mercredi 28 novembre 2012

Qui recrute encore en France ?


Un "job dating", qui permet aux recruteurs de rencontrer un maximum de candidats en un minimum de temps, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 23 octobre 2012.

ENTREPRISES - Près de 45 400 demandeurs d'emploi de plus inscrits à Pôle emploi. La France a connu sa 18e hausse consécutive de chômage en octobre, selon les chiffres annoncés par les services statistiques du ministère du Travail (Dares), mardi 27 novembre à 18 heures. Pour François Hollande, le chômage augmentera pendant encore un an en France, le temps pour le gouvernement de "concentrer les armes"nécessaires à inverser la tendance.
Pourtant, au milieu des annonces régulières de suppressions d'emplois, quelquessecteurs recrutent encore en France. Voici lesquels.
Des multinationales
Amazon. L'entreprise de commerce en ligne américaine offre l'exemple le plus récent. Elle a annoncé lundi l'ouverture d'un quatrième centre de distribution au "deuxième semestre 2013" à Lauwin-Planque, dans le Nord. Près de 2 500 emplois doivent être créés. Amazon possède déjà trois sites de ce type : un à Saran (Loiret), ouvert en 2007, un autre à Montélimar (Drôme), ouvert en 2010. Le troisième, situé à Sevrey (Saône-et-Loire), a été inauguré en septembre. Lundi, Amazon a indiqué que ses trois centres français emploient chacun jusqu'à 1 400 collaborateurs permanents.
Safran. Le groupe français d'aéronautique, de défense et de sécurité va recruter 3 000 personnes en France en 2013, a indiqué le 4 octobre la direction de l'entreprise. Il s'agit principalement d'ingénieurs et de cadres (75%) qui seront embauchés selon la direction, dans "le cœur de métier" du groupe : la recherche et le développement. Déjà en 2012, plus de 6 000 personnes ont été recrutées et 800 postes créés en France. 
Comment ces entreprises parviennent-elles à recruter ? Une aide publique française, décryptée en juin par francetv info, ne serait pas étrangère aux embauches d'Amazon. Selon La Tribune, 4 500 euros lui ont été versés par emploi créé.
Pour Safran, selon le syndicat CFDT du groupe, les recrutements répondent "aux départs en retraite qui touchent toutes les sociétés du groupe".
Des entreprises publiques françaises
La SNCF. Elle a indiqué le 24 septembre qu'elle embaucherait plus de 40 000 personnes d'ici 2017. Mécaniciens, électriciens, ingénieurs, chefs de projet, conducteurs de train, contrôleurs, agents de sûreté : un millier de postes ont d'ores et déjà été proposés lors d'un forum pour l'emploi organisé le 10 octobre. La SNCF pourrait aussi embaucher une partie des 3 000 salariés de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui doit fermer ses portes en 2014.
EDF. Le groupe a recruté 6 000 personnes en 2012, dont 90% en France, et prévoit le même nombre d'embauches pour 2013. "En trois ans, à fin 2013, ce seront ainsi près de 18 000 nouveaux salariés qui auront rejoint le groupe en France, du niveau exécution au niveau cadre", indique l'électricien dans un communiqué mis en ligne sur son site internet le 4 octobre. En réalité, si l'on soustrait les départs en retraite, il y a eu 1 500 recrutements nets en 2012 et il y en aura 2 000 en 2013.
La Poste. La direction du groupe a annoncé, le 13 septembre, le recrutement de"15 000 personnes sur la période 2012-2014 au lieu des 10 000 initialement prévus". 5 000 jeunes seront concernés. Selon la direction, l'ensemble de ces embauches se feront en contrat à durée indéterminée. Mais ces embauches ne compenseront pas les départs naturels, estimés entre 8 000 et 10 000 par an, selon les syndicats. Entre 2009 et 2011, l'entreprise a supprimé 18 352 emplois, notamment du fait du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux.
Comment ces entreprises parviennent-elles à recruter ? La SNCF se porte très bien, compte tenu de l'explosion des prix des carburants qui pousse de plus en plus de personnes à délaisser leur voiture ou l'avion au profit du train. Elle fait aussi face à de nombreux départs en retraite.
Chez EDF, tous les métiers sont concernés : production, distribution, activités commerciales, ingénieurs chercheurs. Mais l'essentiel des recrutements reste destiné au nucléaire. Un mouvement qui devrait perdurer au cours des prochaines années "car les chantiers dans cette branche sont très nombreux".
A La Poste, l'annonce de ces embauches a eu lieu deux jours après la présentation d'un rapport sur les conditions de travail qui préconisait précisément 5 000 embauches. Ce rapport avait été commandé par la direction après deux suicides de salariés qui ont secoué l'entreprise publique au printemps.
Des professions qui connaissent une pénurie de candidats
Serveur et cuisinier. Le secteur de l'hôtellerie-restauration constitue le premier vivier de recrutement, d'après une enquête annuelle de Pôle emploi, publiée le 10 mai. Et cela devrait continuer : 65 millions de postes sont à pourvoir à travers le monde d'ici à 2021, selon L'Etudiant.fr
Infirmier. Chez les infirmiers, en 2012, Pôle emploi a recensé 23 510 postes vacants, dus à des départs à la retraite ou à des professionnels qui ont préféré s'installer en libéral. Tous ne seront pas pourvus, selon un reportage de France 2 diffusé le 30 août.
ENTREPRISES - Près de 45 400 demandeurs d'emploi de plus inscrits à Pôle emploi. La France a connu sa 18e hausse consécutive de chômage en octobre, selon les chiffres annoncés par les services statistiques du ministère du Travail (Dares), mardi 27 novembre à 18 heures. Pour François Hollande, le chômage augmentera pendant encore un an en France, le temps pour le gouvernement de "concentrer les armes"nécessaires à inverser la tendance.
Pourtant, au milieu des annonces régulières de suppressions d'emplois, quelquessecteurs recrutent encore en France. Voici lesquels.
Francetvinfo

Chômage : les jeunes en première ligne En octobre, le chômage a augmenté de 1,5% pour le 18e mois consécutif, et les jeunes y sont toujours plus vulnérables que les autres. Reportage à la mission locale du 13e arrondissement de Paris.



François Hollande avait prévenu que la hausse du chômage continuerait encore au moins un an, les chiffres d’octobre ne sont pas venus le contredire : +1,5% sur un mois, soit 45 400 chômeurs supplémentaires pour le 18e mois de hausse consécutif. Sur un an, le nombre d'inscrit a augmenté de 10,6 %, et il y a désormais 3 103 300 demandeurs d'emploi en France métropolitaine. Premières victimes de cette nouvelle dégradation, les séniors : ils sont 1,9% de plus à avoir pointé au chômage le mois dernier, même si tous les signaux sont au rouge. Les moins de 25 ans sont ainsi toujours plus nombreux à s'inscrire à Pôle Emploi.

150 CV déposés, une seule réponse

Pourtant cheval de bataille du nouveau gouvernement, le chômage des jeunes grimpe de 0,5% en un mois. Et dans la mission locale du 13e arrondissement, la structure qui aide les 16-25 ans à intégrer le marché du travail, les mines sont parfois dépitées. Ainsi, Mohammed, rencontré par RMC, affirme avoir déposé « 100 à 150 CV » et n’a reçu qu’une seule réponse. « Il n’y a rien. Les gens disent "on recrute", mais ils trouvent que les jeunes n’ont pas assez d’expérience et préfèrent les anciens », regrette ce jeune chômeur de 19 ans qui a décroché un seul CDD de deux semaines en cinq mois.

« Ils ont tellement de demandes, ils peuvent choisir »

A 19 ans lui aussi, Nino veut se reconvertir dans la restauration après une orientation ratée. Mais là aussi, les places sont chères. « Je me suis déplacé directement dans les bars, j’ai donné mon CV, ils me disent "on vous rappelle", mais en fait à part un qui m’a rappelé, aucun autre ne l’a fait. Je n’ai pas d’expérience, ils se disent "si je le prends, je vais devoir le former", donc ça ne les intéresse pas. Ils ont tellement de demandes, ils peuvent choisir. Si ça n’arrive pas bientôt, je vais vraiment être démotivé, je n’aurai plus d’argent. Mais ça va, là, je suis encore motivé », se rassure le jeune homme qui ne touche aucune allocation chômage.  

« Pas d’expérience professionnelle, de qualification, et des problèmes de logement »

Le responsable de la mission locale de Paris 13, Philippe Boivin, admet qu’il y a de nombreux obstacles à l’emploi des jeunes. « Pas d’expérience professionnelle, pas de qualification, et des problèmes de logement à court ou moyen terme », énumère-t-il. « Sur Paris, il y a pas mal d’emplois, mais principalement des emplois de services pour des gens qualifiés. Le problème des jeunes d’aujourd’hui, c’est la qualification professionnelle. Mais comment y accéder quand une bonne partie doit déjà résoudre un problème de logement. Donc : "j’ai besoin de travailler, il faut de la qualification, mais pour y accéder il me faut du temps et une stabilité de logement" ».
RMC.FR

Pour créer un cercle “vertueux économique” Le FCE propose six chantiers fiscaux


Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a plaidé, lundi, pour la création d'un cercle  “vertueux économique” suggérant six chantiers fiscaux pour une croissance économique plus forte et des recettes fiscales accrues. Lies Kerrar, président d’Humilis Finances, intervenant au cours d’un atelier sur “La loi de finances 2013 : équilibres structurels du budget et fiscalité des entreprises”, souligne la nécessité d’élargir l'assiette des contribuables, d’encourager l'innovation et l'investissement, de favoriser l'emploi, le pouvoir d'achat et l'équité fiscale, de favoriser l'émergence de champions  nationaux (qui tirent les autres vers le haut), de canaliser l'épargne vers l'investissement productif (marché financier) et, enfin, d’améliorer les relations entre les contribuables et l'administration. Pour élargir l'assiette des contribuables, il plaide pour la révision de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP).
Lies Kerrar dénonce le mode de calcul de cette taxe, en pourcentage du chiffre d’affaires. “Ce mode de calcul est unique à l’Algérie”, a-t-il indiqué. Pis, selon Lies Kerrar, le mode de calcul de la TAP constitue un obstacle à toute migration de l’informel vers le formel, citant l’exemple de la distribution, un secteur caractérisé par des gros volumes, des marges faibles (souvent de l’ordre de/ou inférieures à 2%) et une compétition. Sur plusieurs segments de la distribution, la TVA est perçue au moment de l’importation (sur le prix de l’importation) et éventuellement la TAP sur le chiffre d’affaires déclaré (ou redressé) de l’importateur, cependant dans toute la chaîne de distribution, aucun impôt n’est perçu. “Aucun acteur, même animé de la meilleure bonne volonté citoyenne, ne peut économiquement devenir formel”, a soutenu le président d’Humilis Finances, ajoutant qu’une  “formalisation forcée (très théorique) de ces secteurs créerait naturellement une inflation”.
Lies Kerrar affirme que maintenir la TAP dans sa forme actuelle “a pour conséquence d’empêcher toute formalisation de l’économie dans plusieurs secteurs”. Le FCE plaide également pour la canalisation de l’épargne vers l’investissement productif, relevant dans ce cadre, “les absents” de la loi de finances 2013. Lies Kerrar plaide pour la mise en cohérence de l’article 46 de la loi de finances 2009. “Les dispositions de l’article 46 LF 2009 veulent dire que tout simplement la fermeture de la Bourse est programmée pour le 31 décembre 2013”, souligne M. Kerrar, proposant le retrait de la mention de “la période d’exonération de 5 ans” pour les droits d’enregistrement et d’en faire une disposition permanente.
LIBERTE

Pour créer un cercle “vertueux économique” Le FCE propose six chantiers fiscaux


Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a plaidé, lundi, pour la création d'un cercle  “vertueux économique” suggérant six chantiers fiscaux pour une croissance économique plus forte et des recettes fiscales accrues. Lies Kerrar, président d’Humilis Finances, intervenant au cours d’un atelier sur “La loi de finances 2013 : équilibres structurels du budget et fiscalité des entreprises”, souligne la nécessité d’élargir l'assiette des contribuables, d’encourager l'innovation et l'investissement, de favoriser l'emploi, le pouvoir d'achat et l'équité fiscale, de favoriser l'émergence de champions  nationaux (qui tirent les autres vers le haut), de canaliser l'épargne vers l'investissement productif (marché financier) et, enfin, d’améliorer les relations entre les contribuables et l'administration. Pour élargir l'assiette des contribuables, il plaide pour la révision de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP).
Lies Kerrar dénonce le mode de calcul de cette taxe, en pourcentage du chiffre d’affaires. “Ce mode de calcul est unique à l’Algérie”, a-t-il indiqué. Pis, selon Lies Kerrar, le mode de calcul de la TAP constitue un obstacle à toute migration de l’informel vers le formel, citant l’exemple de la distribution, un secteur caractérisé par des gros volumes, des marges faibles (souvent de l’ordre de/ou inférieures à 2%) et une compétition. Sur plusieurs segments de la distribution, la TVA est perçue au moment de l’importation (sur le prix de l’importation) et éventuellement la TAP sur le chiffre d’affaires déclaré (ou redressé) de l’importateur, cependant dans toute la chaîne de distribution, aucun impôt n’est perçu. “Aucun acteur, même animé de la meilleure bonne volonté citoyenne, ne peut économiquement devenir formel”, a soutenu le président d’Humilis Finances, ajoutant qu’une  “formalisation forcée (très théorique) de ces secteurs créerait naturellement une inflation”.
Lies Kerrar affirme que maintenir la TAP dans sa forme actuelle “a pour conséquence d’empêcher toute formalisation de l’économie dans plusieurs secteurs”. Le FCE plaide également pour la canalisation de l’épargne vers l’investissement productif, relevant dans ce cadre, “les absents” de la loi de finances 2013. Lies Kerrar plaide pour la mise en cohérence de l’article 46 de la loi de finances 2009. “Les dispositions de l’article 46 LF 2009 veulent dire que tout simplement la fermeture de la Bourse est programmée pour le 31 décembre 2013”, souligne M. Kerrar, proposant le retrait de la mention de “la période d’exonération de 5 ans” pour les droits d’enregistrement et d’en faire une disposition permanente.
LIBERTE

mardi 27 novembre 2012

JCC 2012 : l’édition de la réappropriation de l’histoire par la jeunesse 24EME EDITION DES JOURNEES CINEMATOGRAPHIQUES DE CARTHAGE (16-24 NOVEMBRE)


 
La réappropriation de l’histoire par de jeunes cinéastes ainsi que le conflit et les violences en Palestine étaient au coeur des 24èmes Journées cinématographiques de Carthage (Jcc) qui ont fermé leurs portes officiellement dimanche à Tunis.
La majorité des oeuvres étaient des réécritures de faits historiques, selon la lecture et les recherches effectuées par de jeunes cinéastes arabes et africains qui, pour la majorité, n’ont pas assisté aux évènements qu’ils traitent.
"Bousculades, 9 avril 1938", co-réalisé par les tunisiens Sawssen Saya et Tarak Khaladi ou "Président Dia" du réalisateur sénégalais Ousmane William Mbaye, tous deux primés aux Jcc samedi soir, concrétisent cette réappropriation de l’histoire pas une jeunesse qui souhaite forger ses propres idées.
Selon les propos du grand cinéaste palestinien Rashed Masheharawi, président du jury de la section du court métrage, cette édition a été par le contenu des oeuvres en compétition, l’édition de la Palestine sans que rien ne soit prévu dans ce sens.
Un message fort qui en dit long sur l’intérêt porté par la jeune génération de cinéastes à la cause palestinienne.
En dehors de la soixantaine d’oeuvres en sélection officielle et de la multitude de projection hommage et hors compétition, le public des 24èmes Jcc a battu tous les records d’affluence enregistrés pour cette manifestation avec pas moins de 100 000 entrées vendues sur les 13 salles qui ont accueilli les projections.
A titre d’exemple, le jeune réalisateur algérien Anis Djaâd a totalisé pas moins de 400 tickets d’entrées pour un programme de quatre courts métrages dont "Le hublot", lauréat du meilleur scénario aux Jca (Journées cinématographiques d’Alger) 2011.
L’évolution technique a, elle aussi, marqué les oeuvres présentées, grâce notamment à l’apport de techniciens étrangers. Une évolution "vitale pour le cinéma africain", selon le cinéaste malien Souleyman Cissé qui estime que "les cinéastes (africains) n’ont à présent plus d’excuses".
Sans avoir reçu de distinction officielle pour les quatre oeuvres en compétition, le cinéma algérien était présent à ces 24èmes Jcc par un hommage célébrant le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie.
Dix-sept oeuvres, de la plus ancienne, "La voix du peuple" co-réalisée par Djamel Chanderli et Mohamed Lakhdar Hamina en 1961, jusqu’à la plus récente "Garagouz" de Abdennour Zahzah sortie en 2011 ont été présentées.
Une mention spéciale a été attribuée au long métrage de fiction "Parfums d’Alger" de Rachid Benhadj par la Fédération internationale des ciné-clubs qui décerne le prix "Don Quichotte" au meilleur film sur l’actualité des sociétés arabes et africaines.
Les Jcc, carrefour cinématographique incontournable
Avec la création du Fonds panafricain pour le cinéma et l’audiovisuel (Fpca), présidé par le cinéaste tunisien Farid Boughdir, les Jcc ont réalisé le rêve de plusieurs générations de cinéastes africains : le soutien financier et l’appui technique qui souvent pénalisent la production cinématographique et audiovisuelle africaine. Le "marché du film", une nouvelle aventure qui a enchanté les cinéastes algériens présents par la fluidité et la facilité d’accéder aux organisateurs de festivals européens, place les Jcc en position de négociant en exportation d’oeuvres arabes et africaines, en plus de conforter la position de ces journées comme alternative de distribution.
"Sept jours pour un film", une nouvelle opération installée en Tunisie dans le cadre des Jcc, représente avec le ’’Producer’s network’’ (réseau de producteurs) une solution de formation et d’encadrement, voire de production pour les jeunes cinéastes arabes et africains porteurs de projets.
Outre les subventions et formations officielles, les Jcc sont le centre de gravité de toutes les organisations, fédérations et fondations, s’intéressant au cinéma et organisent dans le cadre des Jcc des concours d’écritures ou des présentations de projets aux fins de financement des meilleures propositions.
Le retour aux fondamentaux des Jcc s’est fait par le sacre du cinéma africain, particulièrement le cinéma sénégalais, dont "La pirogue", long métrage de Moussa Touré, parrain artistique du Fpca, a reçu la Tanit d’or, la plus haute distinction des Jcc.
Première édition "post-révolution" en Tunisie, les 24èmes Jcc programmé des films comme "Dégage" de Mohamed Zran, "Beautés cachées" de Nouri Bouzid ou "Bousculades, 9 avril 1938", co-réalisé par les jeunes Sawssen Saya et Tarak Khaladi, un clin d’oeil à la "transition démocratique" et une sorte de "réponse aux attentes" de la jeunesse tunisienne.
APS

Le Sommet Bouteflika-Hollande donnera "un second souffle" aux relations algéro-françaises (Rahmani)



Le sommet prévu au mois de décembre prochain à Alger entre le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue français, François Hollande, donnera un second souffle aux relations algéro-françaises, a estimé dimanche à Alger Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’Investissement.
"A partir d’aujourd’hui, je pense à un second souffle dans nos relations qui sera confirmé lors du sommet entre les deux chefs d’Etats", a déclaré M. Rahmani en s’adressant à Jean-Pierre Raffarin, émissaire du président français lors d’un point de presse conjoint.
"Nous sommes à un grand tournant dans les relations entre les deux pays car nous sommes dans un monde en transition, en changement et en crise, qui appelle à la convergence entre les deux économies et les deux politiques", a-t-il ajouté.
Face aux enjeux économiques et géostratégiques, l’Algérie et la France "sont dans l’obligation de se rapprocher", a estimé M. Rahmani à l’issue d’un entretien avec M. Raffarin sur plusieurs dossiers de partenariat.
Il a ajouté également qu’entre l’Algérie et la France, il y a un fort potentiel de coopération économique qu’il faut exploiter pour créer cette convergence économique.
"Nous avons décidé de bâtir les relations sur l’économie, sur la substance, sur le réel et le tangible et non pas sur les effets d’annonce et les discours", a poursuivi M. Rahmani.
C’est à ce titre que les deux pays ont identifié les filières économiques stratégiques sur lesquelles ils vont assurer un partage de valeur ajoutée comme la filière automobile, la pétrochimie, la pharmacie, les matériaux de construction et l’agroalimentaire, selon le ministre.
M. Raffarin a de son côté réitéré que le Sommet prévu entre les deux chefs d’Etats constituait un rendez-vous pour accélérer la mise en place des dossiers de partenariat.
M. Raffarin devrait discuter de plusieurs projets algéro-français, en prélude à la prochaine visite de M. François Hollande en Algérie.
Le vice-président du Sénat Français a affirmé par ailleurs que les entreprises françaises s’adaptaient à la réglementation algérienne régissant l’investissement étranger, en l’occurrence la règle dite des 51/49%.
APS

Pour une coopération économique algéro-française "forte"



La coopération économique algéro-française devrait être "plus forte et plus rapide", a souligné lundi à Alger l’envoyé spécial du président français Jean Pierre Raffarin, en visite de trois jours en Algérie.
"J’ai entendu un message algérien très fort, il faut faciliter mais accélérer cette coopération. C’est à dire qu’on a un certain nombre de dossiers mais il faut que la coopération économique soit plus forte et plus rapide", a déclaré à l’APS l’émissaire français, à l’issue d’un second entretien avec le ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, Cherif Rahmani.
A ce propos, M. Raffarin a souligné la nécessité de mobiliser davantage les entreprises françaises pour répondre aux exigences du marché algérien "avec des degrés de performance selon les normes internationales exigées par la société algérienne".
"Des progrès notoires" ont été enregistrés dans quelques dossiers précis de coopération et "il y a des perspectives notamment dans les filières du ciment, de l’automobile et de la pharmacie", a-t-il fait remarquer.
Evaluant sa visite en Algérie, l’ancien Premier ministre français a relevé "un certain nombre de progrès qui permet de dire aujourd’hui que je suis confiant sur la prochaine visite du président français en Algérie".
Pour le projet de réalisation d’une cimenterie à Oum El Bouaghi, un partenariat envisagé entre le Français Lafarge et le Groupe industriel des ciments d’Algérie (Gica), M. Raffarin a affirmé que les deux parties travaillaient "d’une manière constructive".
Il a souligné dans ce sens que l’Algérie visait à réduire les importations de ce matériau, en développant une industrie algérienne du ciment.
"C’est un impératif légitime de l’Algérie et les entreprises françaises peuvent participer à cet objectif", a-t-il dit.
La coopération économique algéro-française devrait déboucher sur l’emploi et la qualité de vie, a-t-il ajouté.
Pour sa part, M. Rahmani a mis l’accent sur la dynamisation de la coopération algéro-française, soulignant que l’Algérie ne se contentera pas des projets de partenariat en discussion".
D’autres projets seront également envisagés avec la partie française notamment dans les secteurs de l’électronique, les énergies renouvelables, l’agroalimentaire et l’habitat, a-t-il précisé.
APS

lundi 26 novembre 2012

Visite de Jean-Pierre Raffarin en Algérie : des dossiers lourds au menu




L’usine de vapocraquage du groupe Total, d’un coût de 5 milliards de dollars, nécessite l’établissement des conditions physiques et géologiques de la ressource en éthane.

Jean-Pierre Raffarin, vice-président du Sénat français, est depuis hier à Alger pour une visite de trois jours. Cette visite vient dans «le prolongement des visites récentes à Alger de la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, et du ministre du Redressement productif,
Arnaud Montebourg», souligne un communiqué de presse de l’ambassade de France en Algérie. Il devra baliser le terrain avant la visite attendue du président socialiste français, François Hollande, prévue à la mi-décembre. Durant son déplacement à Alger où il s’est rendu à de nombreuses reprises, Jean-Pierre

Raffarin rencontrera différents représentants du gouvernement algérien ainsi que des milieux d’affaires, ajoute la même source.
M. Raffarin aura ainsi des entretiens avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre de l’Industrie, Cherif Rahmani. Parmi les dossiers qui pourraient être évoqués avec les autorités algériennes figure la relance des projets de partenariat économiques en suspens. Le dossier de l’implantation d’une usine du constructeur Renault sera au cœur des entretiens entre les deux parties. Il est attendu probablement la signature de l’acte d’actionnaires. Renault, qui négocie depuis plus de deux ans l’implantation d’une usine en Algérie, a signé le 25 mai un protocole d’accord avec les autorités algériennes.

Il compte produire 25 000 véhicules par an dans un premier temps, et 75 000 unités trois années après le début de la production. L’Algérie – via la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le Fonds national d’investissement – détiendra 51% du capital de cette société et le groupe français les 49% restants. Dans un entretien accordé vendredi dernier à El Watan Week-end, l’ancien Premier ministre français estimait, pour expliquer le retard, que l’usine Renault est un projet «complexe techniquement et économiquement». Il s’est toutefois montré confiant quant à sa concrétisation, rappelant que «la volonté d’aboutir existe de part et d’autre».
Outre ce dossier dit stratégique, les deux parties évoqueront les projets d’implantation de sociétés françaises, à savoir ceux de Lafarge et Total, comme il sera question de la conclusion d’un partenariat pour la mise en place d’un réseau de PME-PME françaises et algériennes. Dans le cas l’usine de vapocraquage du groupe Total, M. Raffarin a relevé aussi la «complexité» du projet. Selon lui, la réalisation de cette usine, d’un coût de 5 milliards de dollars, nécessite l’établissement des conditions physiques et géologiques de la ressource en éthane. Le volet des «paramètres économiques» de l’usine «exige des études, des discussions», a fait savoir l’émissaire français, pour qui les études technique et économique pour la réalisation de l’usine Total «ont bien avancé».
Le sénateur de la Vienne, dont la mission, dit-il, est de «dégager des solutions qui soient profitables à tous», a rappelé, dans ce sens, le déblocage de certains dossiers bilatéraux, citant, entre autres, la verrerie d’Oran reprise par Saint-Gobain, la création par Alstom d’une usine d’assemblage et de maintenance de tramways à Annaba, le lancement d’une seconde unité de production pharmaceutique avec Sanofi et l’achèvement de la première ligne du métro d’Alger. L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a été reconduit en août dernier dans ses fonctions de «Monsieur Algérie» par Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères.                   

Visite de Jean-Pierre Raffarin en Algérie : des dossiers lourds au menu




L’usine de vapocraquage du groupe Total, d’un coût de 5 milliards de dollars, nécessite l’établissement des conditions physiques et géologiques de la ressource en éthane.

Jean-Pierre Raffarin, vice-président du Sénat français, est depuis hier à Alger pour une visite de trois jours. Cette visite vient dans «le prolongement des visites récentes à Alger de la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, et du ministre du Redressement productif,
Arnaud Montebourg», souligne un communiqué de presse de l’ambassade de France en Algérie. Il devra baliser le terrain avant la visite attendue du président socialiste français, François Hollande, prévue à la mi-décembre. Durant son déplacement à Alger où il s’est rendu à de nombreuses reprises, Jean-Pierre

Raffarin rencontrera différents représentants du gouvernement algérien ainsi que des milieux d’affaires, ajoute la même source.
M. Raffarin aura ainsi des entretiens avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre de l’Industrie, Cherif Rahmani. Parmi les dossiers qui pourraient être évoqués avec les autorités algériennes figure la relance des projets de partenariat économiques en suspens. Le dossier de l’implantation d’une usine du constructeur Renault sera au cœur des entretiens entre les deux parties. Il est attendu probablement la signature de l’acte d’actionnaires. Renault, qui négocie depuis plus de deux ans l’implantation d’une usine en Algérie, a signé le 25 mai un protocole d’accord avec les autorités algériennes.

Il compte produire 25 000 véhicules par an dans un premier temps, et 75 000 unités trois années après le début de la production. L’Algérie – via la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le Fonds national d’investissement – détiendra 51% du capital de cette société et le groupe français les 49% restants. Dans un entretien accordé vendredi dernier à El Watan Week-end, l’ancien Premier ministre français estimait, pour expliquer le retard, que l’usine Renault est un projet «complexe techniquement et économiquement». Il s’est toutefois montré confiant quant à sa concrétisation, rappelant que «la volonté d’aboutir existe de part et d’autre».
Outre ce dossier dit stratégique, les deux parties évoqueront les projets d’implantation de sociétés françaises, à savoir ceux de Lafarge et Total, comme il sera question de la conclusion d’un partenariat pour la mise en place d’un réseau de PME-PME françaises et algériennes. Dans le cas l’usine de vapocraquage du groupe Total, M. Raffarin a relevé aussi la «complexité» du projet. Selon lui, la réalisation de cette usine, d’un coût de 5 milliards de dollars, nécessite l’établissement des conditions physiques et géologiques de la ressource en éthane. Le volet des «paramètres économiques» de l’usine «exige des études, des discussions», a fait savoir l’émissaire français, pour qui les études technique et économique pour la réalisation de l’usine Total «ont bien avancé».
Le sénateur de la Vienne, dont la mission, dit-il, est de «dégager des solutions qui soient profitables à tous», a rappelé, dans ce sens, le déblocage de certains dossiers bilatéraux, citant, entre autres, la verrerie d’Oran reprise par Saint-Gobain, la création par Alstom d’une usine d’assemblage et de maintenance de tramways à Annaba, le lancement d’une seconde unité de production pharmaceutique avec Sanofi et l’achèvement de la première ligne du métro d’Alger. L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a été reconduit en août dernier dans ses fonctions de «Monsieur Algérie» par Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères.                   

vendredi 23 novembre 2012

Nadir Dendoune : Né de parents algériens, ce fils de la banlieue parisienne s’en est allé planter deux drapeaux au sommet de l’Everest : celui de la France et celui de l’Algérie.


Nadir Dendoune est né il y a trente-huit ans en banlieue parisienne.
Nadir Dendoune possède trois passeports : un français, un algérien et un australien. Il est né à Saint-Denis, « là où sont enterrés les rois de France ». Il a gravi la plus haute montagne du monde, mais fait face au jour le jour à un autre Everest : trouver sa place dans la société française. Comment Nadir Dendoune a-t-il réussi son ascension de l’Everest, en 2008 ? Il raconte tout, avec humour et beaucoup de sentiments, dans son dernier livre, Un tocard sur le toit du monde (éd. JC Lattès). Une aventure qui a commencé par susciter la suspicion… « Quand je suis arrivé là-haut, j’ai planté les drapeaux français et algérien. J’ai aussi déplié un carton avec écrit “93”, le numéro du département qui m’a vu naître. Libération a écrit un article sur moi, puis je suis passé dans Sept à huit, sur TF1. Je me suis rendu compte que les journalistes, au départ, ne croyaient pas à mon histoire. Mais c’est tellement gros que tu ne peux pas inventer ! » dit-il, précisant aussitôt qu’il dispose tout de même d’un certificat officiel népalais…

« Avec ce défi, j’ai été là où personne ne m’attendait… Ça m’a complètement décomplexé ! J’ai grandi dans la politique de l’échec. Pendant trente ans, j’ai reproduit un discours de victimisation. C’est vrai qu’on est né du mauvais côté du périph, mais il faut changer ça ! Les barrières, on s’en met beaucoup nous-mêmes… Je veux dire aux gamins des cités : on peut réussir, même si, pour ça, il faut mentir, transgresser. » Mentir, c’est ce qu’il a fait avant l’expédition. Parti sans entraînement particulier, avec une paire de chaussures achetée en urgence au Vieux Campeur, il s’invente un CV de grimpeur – mont Blanc, Kilimandjaro – pour avoir le droit de chausser les crampons spécial glaciers. « Pendant la redescente, j’ai vécu les huit plus beaux jours de ma vie. Je pleurais de joie en me disant “j’ai réussi”. J’ai mis quatre mois à récupérer physiquement. C’était exceptionnel mais je ne suis pas exceptionnel. J’ai juste mis un pied devant l’autre. »

Transgresser, Nadir Dendoune l’a toujours fait. Par nécessité. Ses parents sont algériens, le père est ouvrier, arrivé en France en 1950, et la famille compte neuf enfants. Nadir est le cadet. « Neuf Français ! C’est la France qui devrait nous dire merci et donner la légion d’honneur à ma mère », rigole-t-il. Après une enfance « super heureuse », l’adolescence est chaotique. « Jusqu’au CM2, j’étais avec des fils de médecins et de profs à l’école, il y avait une vraie mixité. Mais au collège, ils ont tous demandé une dérogation. On est restés entre gars de classes dangereuses. En sixième, mes potes avaient trois ou quatre ans de plus que moi… je les ai suivis. » En 1989, quelques mois avant le bac, il est impliqué dans une bagarre. Sentence : deux semaines de prison. « Je n’ai pas honte de cette période. Mais je me suis rendu compte que j’aurais pu devenir un caïd. J’ai grandi dans un univers violent auquel ne s’attendaient pas mes parents quand ils sont venus en France. Les coups, la drogue dure qui circule dans les cités, le chômage et l’absence d’avenir. »

Ensuite, l’histoire prend des allures de roman d’aventures. Nadir Dendoune « dérouille », selon le terme de l’homme politique et écrivain Azouz Begag. Grâce à ses années d’entraînement sportif en athlétisme, il a l’opportunité de passer un diplôme au Racing Club de France, l’équivalent d’un bac+2 en communication commerciale, puis il s’inscrit en deug de communication à Paris-XIII-Villetaneuse. L’envie d’ailleurs le démange : en 1993, avec son meilleur ami, il organise un tour d’Australie à vélo. « C’est là-bas que je me suis senti pleinement français. J’ai changé le regard que j’avais sur moi-même. J’ai été gaulois pendant trois mois. À mon retour, le ciel m’est tombé sur la tête. J’étais toujours “issu de l’immigration”. J’ai terminé la fac et, en août 1994, j’étais reparti. » Il vit en Australie jusqu’en 2001. Il est successivement conducteur de bus sans permis (encore la triche…), ouvreur, prof de sport, cuisinier. « Pour fêter ma nationalité australienne et faire plus de bruit contre le sida, j’ai accompli un tour du monde à vélo, Sydney-Paris, en partenariat avec la Croix-Rouge australienne. Le 21 avril 2002, j’étais en Allemagne. C’était l’élection présidentielle en France et j’ai vu la tronche de Le Pen à la télé. Moi qui m’étais réconcilié avec la France, je me suis dit “Quel beau comité d’accueil !” Mon pays n’avait pas changé. Les boules. J’ai foncé pour rentrer et voter au second tour. » Il débarque à Paris, mais pas pour longtemps.

En 2003, il part en Irak, pour y devenir bouclier humain. « Pendant cette guerre, j’ai perdu mon côté fleur bleue. J’ai dû ramasser des corps. J’en ai vomi. L’odeur des cadavres me revient parfois… » Pour exorciser, il envoie des mails et raconte son expérience. À son retour, il les publie. Son premier livre s’appelle Journal de guerre d’un pacifiste et sort en 2005. Entre-temps, il décroche la bourse Julien-Prunet, qui offre une place par an au Centre de formation des journalistes à un candidat au parcours dit « atypique ». Sa tchatche et son parcours détonnent, étonnent. « J’ai beaucoup appris de mes camarades de classe, et ils ont beaucoup appris de moi. J’étais le seul mec des cités. Ça m’a donné les armes pour me défendre et ça m’a ouvert des portes. » Nadir Dendoune est aujourd’hui journaliste reporter d’images indépendant. Il aime dire que, grâce à son travail à France 3, il connaît « mieux la France que n’importe qui ».

C’est peut-être pour cela que les phrases à l’emporte-pièce de Nicolas Sarkozy le hérissent tant. Et qu’il a écrit en 2007 Lettre ouverte à un fils d’immigré, directement adressé au président. Et qu’il a été le fer de lance de la Journée sans immigrés, le 1er mars dernier. « “La France tu l’aimes ou tu la quittes”, ça a été la goutte d’eau. Je ne l’ai pas supporté. J’en veux à Nicolas Sarkozy d’avoir apporté les idées lepénistes au plus haut niveau de l’État. Demain, si je me marie avec une Française, notre enfant sera encore considéré comme issu de l’immigration. Beaucoup ne veulent pas nous imaginer en Pierre-Paul-Jacques. Ça ne viendrait à l’idée de personne de dire de Sarkozy qu’il est de la deuxième génération… La francitude, ce n’est pas aller à la messe et manger du porc. À force de m’entendre refuser ma différence, je vais vers cette différence… Quand j’étais gamin, j’avais honte de ma deuxième identité. La France ne te permet pas d’être français et algérien. Il faut que je me coupe une jambe ? Planter le drapeau algérien en haut de l’Everest, c’était pour rendre hommage au parcours de mes parents. Là-haut, j’ai réconcilié mes deux identités. » Réconcilié, apaisé, décomplexé… Quel sera, demain, le nouveau défi de Nadir Dendoune ? « Je ne peux pas aller plus haut, répond-il, malicieux. Je suis fier de dire que je suis de la banlieue. Et que je suis un aventurier. »

Bio express :
7 octobre 1972
Naissance à Saint-Denis
Septembre 2001-avril 2002
Tour du monde contre le sida, à bicyclette
Mars 2003
Bouclier humain à Bagdad
25 mai 2008
Atteint le sommet de l’Everest
1er mars 2010
Journée sans immigrés en France
19 mai 2010
Sortie du livre Un tocard sur le toit du monde (JC Lattès)


 Jeuneafrique

Alger, la radieuse accueille les voyageurs d'affaires


Arnaud Montebourg en revient, François Hollande s’apprête à faire le voyage, Alger est la destination d'affaires qui monte ! Bordée par la Méditerranée, Alger est un amphithéâtre bâti sur les contreforts des collines du sahel. Ici chaque rue est une page d’histoire. Chaque histoire a son lot d'anecdotes. Longtemps jugée destination difficile, Alger revient dans la partition des destinations d'affaires, à découvrir aussi en dehors des rendez-vous professionnels.



Alger fut d’abord un comptoir phénicien avant d’être conquise par les Romains puis convertie à l’Islam à 711. C’est ensuite au tour des Espagnols de l’assiéger avant qu’elle ne tombe sous domination ottomane. Les Français en sont les derniers occupants. Alger a conservé les traces de cette histoire mouvementée. Si la colonisation et les ravages de la guerre ont détruit de nombreux palais, il reste encore de superbes vestiges à découvrir. Les difficiles relations politiques entre la France et l'Algérie s'estompent aujourd'hui et nombreux sont les Algériens à apprécier la discussion avec les voyageurs francophones.

 
Contrairement à ce que l'on croit souvent, les Algériens apprécient de travailler avec les Français qu'ils trouvent courtois et agréables. S'ils sont accueillants, et généralement attentifs à vos propos, il n'en demeure pas moins qu'ils attendront de mieux vous connaître avant d'engager des relations commerciales poussées avec votre entreprise. Pour eux, l'homme a souvent plus de valeur que la marque qu'il représente. Il faut donc consacrer du temps à la discussion, essentielle à la perception des habitudes de travail et à la culture de l'entreprise algérienne que vous visitez.
Les Algériens apprécient la ponctualité, c'est une marque de respect qui vous rendra à leurs yeux un interlocuteur de qualité. N'oubliez jamais qu'en Méditerranée, on prend le temps de réfléchir sans forcément répondre aux attentes immédiates des Européens. N'hésitez pas à poser la même question en utilisant des mots différents sans pour autant manifester une quelconque impatience. Cela serait mal vu. Évitez les remarques du type : «Vous parlez bien le français». Pour beaucoup d'interlocuteurs, il s'agit d'une vision arrogante du pays liée à une histoire commune bousculée. Évitez donc de parler du passé franco-algérien sauf si votre interlocuteur vous y invite. Pas question non plus d'aborder la problématique de la religion, de la politique et de la liberté d'expression. Personne ici ne souhaite exprimer sur ces sujets. Enfin, habituez vous au thé à la menthe qui représente ici plus qu'une simple boisson. C'est un geste de bienvenue qui marque le début de la discussion et qui se renouvelle deux ou trois fois pendant la rencontre. N'oubliez jamais que les Algériens sont très friands de la télévision française et qu'ils connaissent parfois mieux que vous l'actualité du moment. Évitez là aussi les sujets glissants (l'immigration ou le racisme) et n'hésitez pas à faire changer le cours de la discussion si vous sentez que vous engagez sur un terrain difficile.

A voir à Alger


Alger est une ville riche d'une histoire très tournée vers la mer. On l'oublie, mais c'est tout d’abord un port. On peut se balader sur le front de mer pour apercevoir les nombreux cargos qui mouillent au large. Des petits restaurants proposent des poissons grillés que l'on mange à même des tables en bois. Direction ensuite le centre ville et le marché Meissonnier. Un véritable festival de couleurs et de senteurs : fruits et légumes, pyramides d'olives noires et vertes, poisson frais,... Pour ses achats de souvenirs, c’est au centre Riadh El Feth que l’on fera des affaires. Toutes les merveilles de l’artisanat national sont regroupées ici : articles en cuir, bijoux en or et argent, céramiques précieuses, tapis orientaux de bonne qualité. Avant l’achat, il ne faut pas oublier de marchander, un véritable rituel !
Parmi les incontournables de la ville : Notre Dame d’Afrique, une basilique de style néo-byzantin qui domine le quartier de Bab El Oued. La Casbah, le cœur historique d’Alger classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Bien que délabrée, elle recèle encore des trésors d’architecture mauresque. La Grande Mosquée et son architecture almoravide, le plus ancien édifice de la ville. Le palais du Raïs, dernier témoin de l’ancien prolongement de la Médina jusqu’à la mer. Enfin, il faut aller visiter le palais qui abrite aujourd'hui le musée des Arts et Traditions Populaires d’Alger. Dès 1930 c'était la première mairie d'Alger. Mais le lieu se prête peu à l'expansion de l'administration française et se retrouve bâtiment administratif avant de devenir à l'indépendance, en 1961, Musée des Arts populaires. Situé dans la dans la rue Souk El Djemâa, c'est l'un des derniers vestiges de l'architecture coloniale du 19ème siècle.
 

Visiter la ville en trois heures ou plus



 En 3 heures 
• Se perdre à Bâb El-Oued. Ce quartier populaire est célèbre pour sa Place des Trois Horloges et marché Triolet.
• Visiter Le musée Bardo. Cette ancienne demeure est un exemple classique des belles maisons de style turc construites sur les hauteurs d'Alger. Elle abrite des collections d’ethnographies et préhistoriques particulièrement riches.
• Voir le jardin d’essai, un superbe jardin d’acclimatation à la végétation luxuriante. Même si certaines plantes mériteraient une bonne coupe, c’est une véritable escapade verte au cœur de la ville.
• Admirer la grande poste est située au cœur d'Alger. C’est le principal repère touristique du centre-ville. Construite en 1910 par les architectes Voinot et Toudoire1, elle est le symbole de l'architecture conqérante de l'époque coloniale française. Remarquable à l'intérieur mais plus massive à l'extérieur, elle abrite toujours les services de la poste algérienne.

En une après midi 
Visiter les ruines de Tipasa ou Tipaza. A 70 km de la capitale, le site de Tipasa offre des vestiges romains exceptionnels, face à la mer. Son musée renferme une superbe collection de mosaïques.

Une soirée 
Spectacle de danse orientale. Pour voir se déhancher langoureusement des danseuses sur des airs de musique orientale, il faut se rendre au Koutoubia ( 54 - 56 rue Didouche Mourad). L’occasion d’apprendre les rudiments de la danse du ventre.

Pour un verre 
L'hôtel El Djazaïr (anciennement Saint George). L’établissement a été fondé en 1889 sur l'emplacement d'un vieux palais hispano-mauresque. Témoin de l’histoire du pays, cette adresse a été celle de prestigieuses personnalités : le roi de Grèce, André Gide, Kipling, Edith Piaf… Niché au cœur d’un jardin botanique, il offre au voyageur un havre de paix. On peut y prendre un verre au Salon Ambassadeur ou à la brasserie Les Voûtes. Le soir, la discothèque Pacha Club accueille la jeunesse branchée de la ville.
 

Adresses utiles

• Ambassade de France à Alger - 25, Chemin A. Gadouche - 16035 Hydra – Tél. : 213 021 98 17 17 - Fax : 00 356 22 48 06 26
• Office du tourisme d'Alger - 2, Rue Smaïl Kerrar – Tél. : 213 21 71 29 81 ou 84
• Aéroport Houari Boumediene d’Alger à 20 km du centre ville - Tél. : 213 0 21 50 91 91 ou 21 50 91 00
• Gare de l’Agha - Rue Hassiba-Ben-Bouali - Tél. : 00 213 21 71 15 10

• Inviter un client au restaurant de l'hôtel El Aurassi
C'est l'un des restaurants italiens les plus appréciés de la ville. Situé dans l'hôtel éponyme, le Fibonacci offre une cuisine méditerranéenne raffinée aux couleurs de l'italie matinée de saveurs orientales. Un lieu de rendez vous confortable pour travailler. 2, Boulevard Frantz Fanon, Les Tagarins, Alger Tél: 213 (0) 21 74 82 52 Fax: 213 (0) 21 71 72 87/90 reservation@el-aurassi.com 

Bons plans 
• Le Corsair - 3, bis escalier de la Pêcherie - Alger - Tel : 00 213 21 71 01 43. Pour déguster des spécialités de poissons tout frais péchés.
• Dar El Bey - Bois des Arcades Riad El Feth - Alger – Tel : 00 213 21 67 10 58 - Les gourmands seront ravis dans cette pâtisserie traditionnelle qui propose des douceurs typiques : makroud ou cornes de gazelle.
• Huilerie Aboulkacem - 8 rue Notre Dame d’Afrique, Bab El-Oued - Alger - Tel : 213 21 96 52 75 - Pour faire le plein d’huile de Nigelle, qui soigne de nombreuses infections.
• Atelier de céramiques de Mohamed Boumehdi - 43, rue Boualem Bouchafaa - Alger – Tel : 28 44 02 - Pour découvrir les œuvres de ce grand céramiste aujourd’hui disparu. On peut y acheter de nombreux souvenirs.
• Spa secrets d’Orient - 24 rue Abane Ramdane-Lot N7 Chéraga - Alger - Tel : 213 21 36 41 95 - Pour se remettre d’une journée de visite, direction la salle de massage ou le hammam, véritable institution en Algérie.

Bonnes adresses hôtelières 
Hôtel Sofitel, 172, Rue Hassiba Ben Bouali - BP 15 2R - El-Hamma-Les Annassers - Alger Tél : 213 (0) 21 68 52 12
Hôtel Hilton, Pins Maritimes El Mohammadia, Alger, Algérie 16000

Médecins généralistes parlant français 
Dr. Ouiza TABTI - 83, boulevard Krim Belkacem, Alger -Tél. 00 [213] (21) 63.93.25
Dr. Karim DENDENE - 9 rue Monge - Alger 16000
 


Pratique

Durée de vol : 2h20 au départ de Paris - 1h15 au départ de Marseille 
Climat : méditerranéen
Compagnie aérienne au départ de France : Air Algérie
Indicatif téléphonique : 00 213 (au départ de la France)
De l'Algérie vers la France : 00 33

Horaires des bureaux : 8h à 12 h et de 13 ou 14 h à 16 ou 18 heures (selon administration)
Commerces ouverts de 9h à 19 h (18 pour le centre ville d'Alger)
Fermé vendredi (jour de prière) et samedi. Certaines représentations européennes sont fermés le Dimanche mais ouvertes le Samedi.

Tenue vestimentaire 
Pour les hommes, dans le cadre de relations commerciales, le costume sombre est conseillé. Pour la vie quotidienne, pour les cadres et les techniciens, si la cravate n'est pas obligatoire, il est conseillé d'avoir une veste (les couleurs claires sont acceptées) et une chemise pour la première visite.
Pour les femmes, les bras nus sont déconseillés, tout comme les mini jupes ou les chemisiers trop décolletés. Il n'y a aucune interdiction mais le respect des interlocuteurs est important.

Le prix..
D'un café : 70 centimes d'euros
D'un soda : 1 €
D'un repas dans la rue : de 1,20 à 3,40 €
D'un dîner dans un restaurant chic : 20 €
 

Formalités d'entrée


Les ressortissants français souhaitant se rendre en Algérie doivent obtenir un visa au préalable. Celui-ci est délivré par le consulat du lieu de résidence du demandeur.

Les formulaires de demandes de visas, dûment remplis en double exemplaires, accompagnés du passeport d’une validité minimum de six mois, de sa photocopie et de deux photos d’identité récentes et identiques, d’une attestation d’assurance voyage – assistance rapatriement, seront à déposer auprès du Consulat du lieu de résidence habituel du demandeur, accompagnés des pièces complémentaires indiquées selon le type du visa sollicité. Il est possible de télécharger le formulaire en ligne
La demande de visas d’affaires, devra être appuyée d’une lettre de l’employeur (lettre de mission) ou d’une lettre d’invitation du partenaire en Algérie et d’une réservation d’hôtel ou attestation de prise en charge par l’organisme invitant.

La demande de visa de travail doit être accompagnée d’une autorisation de travail délivrée par les autorités algériennes compétentes. Le visa de travail est délivré au titulaire d’un contrat de travail et d’une autorisation provisoire de travail, préalable au permis de travail, délivrée par les services compétents chargés de l’emploi et d’une attestation, visée par ces mêmes services, par laquelle l’organisme employeur s’engage à assurer la prise en charge du rapatriement du travailleur étranger dès la rupture de la relation de travail.

Une taxe doit être réglée lors du retrait du visa.
  • visa moins de 90 jours 85 €
  • visa plus de 90 jours 125 €

Durée: 1 ou 3 mois (durée de séjour)
Entrée simple ou entrées multiples

Délais habituel d'attribution : de 1 à 14 jours

Extension des visas sur place
Le visa peut être prolongé en Algérie sous certaines conditions.
Bien avant l'expiration du visa en cours, s'adresser à:
Wilaya d'Alger
Bureau des étrangers
20, bd Zighout Youcef
021 73 00 73

(sources : Ambassade d'Algérie en France)
 





 

jeudi 22 novembre 2012

Perspectives de la coopération algéro-française ?


L’Algérie est un partenaire stratégique en matière d’énergie pour la France et généralement pour l’Europe (concurrent de la Norvège et de la Russie). Et ce, à travers Medgaz (Europe, via Espagne), Transmed (Europe, via Italie, le projet Galsi étant actuellement en suspens), les prévisions étant une exportation totale de 85 milliards de mètres cubes gazeux à l’horizon 2015, dont une grande partie en direction de l’Europe. Il faudrait entrevoir également le développement de l’énergie solaire qui peut donner lieu à une coopération par la promotion de multitudes de PMI/PME du fait des données concernant l’épuisement à terme des énergies fossiles en Algérie, dont la durée de vie des réserves en termes de rentabilité financière : 16 ans pour le pétrole, 25 ans pour le gaz, en tenant compte de la forte consommation intérieure et des prévisions d’exportation. Avec un territoire de 2,5 millions de km2, et une démographie dynamique (taux de croissance de 2%/ an avec 37 millions d'habitants fin 2011, 42 millions en 2020, 50 millions en 2030). les richesses de son sous-sol (pétrole et surtout gaz : 4ème exportateur mondial), l’Algérie dispose d’une situation macroéconomique relativement saine avec une dette extérieure de moins de 3% du PIB, des réserves de change importantes de plus de 193 Mds USD (couvrant 3 ans d'importations), malgré une reprise de l’inflation qui devrait clôturer en tendance annuelle à plus de 8% en 2012, et un chômage qui touche une grande fraction de jeunes et récemment les diplômés , la diversification de l’économie, la modernisation et le développement des infrastructures, l’investissement et la création d’emplois sont les grands axes de la politique de développement du pays. Un vaste plan d’investissements sur la période 2009-2014 de 286 Mds USD est en cours de réalisation. Dans le cadre d’un partenariat gagnant -gagnant la coopération entre l’Algérie et la France peut être renforcée. Selon le trésor français, avec une part de marché de 15% et des exportations, la France est l’un des tous premiers investisseurs en Algérie avec un stock d’IDE estimé à 1,9 Md € (Banque de France) en 2010. 450 entreprises françaises sont présentes en Algérie et génèrent 35 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects. Si l’on s’en tient aux aspects économiques, l’objectif de la visite du président français François Hollande s’inscrit dans le cadre de la volonté des deux pays de dynamiser les relations par le biais de partenariats interentreprises, de type gagnant-gagnant, en synchronisant nos actions afin de rapprocher des intérêts économiques et commerciaux des entreprises des deux rives de la Méditerranée, notamment les partenariats publics et privés, la formation, le transfert de savoir axé sur les innovations en Algérie. Plusieurs accords par le passé ont matérialisé la coopération algéro-française. Dans le domaine énergie, l’accord signé en 2003, entre l’Agence de promotion et de rationalisation de l’énergie (APRUE), côté algérien, et l’ADEME, Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, ainsi qu’entre l’entreprise nationale Sonatrach et Gaz de France par les PDG des deux compagnies. On relèvera par ailleurs que les investissements en hausse de Total marquent le retour des Français dans le secteur des hydrocarbures en Algérie, où ils ont été supplantés par les Américains et les Britanniques dans les années 1990-2000. Concernant les services, on ne saurait ignorer la présence de banques françaises en Algérie, à l’instar de BNP-Paribas et de Société Générale, ainsi que d’assureurs français, comme Axa, et de nombreuses PME/PMI dans l’industrie et le bâtiment et travaux publics. Concernant l’usine Renault l’ex ministre de la promotion de l’Investissement algérien avait d’affirmé en juillet 2012 que l’Algérie produira des voitures Renault, 75 000 unités par an. Or, les normes internationales pour les voitures de moyenne gamme tendent vers 300 000 à 400 000 unités par an. Il s’agit donc de répondre à des questions stratégiques de faisabilité de tout projet. Construit-on actuellement une usine de voitures pour un marché local ou régional, voire mondial, afin de garantir la rentabilité financière face à la concurrence internationale ? Cette filière n’est-elle pas internationalisée – des sous segments s’imbriquant au niveau mondial et : quelle sera la capacité de production, à quels coûts, hors taxes, l’Algérie produira-t-elle cette voiture d’autant plus que l’on peut interdire les importations? Et que se passera-t-il, en tendance, lorsque le dégrèvement tarifaire allant vers zéro reporté à 2020 selon les accords qui lient l’Algérie à l’Union européenne ? Comme il ya lieu de revoir le mode d’attrait de l’investissement productif étranger afin qu’il puisse se développer davantage en Algérie, ce qui pose la problématique à la suite des dernières mesures adoptées des 49/51%. En effet, lors de mes visites à l’étranger, j’ai pu constater que la majorité des investisseurs internationaux– pas seulement les Français – sont réticents quant à la règle des 49/51%. En dehors des secteurs stratégiques, il serait souhaitable d’aller vers des critères plus positifs pour l’Algérie, à savoir une balance technologique et financière positive, et faire participer notre émigration, qui a acquis un savoir-faire. La loi de finances complémentaire 2009, avalisée par celles de 2010/2011, prévoit pour le commerce 30% au maximum pour les étrangers et 70% pour les nationaux. Pour l’agriculture, la nouvelle loi foncière 2010 restreint presque toute activé pour les étrangers. Concernant l’encadrement de l’investissement étranger dans les services, BTPH et industries y compris les hydrocarbures et les banques-assurances, le privé étranger doit avoir au maximum 49% et le local 51%. Pour être en position de force dans les négociations internationales à la lumière des nouvelles mutation géostratégiques mondiales, l’Algérie faire des efforts pour réformer structurellement ses institutions et l’économie, aller vers l’Etat de Droit, plus de démocratie en luttant contre la corruption socialisée qui menace les fondements de l’Etat algérien (bonne gouvernance) évitant le statu quo suicidaire.
Conclusion
Il faut le reconnaître que les relations économiques entre l’Algérie et la France, malgré des discours de bonnes intentions, sont loin des attentes des deux pays. La visite du président François Hollande en Algérie permettra t- elle de relancer la coopération entre l’Algérie et la France grâce à un partenariat stratégique qu’il s’agit clairement de définir ? Car les échanges se limitent essentiellement aux hydrocarbures pour la partie algérienne, aux services, notamment bancaires, l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques et les produits issus de l’industrie automobile – pour la partie française, alors que les potentiels sont énormes. Sous réserve de profondes réformes micro-économiques et institutionnelles, une visibilité et cohérence dans la politique socio-économique évitant l’instabilité juridique perpétuelle qui décourage tout investisseur dans le moyen et long terme, expliquant la dominance du commerce et de la sphère informelle qui contrôle plus de 40% de la masse monétaire en circulation et 65% des segments de produits de première nécessité, l’Algérie a toutes les potentialités pour passer d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures. Elle peut, sous réserve d’un réalisme politique qui doit trancher avec les nostalgies dépassées des années 1970, devenir un pays pivot dans l’espace euro-méditerranéen, au sein du Maghreb pont entre l’Europe et l’Afrique, principal défi du pays entre 2012/2020. Dans ce cadre l’Algérie et la France, tout en n’oubliant pas le devoir de mémoire, doivent dépasser les préjugés, de projeter vers l’avenir et entreprendre ensemble au sein de ces espaces mondialisés (1).
Dr Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités, expert international en management stratégique

Comparaison des économies française et algérienne

La population algérienne est au 01 janvier 2012 de 37 millions contre 65 millions pour la population française. Le produit intérieur brut algérien en 2011 est d’environ 183 milliards de dollars dont 40% d’hydrocarbures mais en réalité avec les effets indirects de la dépense publique via les hydrocarbures plus de 80% contre un PIB français de 2.800 milliards de dollars. Les exportations françaises se chiffrent à environ 504 milliards de dollars non compris les services (115 milliards de dollars) la France étant le 5 ème exportateur mondial de services selon le rapport de l’OMC derrière les USA- l’Allemagne- le Royaume Uni et la Chine ayant 3,5% du marché mondial montrant les mutations du mode d’accumulation mondial fondé sur la connaissance. Cependant, la France n'a pas enregistré d'excédent commercial depuis 2003 et en 2011, le déficit a été de 69,6 Md€ contre 52 Md€ en 2010, soit une aggravation de 26% par rapport au déficit de 2010 (51,4 milliards). La facture énergétique s'est fortement alourdie pour atteindre 62,4 milliards d'euros, soit 14,4 milliards de plus qu'en 2010. A elle seule, la facture énergétique représente 90% du déficit commercial français. Néanmoins, elle n'est responsable que des trois quarts de la dégradation du solde commercial renvoyant à la forte appréciation de l'euro face au dollar et aux monnaies asiatiques et à la faiblesse de la compétitivité notamment par rapport à l’Allemagne et les pays émergents. Pour l’Algérie les exportations sont de 73 milliards de dollars, les services exceptés Air Algérie étant presque nuls dont 98% d’exportation d’hydrocarbures. Les importations françaises quant à elles sont évaluées à 594 milliards de dollars contre 45 pour l’Algérie auquel il faut ajouter 12 milliards de dollars de services. Les exportations Algérie- France sont de 4,52 milliards de dollars contre une importation de 6,06. Les importations de biens de la France vers l’Algérie représentent 0,8% des importations totales et ce ratio représente pour l’Algérie 7,2%. Le ratio des exportations de biens de la France vers l’Algérie non compris les services représente 1,2% et si l’on inclut les exportations de services ce ratio passe à 0,97% et pour l’Algérie 6,19% n’exportant pratique ment pas de services étant un consommateur pour de produits technologiques. Par rapport au produit intérieur brut (PIB), le volume total des échanges en 2011 étant d’environ 10,58 milliards de dollars (exportation plus importation) La productivité de la France par rapport à l’Algérie est de 878% (presque neuf fois) et le ratio échanges Algérie-France sur le PIB est de 5,78% pour l’Algérie et seulement de 0,37% pour la France. Les réserves de change l’Algérie sont estimées a 193 milliards de dollars au 01 septembre 2012 non, compris les réserves d’or d’environ 173 tonnes. La France souffre d’endettement alors que l’Algérie est en surliquidités. Selon le rapport 2011 de la Banque d’Algérie, le total des crédits à l’économie était de 3.727 milliards de dinars, les banques ayant 50 milliards de dollars de surliquidités qu’elles n’arrivent pas à transformer en capital productif, favorisant surtout les importateurs mus par la rentabilité immédiate. Ces surliquidités expliquent que 86% des réserves de change de l’Algérie sont placées à l’étranger en majorité en bons de trésor américains, en obligations européennes ainsi que sa quote part au FMI de 1,96 md de DTS (près de 3 mds de dollars) qui s’ajoute à la décision de l’Algérie de participer à l’emprunt lancé par le FMI avec un montant de 5 milliards de dollars. Pour la France, les réserves nettes de change selon des chiffres publiés par le Ministère de l'Economie et des Finances s'élevaient à 156,3 milliards d'euros (197,2 milliards de dollars) contre 157,5 milliards (193,5 milliards de dollars) en aout 2011, soit une diminution de 1,2 milliard. Les réserves se répartissent à hauteur de 102,9 milliards de dollars pour les réserves en or, 34,5 milliards pour les réserves nettes en devises, sept milliards pour la position de réserve au FMI et 11,3 milliards pour les avoirs en DTS.

Dr Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités, expert international en management stratégique

La visite de Hollande à Alger permettra-t-elle la relance de la coopération ?


Quelle teneur aura finalement cette visite du président français à Alger ?

Le 17 octobre 2012, le président François Hollande a été le premier président de la République française à reconnaître, au nom de la République, des faits historiques. En rendant hommage aux victimes de la répression du 17 octobre 1961, le chef de l’État s’inscrit dans le prolongement des déclarations apaisées adressées de part et d’autre de la Méditerranée sur les sujets de mémoire.

De son côté, le président Bouteflika a adressé, le 14 juillet 2012, un message à son homologue français dans lequel il évoquait les profondes blessures qu'avait laissées la période coloniale en Algérie, et invitait son homologue à construire ensemble "un avenir de paix et de prospérité pour les jeunes de nos pays". Se pose cette question stratégique : lors de la visite en Algérie du président Hollande les 19-20 décembre 2012 y aura t-il une volonté claire des deux côtés de la Méditerranée de bâtir, par le dialogue, un avenir partagé ?
Dr Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités, expert international en management stratégique