dimanche 19 juin 2011

Proposant un nouveau régime de croissance basé sur l’entreprise

Les opérateurs déplorent l’absence d’une vision économique à long terme


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Smaïl Boughazi 
De nombreux opérateurs économiques qui participent aux assises nationales de la société civile ont souligné à l’unanimité «l’absence d’une vision économique à long terme». Le président du Forum des Chefs d’entreprise (FCE), Reda Hamiani, intervenant lors de l’atelier «le nouveau régime de croissance», a estimé que «l’économie algérienne est en grand danger». Chiffres à l’appui, M. Hamiani a mis en exergue les équilibres fragiles du système économique dominé par les recettes de la fiscalité pétrolière à hauteur de 45% ainsi qu’un budget de fonctionnement estimé à plus de 70%. Pour le président du FCE, il est temps de revoir la copie de manière à permettre aux entreprises publiques et privées de devenir l’autre moteur de croissance. La création d’emploi et la problématique du chômage ont été également au menu de son intervention. Il expliquera dans ce sens que tous les dispositifs mis en place à cet effet ont pu créer, en 2009, 652 000 postes de travail.Cependant, il s’agit d’emplois précaires qui ne répondent pas aux besoins des couches jeunes. Malgré les 500 milliards de dollars dépensés depuis le début des années 2000, la situation de l’économie n’a pas évolué. Bien au contraire. A ses yeux les grandes infrastructures réalisées ne profitent pas aux  entreprises nationales et par ricochet on empêche l’émergence de champions d’industrie nationaux.Abondant dans le même sens, le P-DG du groupe Cevital, Issad Rebrab, n’a pas mâché ses mots. «Le problème de notre économie est politique, on empêche l’émergence et le développement de champions dans l’industrie», a-t-il dit. M. Rebrab est convaincu que tout est là. «Les compétences on les a, les moyens existent, la technologie s’achète et les gens on les forment», tranche-t-il. Il préconisera dans la foulée, la création d’industries compétitives capables de générer de la valeur ajoutée.
Quant aux nouvelles règles économiques décidées ces dernières années, certains économistes ont pointé du doigt la règles 51/49% relative aux investissements étrangers. Farid Kaici, économiste et enseignant universitaire, a proposé le réaménagement de cette règle pour permettre à certaines entreprises étrangères qui activent notamment dans les secteurs manufacturiers de venir investir en Algérie. Pour lui, cette règle pourrait être assouplie pour ces industries et la maintenir pour protéger certains secteurs stratégiques tels que l’exploitation des ressources naturelles. De cette manière, a-t-il dit, on permettra à ces entreprises qui exportent vers notre pays de venir produire localement.D’autres intervenants durant ces débats ont proposé la réhabilitation du tribunal du commerce à l’image de la décision prise récemment pour les tribunaux administratifs.Pour le secteur de l’énergie, des économistes ont également soulevé la problématique de l’épuisement des ressources énergétiques, proposant au passage, de «constitutionaliser la forme d’exploitation des hydrocarbures comme c’est la cas dans plusieurs pays exportateurs de pétrole».Les travaux de cet atelier auquel participent plusieurs acteurs dans le domaine économique devraient être sanctionnés par des recommandations et une déclaration finale qui seront soumises aujourd’hui au Conseil national économique et social (CNES). 

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