dimanche 22 juillet 2012

Plan national d’aménagement territorial : un mécanisme pour un développement équilibré et durable


Premier du genre dans l’histoire de l’Algérie indépendante, le plan national d’aménagement du territoire pour l’an 2030 mis en exécution dès 2011 après s’être doté d’un dispositif juridique une année avant, représente l’opportunité de réaliser un développement équilibré et durable dans toutes les régions du pays à la faveur de la bonne gouvernance.
Ficelé par une commission sectorielle instituée par le ministère de l’aménagement du territoire qui "compte des experts nationaux et étrangers", le plan renferme les orientations stratégiques de la politique d’aménagement du territoire et du développement durable" à l’horizon 2030.
Il se veut un "souffle vital" pour la relance de la dimension territoriale en Algérie à travers un large éventail d’activités sectorielles visant à harmoniser le développement national à l’horizon 2030 et à concrétiser un développement durable, ont indiqué à l’APS des sources du ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement.
Cinq grands axes viendront ainsi sous-tendre ce plan qui vise à conférer cohésion et cohérence aux politiques et investissements par la mise au point de la carte des infrastructures et celle du tissu urbain et à protéger les espaces objet de convoitise. Selon la même source, le plan repose sur trois piliers fondamentaux qui tendent tous, à préserver le capital naturel et le patrimoine culturel, à réactiver le développement dans un marché mondial compétitif et à veiller à une "répartition équitable du développement à travers l’ensemble du territoire national".
Le plan en question a été dicté par les nombreux dysfonctionnements relevés en matière d’aménagement territorial et générés par "l’absence d’une politique nationale et l’inefficacité des programmes qui ont précédé car dépourvus d’autorité, de fonds, d’instruments et même de conception".
"Il s’est avéré après constat, que le territoire algérien présentait d’importantes disparités du fait de la présence de ressources naturelles limitées allant en courbe décroissante face à une démographie sans cesse croissante".
Entre autres objectifs de la politique d’aménagement du territoire figurent "la réalisation du développement économique et social dans toutes les régions et l’exploitation rationnelle des richesses naturelles de manière durable au profit des générations montantes".
D’autre part, le plan national d’aménagement du territoire "n’est pas une politique complémentaire mais un cadre où sont conçus différents projets et investissements devant donner forme à d’autres politiques", de l’avis de plusieurs spécialistes.
L’équilibre du territoire souffre de répartition disproportionnée, ont-ils précisé avant d’ajouter que le plan s’inspire essentiellement d’une "approche stratégique et préventive".
Protéger l’environnement à travers la concrétisation d’un développement durable, pallier aux "lacunes naturelles et géographiques dans toutes les régions du pays et promouvoir le développement dans les différents domaines" restent cependant des conditions sine qua non pour la réalisation de la politique d’aménagement du territoire.
La concrétisation de cette démarche passe inévitablement, disent les experts, par "l’urbanisation et l’exploitation des régions lointaines et isolées dont les Hauts Plateaux, les régions du Sud et le Sahara pour réduire la surpopulation des régions du Nord, du Tell et du littoral connues pour leur vulnérabilité car sujettes aux catastrophes naturelles comme les tremblements de terre, les glissements de terrain et les inondations outre les accidents industriels". Les régions côtières "ne représentent que 4% du total de la superficie nationale estimée à 2 381 000 m2 dont 8 millions d’hectares de terres agricoles et un littoral sur 1200 km", affirment-ils estimant impératif un réaménagement du territoire pour freiner les activités et agressions dont font l’objet les régions côtières".
La politique d’aménagement du territoire a aussi pour objectif "l’amélioration du niveau de vie des populations en luttant contre la marginalisation et l’exclusion et de l’égalité des chances entre les différentes régions du pays à travers une nouvelle répartition des activités industrielles et économiques dans les Hauts Plateaux, régions du Sud et Sahara en particulier".
Pour réaliser cet équilibre territorial, il est indispensable de procéder à "la valorisation des grandes agglomérations et à leur réorganisation en les dotant de structures de base et de prestations sociales". Il est tout aussi important de réfléchir à la "création de nouvelles villes tout en veillant aux spécificités et activités des régions" et ce à travers la réalisation de "projets d’édification de nouvelles villes dans les Hauts Plateaux et le Sahara dont les villes de Boughzoul et El Ménéa".
En vue de garantir une liaison entre ces villes et les régions du Nord, il était donc nécessaire d’"étendre le réseau de liaison dont les autoroutes, le réseau ferroviaire et le renforcement des projets de transfert d’eau vers les régions du Sud", selon la même source.
C’est dans ce contexte que verra le jour le projet de "transfert d’eau de la région d’In Salah vers Tamanrasset sur une distance de 740 km". Par ailleurs, le plan national d’aménagement du territoire implique plusieurs départements ministériels et secteurs vitaux à même d’apporter leur contribution à la réalisation du développement durable. Il s’agit en l’occurrence des ministères de l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie, de l’eau, du tourisme, de l’environnement, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et de la culture".
A caractère pragmatique et composé de 17 livres scindés en 20 programmes d’action régionaux, l’objectif premier du plan étant la "prospérité et l’équité".
Les ministères sont donc tenus d’élaborer 20 plans sectoriels englobant entre autres, les finances, le réseau ferroviaire, les routes, les ports, les aéroports, les universités et l’hydraulique.
Désormais, la mise en valeur des terres dans les régions sahariennes est devenue le "principal enjeu du développement" au titre des programmes d’aménagement du territoire en cours d’exécution dans l’extrême Sud où les pouvoirs publics ont entamé la mise en place d’infrastructures dans les espaces inoccupés.
D’autres objectifs non moins importants viendront s’ajouter à celui-ci à savoir la répartition équilibrée des projets d’investissement industriels et commerciaux notamment en matière de prestations entre les wilayas côtières du Nord, le Sud et les Hauts Plateaux et la réhabilitation du tissu urbanistique qui s’était considérablement dégradé du fait de l’émergence de types architecturaux disharmoniques outre la mise en valeur des terres agricoles.
A moyen et long termes, le plan vise un "redéploiement de la population dans les Hauts plateaux et le grand Sud où l’on enregistre une faible densité et activité économique (hors hydrocarbure) insignifiante".
Par ailleurs, les experts ont rappelé "les potentialités importantes" que recèle le Sud algérien qui dispose d’un riche patrimoine touristique faisant ainsi de lui la destination prisée de milliers de touristes.
Ils ont affirmé d’autre part, que la mise en valeur des terres dans le Sud "se poursuit à travers la mobilisation sans précédent de ressources de l’Etat, citant les "grands projets" qui tendent à faire leur entrée dans les marchés africains pour renforcer les échanges commerciaux entre les pays du sud".
Ce dispositif se verra renforcer par la loi 2010 venue établir les nouveaux contours de l’aménagement territorial au regard de l’importance capitale qu’il revêt pour l’"attraction des investissements".
APS

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