vendredi 1 mai 2015

1er Mai, Fête internationale du travail - Secteur industriel La quête de la performance

Les pouvoirs publics veulent remettre au centre du dispositif de la relance économique, les entreprises, en activant à leur profit les instruments de l’envol et en éliminant les facteurs susceptibles d’être des entraves.

Le monde du travail célèbre le 1er Mai dans une conjoncture de refonte profonde de l’organisation du secteur public industriel. Partant du constat que le système des SGP a montré ses limites, le gouvernement a décidé de mettre en place un nouveau schéma de restructuration visant à créer les conditions favorables au développement de l’entreprise. Il s’agit d’une approche qui met celle-ci au centre de l’intérêt pour lui conférer une autonomie en matière de prise de décision et de management, à renforcer sa position sur le marché et valoriser ses potentialités. Bref, à la libérer des contingences qui ont contrarié jusque-là son essor. Douze groupes industriels ont été créés le 23 février dernier, concrétisant ainsi une décision du Conseil des participations de l’Etat (CPE) prise le 28 août de l’année écoulée dans le cadre de la réorganisation et de la relance du secteur public marchand industriel (SPMI). Ces douze groupes, créés à partir des 14 Sociétés de gestion des participations de l’Etat (SGP), se composent de sept groupes nouvellement créés et de cinq autres déjà existants. Les 7 nouveaux portent sur les filières de l’agro-industrie, des industries chimiques, des équipements électriques, électrodomestiques et électroniques, des industries locales, de la mécanique, des industries métallurgiques et sidérurgiques, des textiles et cuirs. Quant aux 5 groupes déjà existants, il s’agit de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), du Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA), du Groupe pharmaceutique Saïsal, de la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) et de Manadjim Aldjazaïr (Manal). Cette reconfiguration rattache également des entreprises relevant d’autres secteurs au ministère de l’Industrie et des Mines. A l’instar de la SGP-Cegro (céréales) qui relevait du ministère de l’Agriculture, et l’entreprise nationale de construction de matériel et équipements ferroviaires (Ferrovial) qui dépendait du ministère des Transports. La réorganisation selon ce modèle répond au souci de la rentabilisation par la valorisation des compétences en mettant fin à leur éparpillement, avait-on expliqué. Parallèlement à cette restructuration, des actions sont menées sur le front de l’amélioration du climat des affaires en débureaucratisant bien des démarches. Le nouveau code de l’investissement en gestation promet un lifting d’envergure qui mettra le potentiel investisseur national ou international dans de meilleures conditions de compétition. Les pouvoirs publics veulent remettre au centre du dispositif de la relance économique, les entreprises, en activant à leur profit les instruments de l’envol et en éliminant les facteurs susceptibles d’être des entraves. Les objectifs recherchés sont multiples. Ils sont même évidents en ces temps de baisse des revenus issus des hydrocarbures. La stratégie consiste à agir simultanément sur les leviers de la diversification de l’économie pour réduire la dépendance vis à vis de la manne pétro-gazière, limiter le flux des importations aux produits indispensables en répondant aux besoins du marché national. Et exporter, si possible. A Pékin où il se trouve en visite officielle, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a mis en évidence les efforts entrepris par l’Algérie pour réformer son économie, la rendre compétitive et attractive aux investisseurs, tout en insistant sur les atouts du pays : sa position géostratégique qui peut la muer en porte d’entrée au marché africain, ses ressources et ses ambitieux projets d’investissements dans les infrastructures. Les nouveaux groupes industriels dont les dirigeants sont astreints à un contrat de performance sont précisément appelés à servir de moteur à l’internationalisation de l’entreprise algérienne grâce à l’extension de ses marchés et activités où les PME ne seront pas en rade. Dans cette nouvelle configuration, il est préconisé que les équipes managériales seront recrutées sur les seuls critères de compétence. Et disposeront de la liberté d’initiative dans le cadre d’un mandat de gestion. C’est à ce titre que l’acte de gestion sera dépénalisé pour ce qui est lié à la prise de risque. Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselem Bouchouareb, qui pilote le dispositif, a eu à préciser que les 12 nouveaux groupes industriels seront orientés vers les filières qui permettraient de renforcer la production des biens qui pèsent particulièrement sur la facture des importations. Il s’agit notamment des catégories des produits sidérurgiques, métallurgiques, mécaniques et manufacturiers dont la facture d’importation coûte près de 30 milliards de dollars. La structure des importations fait ressortir que l’industrie manufacturière ne couvre que 20% des besoins du pays. La démarche sera menée avec des entreprises étrangères pour permettre le transfert de technologie et de savoir-faire. Pour ce faire, 42 parcs industriels seront réalisés dont 23 seraient réceptionnés vers la fin de l’année en cours. Une vingtaine d’autres projets similaires seront également lancés en septembre 2015 pour être réceptionnés en mars 2016. « La priorité de l’accès à ces assiettes foncières sera accordée aux investissements dans les filières identifiées pour résoudre les contraintes liées au foncier industriel », a préconisé Bouchouareb. A grandes ambitions, grands moyens.
Horizon

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