vendredi 9 novembre 2012

« Emplois d'avenir » : comment ça va marcher ?


Le Président François Hollande était à Chelles pour signer les premiers contrats d'avenir. © REUTERS/Bertrand Langlois/Pool ()
  • Le résumé :
C'est à Chelles, en banlieue parisienne que François Hollande a symboliquement signéles 12 premiers contrats d' "emplois d'avenir", avec la SNCF et la Croix Rouge, le 8 novembre. Durant la campagne présidentielle, il avait définit la lutte contre le chômage des jeunes comme une priorité.
"Depuis 17 mois le chômage n'a cessé de progresser" a-t-il déclaré, avant d'ajouter "nous pourrions nous décourager, nous pourrions attendre, eh bien, nous ne perdons aucun temps et nous engageons tout de suite la bataille de l'avenir".
En quoi consistent les "emplois d'avenir" ?

1. Que prévoit la loi ?

Les emplois d'avenir ont pour principal objectif de lutter contre le chômage des jeunes avec peu voir pas de qualification. Le texte prévoit 150 000 emplois d'avenir d'ici 2014, dont 100 000 dès l'année prochaine. 
Ce dispositif s'adresse en priorité aux acteurs publics (collectivités locales, associations, ...) mais les entreprises pourront aussi participer sous certaines conditions.
  • Qui est concerné ?
- Les jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas diplômés, résidant dans des zones défavorisées qui ne travaillent pas ni ne suivent une formation
- Aux jeunes qui ont obtenu le bac avec des difficultés importantes pour trouver un emploi, à condition qu'ils résident dans une zone urbaine sensibles (ZUS).
- Les travailleurs handicapés de 30 ans ou moins en difficulté pour trouver un emplois
- Les étudiants boursiers, de 25 ans ou plus, qui souhaitent devenir professeur
  • Dans quels secteurs ?
Les secteurs qui sont concernés par les emplois d'avenir sont ceux "d''utilité sociale ou de préservation de l'environnement ou encore les secteurs créateurs d'emplois", comme par exemple les services à la personne, le domaine du numérique, l'animation, le développement durable et les collectivités territoriales.
  • Quel contrat ?
Le contrat se présente sous la forme d'un CDD de 1 à 3 ans, voire d'un CDI.
  • Coût d'une embauche en emploi d'avenir
Ces contrats seront subventionnés par l'État à hauteur de 75 % du Smic brut pour "les structures du secteur non marchand" et de 35% dans le secteur marchand.
Par exemple pour une association, les Smic brut étant de 1425 EUR, l'État va prendre en charge 1070 EUR et 355 EUR sera à la charge de l'employeur.
Pour l'embauche d'un contrat d'avenir, la subvention de l'État sera de 500 EUR par mois dans une entreprise classique, soit un coût salarial brut inférieur à 1000 EUR au niveau du Smic.

2. Quelles différences avec les emplois jeunes de 1997 ?

En 1997, le gouvernement de Lionel Jospin promettait 700 000 emplois jeunes. Financés à 80 % par l'État, ils devaient concerner à 50 % les entreprises privées et à 50 % le secteur public; pour des contrats d'une durée de 5 ans.
Au final, selon la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques), 310 000 postes ont été créés, 470 000 jeunes ont été embauchés de 1999 à 2005, en grande majorité dans le secteur public, le secteur privé s'étant montré assez réticent face à ce dispositif. A l'issue de leur contrat, 75 % des jeunes avaient trouvé un emploi, pour la plupart en CDI.
Cependant, alors que ce système devait favoriser les jeunes sans qualification et sans diplôme, plus de 20 % des personnes en ayant bénéficié, avaient au moins 2 ans d'études après le bac.
Quant au coût, il reste assez difficile à chiffrer. Mais selon un rapport sénatorial de 2000, cité par Le Monde, il se serait élevé à 3,5 milliards d'euros.

3. Les "emplois d'avenir professeur"

Un des principales nouveautés est la mise en place des emplois d'avenir pour le secteur de l'éducation.
Les emplois d'avenir professeur s'adressent aux boursiers de 25 ans ou plus qui ont au minimum une seconde année de licence et au maximum un master 1 validé.
Il s'agit d'un emploi de trois ans, mais ne pouvant pas accèder un contrat à mi-temps. Les candidats doivent aussi s'engager à présenter un concours de l'enseignement.
6 000 postes sont prévus en 2013 et 18 000 en 2015. Pour autant "il n'y aura jamais de remplacement de professeur par un jeune en emploi d'avenir", a souligné Vincent Peillon.
Ces emplois a mi-temps permettront donc aux jeunes de poursuivre leurs études tous en étant payés. Le ministère de l'Éducation explique qu'une "bourse viendra s'ajouter à la rémunération (...) et aux bourses sur critères sociaux pour garantir un revenu moyen total de l'ordre de 900 euros par mois."
Pour aller plus loin :
  • Le site emplois d'avenir
  • Le guide de l'employeur pour les Emplois d'avenir, mis à disposition par le gouvernement

LADEPECHE.FR

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