lundi 27 juin 2011

Devant l’inaction des pouvoirs publics

La leçon des enfants handicapés



Les enfants handicapés ont donné une véritable leçon aux adultes valides et ce, en s’affirmant dans plusieurs créations artistiques.
Le centre médico-pédagogique Oumalou pour enfants inadaptés, dans la commune d’Aït Oumalou (Larbaâ N’Ath Irathen) a vécu, jeudi dernier, des moments d’intense bonheur à l’occasion de la clôture de l’année scolaire. Les élèves du centre ont donné une véritable leçon aux adultes valides ; créations artistiques, dessins, peinture et surtout une volonté de faire et de s’affirmer. La cérémonie a été le couronnement de six mois de travail sous l’égide de l’Association des parents et amis des enfants inadaptés mentaux, qui a réussi la prouesse d’ouvrir ce centre unique en son genre en réhabilitant une école abandonnée et en la dotant de moyens matériels et humains. Mohand Akli, responsable de l’association, dira : «Nous avons offert cette structure médicale et pédagogique à des enfants qui présentent divers handicaps. Peu ou prou, d’ âmes généreuses, l’APW et la direction de l’action sociale nous ont soutenus. A présent, c’est aux pouvoirs publics de doter ce centre de budget pour que ces enfants continuent d’aller à leur école».
Lorsque les enfants  ontprésenté leur spectacle, l’assistance n’a pas caché son émotion, certains admiratifs d’autres écrasant des larmes. Une mère d’une petite-fille autiste âgée de 9 ans témoigne : «Je n’ai jamais pensé que ma fille allait évoluer aussi favorablement. Elle revient de loin grâce à l’inégalable dévouement du personnel du centre. Qu’il en soit remercié. Ce centre nous redonne de l’espoir. Mon souhait est qu’il continue de fonctionner». La pérennité de ce centre magnifique est, en fait, la hantise de ses responsables et des parents. Il sera difficile de le maintenir en vie uniquement par les dons et le bénévolat. Les différents ministères (de la Santé, de la Solidarité et du Travail) sont interpellés.
Le centre Oumalou a besoin de subventions régulières et aussi d’intégration et de régularisation du personnel. Le témoignage d’une éducatrice est révélateur : «Au début, je venais au centre sans trop croire en l’avenir ; à présent, je ne peux pas me séparer de ces enfants, tant ils sont attachants.» Le centre Oumalou, c’est 50 enfants scolarisés, une vingtaine de bénévoles et de «permanents» pour un salaire de 12 000 DA, 250 000 DA de dépenses par mois et surtout un immense espoir auquel les pouvoirs publics devraient y répondre.

 
Saïd Gada

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