samedi 14 juillet 2012

En attendant du concret, Bouteflika et Hollande s’écrivent des lettres


Dans un message adressé ce vendredi 13 juillet à son homologue français à l’occasion de la fête du 14 juillet, le président Abdelaziz Bouteflika a estimé qu’il était temps de faire un examen « lucide et courageux » du passé entre l’Algérie et la France, qui contribuera à renforcer les liens d’estime et d’amitié entre les deux pays.
« Les relations entre l’Algérie et la France ont précédé la période coloniale qui a marqué plus particulièrement notre Histoire commune et laissé des traces durables chez nos deux peuples. Les blessures qui en ont résulté pour les Algériens sont profondes, mais nous voulons, comme vous, nous tourner vers le futur et essayer d’en faire un avenir de paix et de prospérité pour les jeunes de nos pays. Il est temps pour cela d’exorciser le passé en en faisant ensemble, dans des cadres appropriés, un examen lucide et courageux qui contribuera à renforcer nos liens d’estime et d’amitié », a écrit le président Bouteflika dans son message cité par l’agence APS.
 
Abdelaziz Bouteflika a exprimé son « entière disponibilité » à œuvrer avec François Hollande au « raffermissement des relations, de la coopération et du dialogue, en vue d’établir un partenariat qui s’appuie sur les potentialités que recèlent nos deux pays et qui puisse répondre aux aspirations de nos deux peuples ».
 
Ce message intervient près de dix jours après la lettre envoyée par le président français le 5 juillet à son homologue algérien. Une correspondance banale (lire) dans laquelle il a appelé à approfondir les relations bilatérales. « […] nous devons approfondir notre politique sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun et pour affronter les défis en Méditerranée. Nous devons aussi être capables de développer des projets ambitieux qui bénéficient à nos deux peuples », a‑t‑il expliqué. « Nous aurons bientôt l’occasion de traiter ces sujets de vive voix », a‑t‑il souligné.
 
Ces échanges cachent mal la difficulté pour les deux pays de relancer concrètement leurs relations, qui traversent une période difficile depuis maintenant plusieurs années. L’élection de François Hollande à la présidentielle du 6 mai dernier avait suscité un début d’espoir. Une visite du président français à Alger « durant l’été » avait même été évoquée. Désormais, on parle d’un déplacement qui aurait lieu à la fin du mois de novembre dans le meilleur des cas. La méfiance reste de mise dans la relation entre Alger et Paris. Les sujets de divergences sont nombreux : Mali, Syrie, repentance, etc.
 
En attendant, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, est attendu dimanche soir à Alger. Pour la première fois, le programme d’un ministre français a été entièrement fixé à l’avance : diner dimanche soir avec Mourad Medelci, rencontre lundi matin avec Ahmed Ouyahia et rencontre suivie d’un déjeuner avec Abdelaziz Bouteflika. Habituellement, les ministres français attendaient les dernières heures de leur visite pour savoir s’ils seraient reçus par le président algérien. C’est peut‑être le premier signe d’une volonté algérienne d’aller vers des relations plus apaisées avec l’ancienne puissance coloniale.
 TSA

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