mercredi 28 novembre 2012

Chômage : les jeunes en première ligne En octobre, le chômage a augmenté de 1,5% pour le 18e mois consécutif, et les jeunes y sont toujours plus vulnérables que les autres. Reportage à la mission locale du 13e arrondissement de Paris.



François Hollande avait prévenu que la hausse du chômage continuerait encore au moins un an, les chiffres d’octobre ne sont pas venus le contredire : +1,5% sur un mois, soit 45 400 chômeurs supplémentaires pour le 18e mois de hausse consécutif. Sur un an, le nombre d'inscrit a augmenté de 10,6 %, et il y a désormais 3 103 300 demandeurs d'emploi en France métropolitaine. Premières victimes de cette nouvelle dégradation, les séniors : ils sont 1,9% de plus à avoir pointé au chômage le mois dernier, même si tous les signaux sont au rouge. Les moins de 25 ans sont ainsi toujours plus nombreux à s'inscrire à Pôle Emploi.

150 CV déposés, une seule réponse

Pourtant cheval de bataille du nouveau gouvernement, le chômage des jeunes grimpe de 0,5% en un mois. Et dans la mission locale du 13e arrondissement, la structure qui aide les 16-25 ans à intégrer le marché du travail, les mines sont parfois dépitées. Ainsi, Mohammed, rencontré par RMC, affirme avoir déposé « 100 à 150 CV » et n’a reçu qu’une seule réponse. « Il n’y a rien. Les gens disent "on recrute", mais ils trouvent que les jeunes n’ont pas assez d’expérience et préfèrent les anciens », regrette ce jeune chômeur de 19 ans qui a décroché un seul CDD de deux semaines en cinq mois.

« Ils ont tellement de demandes, ils peuvent choisir »

A 19 ans lui aussi, Nino veut se reconvertir dans la restauration après une orientation ratée. Mais là aussi, les places sont chères. « Je me suis déplacé directement dans les bars, j’ai donné mon CV, ils me disent "on vous rappelle", mais en fait à part un qui m’a rappelé, aucun autre ne l’a fait. Je n’ai pas d’expérience, ils se disent "si je le prends, je vais devoir le former", donc ça ne les intéresse pas. Ils ont tellement de demandes, ils peuvent choisir. Si ça n’arrive pas bientôt, je vais vraiment être démotivé, je n’aurai plus d’argent. Mais ça va, là, je suis encore motivé », se rassure le jeune homme qui ne touche aucune allocation chômage.  

« Pas d’expérience professionnelle, de qualification, et des problèmes de logement »

Le responsable de la mission locale de Paris 13, Philippe Boivin, admet qu’il y a de nombreux obstacles à l’emploi des jeunes. « Pas d’expérience professionnelle, pas de qualification, et des problèmes de logement à court ou moyen terme », énumère-t-il. « Sur Paris, il y a pas mal d’emplois, mais principalement des emplois de services pour des gens qualifiés. Le problème des jeunes d’aujourd’hui, c’est la qualification professionnelle. Mais comment y accéder quand une bonne partie doit déjà résoudre un problème de logement. Donc : "j’ai besoin de travailler, il faut de la qualification, mais pour y accéder il me faut du temps et une stabilité de logement" ».
RMC.FR

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