agisse de pratiques spéculatives, de prix, de marges,de la distribution ou de la rareté de certains produits.
M. Benbada a résumé les objectifs de cette rencontre de deux jours et qui devra déboucher sur une feuille de route tendant à « une meilleure efficacité du dispositif commercial ». Le ministre qui en a appelé au dialogue avec tous les opérateurs, dont ceux du privé, une approche qui a déjà permis de dépasser les effets  de la crise de janvier dernier, s’est montré très habile dans la manipulation de la carotte et du bâton. Il a fait savoir que l’Etat peut intervenir en cas de pratiques commerciales abusives grâce à la loi sur la concurrence qui a subi des modifications tout récemment et à l’instance du  Conseil national de la concurrence. Ce dernier sera ainsi, avec les nominations qui devront suivre, « installé d’ici la fin de l’année », poursuit-il.
Revenant sur les propositions qui sont discutées durant ces assises, le ministre a noté que certaines ont déjà été introduites au niveau des assises régionales et de wilaya qui ont eu lieu en avril et mai derniers.Sur les quatre thèmes inscrits, on note une volonté du ministère du Commerce de bien maîtriser les rouages du commerce extérieur.M. Benbada a rappelé, à ce titre, l’existence de  tout un programme d’adhésion de notre pays aux zones de libre échange mais cela n’empêche pas que nous disposions « d’outils de sauvegarde » à travers par exemple, « les règles d’antidumping pour maîtriser les flux », a-t-il fait savoir.
Le commerce n’est pas l’affaire uniquement du département de M. Benbada, c’est pourquoi, d’autres ministres ou leurs représentants ont tenu à parler de leur vision. Ce sont les secteurs productifs qui ont la charge de la régulation par une production efficiente. Ainsi, le SG du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Ferroukhi a pu donner un aperçu sur le fonctionnement du dispositif de distribution des produits de large consommation, du contrôle sanitaire aux frontières avec les brigades du ministère de Commerce et des mesures aussi « d’incitation pour le développement des principales filières»… qui est le gage, dit-il, de la « sécurité alimentaire » et par extension de la disponibilité des produits, aussi bien au plan prix qu’au plan régularité.
Autre intervenant, le ministre de l’Industrie. Pour lui, la maîtrise du niveau des importations passe par la dynamisation de la production locale. M. Benmeradi tout en rappelant le programme d’aide décidé par le gouvernement  pour le secteur industriel a déploré « la modicité du volume des exportations hors hydrocarbures qui représente 2,86% des recettes globales et leur faible diversification ». Celles-ci restent « dominées par les hydrocarbures à plus de 97% », regrette-t-il. Le programme de redynamisation du secteur industriel, qui devra toucher 200 entreprises publiques, aura nécessité un montant de 600 milliards DA dont 500 milliards en crédits bancaires, précise-t-il.

• «La première voiture algérienne pourrait voir le jour avant 2015», selon M. Benmeradi «Si nous parvenons à un accord avec Renault, la première voiture algérienne pourrait voir le jour avant l’année 2015». C’est le ministre de l’Industrie,  Benmeradi, qui suit depuis peu le dossier, qui l’a déclaré en marge des assises nationales sur le commerce. Pour lui, c’est une manière de dire que le dossier avance bien ;  il semble même que l’option pour l’exportation  de 10 % de la production en Afrique et en Europe ait été acquise. Pour le ministre algérien, cette date n’est pas fortuite, c’est le temps qu’il faut  (au moins 18 mois) pour l’installation de  l’usine. Avec Renault, il ne reste donc que deux à trois rounds de négociations pour conclure, quoique la question de « la commercialisation n’est pas encore réglée ». Le projet pourrait intéresser « et les institutions financières et les opérateurs privés ». L’industrie automobile est apparemment en plein boom puisque l’Algérie est en train de négocier aussi avec les constructeurs allemand et coréen même si chacun a sa propre stratégie de montage, d’assemblage, d’investir seul ou en partenariat. Une mission algérienne a pu visiter récemment des usines du constructeur allemand. Une question reste posée : pourquoi subitement trois constructeurs et n’y a-t-il pas de risques de saturation ? M. Benmeradi assure que le marché algérien est capable d’accueillir ces trois constructeurs « du moment qu’il absorbe actuellement quelque 300.000 véhicules par an ».

• «L’utilisation du chèque est toujours à l’ordre du jour»L’utilisation du chèque « est toujours à l’ordre du jour » et il n’y a pas eu machine arrière de la part du gouvernement, a affirmé M. Bendada à propos de l’utilisation du chèque et d’autres instruments de paiement modernes dans les transactions commerciales. Selon lui, la décision de rendre obligatoire le chèque vient « en application de la loi sur la lutte contre le blanchiment d’argent de 2005 » et non celle des pratiques commerciales. Il propose de se pencher dorénavant sur les effets d’une pareille mesure, les préalables et enfin « arrêter un calendrier et des priorités, les secteurs par lesquels il faut commencer».

• Le plafonnement des marges bénéficiaires en vigueur dès septembre pour l’huile et le sucre La mesure visant à plafonner les marges des produits alimentaires comme l’huile et le sucre fixées à 8% à la production, 5 % au niveau du commerce de gros et 10% pour le détail, sera applicable dès septembre, a déclaré M. Benbada, qui préfère parler de « période de transition » pour le moment. Ainsi, les prix connaîtront, de ce fait, une stabilité, en attendant le début de réalisation du programme des marchés de gros des fruits et légumes et des produits alimentaires menée de concert avec les wilayas. A ce titre, le marché de Gué de Constantine, premier dans la wilaya d’Alger, réalisé en collaboration avec les grossistes de cette région, sera inauguré le 15 juillet prochain.

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