samedi 4 juin 2011


Des économistes se prononcent sur les réformes économiques : Des potentialités nationales sous exploitées


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Les acteurs économiques et politiques font face aujourd’hui à une nouvelle Algérie à mettre au travail, une nouvelle génération à laquelle ils doivent assurer 400 000 emplois/an au minimum, révèle hier, M. Amrani, économiste, au forum El Moudjahid. «Avons-nous les moyens et les entreprises qu’il faut pour relever ces défis ? Certes, nous avons des programmes de développement. Pour cela, l’Etat a mis le grand paquet. Mais nos gestionnaires et managers sont-ils capables de mener à bien ces projets ? Avons-nous les compétences nécessaires ? Si elles existent, nous ne les voyons pas souvent. La raison en revient au système partisan appliqué actuellement, au niveau de la Banque centrale notamment, et qu’il faut absolument chasser», dit-il. Ensuite, poursuit-il, il faudrait arriver à créer un marché de managers compétents. «Pourquoi continuer à importer 5 millions de tonnes d’acier chaque année alors que nous avons la matière ? Pourquoi ne pas exploiter les 2 milliards de phosphates en réserve que nous pourrons utiliser sur une durée de 3 à 4 siècles ? Et puis, en ce qui concerne les hydrocarbures, je ne vois pas pour quelle raison les produits sont vendus quatre fois moins cher aux étrangers ?», indique-t-il.  La problématique de la gestion dans les entreprises est également évoquée par l’économiste Abdelkader Lamiri, qui estime que ces dernières sont insuffisamment gérées dans 80% des cas. «Si l’Etat décide de ne plus injecter de l’argent dans ces entreprises, ce sera la crise ! L’Etat investit 33% en termes de financement pour 5% seulement de croissance. Notre production stagne, chute par moment, alors qu’elle est soutenue par des ressources. Ce qui est illogique», fait-il savoir. Outre le facteur de la qualité, la quantité en matière d’entreprises pose également problème, souligne-t-il. «Nous sommes à 45 000 entreprises alors que nous devrions, par rapport au nombre de la population, en avoir au moins 1.500 000 millions. Pour pouvoir arriver à ce chiffre, il faudrait mettre en place un institut d’intelligence qui rassemblera les 700 à 800 meilleurs cerveaux dont nous disposons. Un institut qui sera chargé de gérer l’intelligence humaine. L’Etat doit revoir sa copie avec la mise en place d’une stratégie et d’une vision à long terme», estime-t-il. Chose que partage M. Serrai, également économiste, en précisant que cette stratégie à long terme doit s’échelonner sur 50 années au moins. «Il est important d’impliquer tous les acteurs économiques dans les réformes. Mais il faut commencer par les définir. Ce qui est sûr, c’est que tous les gestionnaires sont concernés, ainsi que les producteurs, les institutions d’étude et de réflexion, les références économiques, les institutions de souveraineté…bref, faire appel à toutes les compétences cachées dans les entreprises, les institutions et les universités», conclut-il.

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