jeudi 22 novembre 2012

Comparaison des économies française et algérienne

La population algérienne est au 01 janvier 2012 de 37 millions contre 65 millions pour la population française. Le produit intérieur brut algérien en 2011 est d’environ 183 milliards de dollars dont 40% d’hydrocarbures mais en réalité avec les effets indirects de la dépense publique via les hydrocarbures plus de 80% contre un PIB français de 2.800 milliards de dollars. Les exportations françaises se chiffrent à environ 504 milliards de dollars non compris les services (115 milliards de dollars) la France étant le 5 ème exportateur mondial de services selon le rapport de l’OMC derrière les USA- l’Allemagne- le Royaume Uni et la Chine ayant 3,5% du marché mondial montrant les mutations du mode d’accumulation mondial fondé sur la connaissance. Cependant, la France n'a pas enregistré d'excédent commercial depuis 2003 et en 2011, le déficit a été de 69,6 Md€ contre 52 Md€ en 2010, soit une aggravation de 26% par rapport au déficit de 2010 (51,4 milliards). La facture énergétique s'est fortement alourdie pour atteindre 62,4 milliards d'euros, soit 14,4 milliards de plus qu'en 2010. A elle seule, la facture énergétique représente 90% du déficit commercial français. Néanmoins, elle n'est responsable que des trois quarts de la dégradation du solde commercial renvoyant à la forte appréciation de l'euro face au dollar et aux monnaies asiatiques et à la faiblesse de la compétitivité notamment par rapport à l’Allemagne et les pays émergents. Pour l’Algérie les exportations sont de 73 milliards de dollars, les services exceptés Air Algérie étant presque nuls dont 98% d’exportation d’hydrocarbures. Les importations françaises quant à elles sont évaluées à 594 milliards de dollars contre 45 pour l’Algérie auquel il faut ajouter 12 milliards de dollars de services. Les exportations Algérie- France sont de 4,52 milliards de dollars contre une importation de 6,06. Les importations de biens de la France vers l’Algérie représentent 0,8% des importations totales et ce ratio représente pour l’Algérie 7,2%. Le ratio des exportations de biens de la France vers l’Algérie non compris les services représente 1,2% et si l’on inclut les exportations de services ce ratio passe à 0,97% et pour l’Algérie 6,19% n’exportant pratique ment pas de services étant un consommateur pour de produits technologiques. Par rapport au produit intérieur brut (PIB), le volume total des échanges en 2011 étant d’environ 10,58 milliards de dollars (exportation plus importation) La productivité de la France par rapport à l’Algérie est de 878% (presque neuf fois) et le ratio échanges Algérie-France sur le PIB est de 5,78% pour l’Algérie et seulement de 0,37% pour la France. Les réserves de change l’Algérie sont estimées a 193 milliards de dollars au 01 septembre 2012 non, compris les réserves d’or d’environ 173 tonnes. La France souffre d’endettement alors que l’Algérie est en surliquidités. Selon le rapport 2011 de la Banque d’Algérie, le total des crédits à l’économie était de 3.727 milliards de dinars, les banques ayant 50 milliards de dollars de surliquidités qu’elles n’arrivent pas à transformer en capital productif, favorisant surtout les importateurs mus par la rentabilité immédiate. Ces surliquidités expliquent que 86% des réserves de change de l’Algérie sont placées à l’étranger en majorité en bons de trésor américains, en obligations européennes ainsi que sa quote part au FMI de 1,96 md de DTS (près de 3 mds de dollars) qui s’ajoute à la décision de l’Algérie de participer à l’emprunt lancé par le FMI avec un montant de 5 milliards de dollars. Pour la France, les réserves nettes de change selon des chiffres publiés par le Ministère de l'Economie et des Finances s'élevaient à 156,3 milliards d'euros (197,2 milliards de dollars) contre 157,5 milliards (193,5 milliards de dollars) en aout 2011, soit une diminution de 1,2 milliard. Les réserves se répartissent à hauteur de 102,9 milliards de dollars pour les réserves en or, 34,5 milliards pour les réserves nettes en devises, sept milliards pour la position de réserve au FMI et 11,3 milliards pour les avoirs en DTS.

Dr Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités, expert international en management stratégique

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