mardi 17 mai 2011

Algérie-Union Européenne :

 Un 4e round de négociations pour

 le 21 juin

Visas : “Il est important d'ouvrir le monde aux jeunes Algériens”, 
selon M. Füle



Signature, en septembre prochain, d'un accord dans le domaine scientifique et technologique entre l'Algérie et l'UE.
“L’Union Européenne se félicite que l’Algérie ait levé l’état d’urgence et engagé des réformes sociales, économiques et politiques ».C’est ce qu’a affirmé hier, M. Stefan Füle lors d'une conférence  de presse animée conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, à l'issue d’une séance de travail tenue à Djenane El Mithak.
En effet, le commissaire européen  chargé de l'Elargissement et de la Politique de voisinage a exprimé sa satisfaction de voir « les choses évoluer positivement» en Algérie, exprimant «le soutien et la solidarité» des pays de l’UE, et souhaitant que ces réformes «puissent répondre aux aspirations du peuple algérien». L’hôte de l’Algérie a déclaré être «convaincu » que les deux parties peuvent renforcer leurs relations dans de nombreux domaines, « puisque nous partageons le même esprit de confiance et de respect mutuels ». M. Füle, dont c'est la seconde visite depuis juin 2010 en Algérie, a évoqué les changements intervenus dans la région, indiquant qu'avec ces  révolutions, l'UE était aussi en train de changer ses rapports avec ces pays du  Sud. «Nous avons assisté à des révolutions historiques dans cette partie du monde», a-t-il indiqué, expliquant que «l’Union Européenne apporte son soutien total à l'Algérie et aux Algériens ». Néanmoins, si les relations politiques bilatérales sont au beau fixe, il n’en va pas de même sur le plan économique. «Sur ce plan- là, nous sommes en deçà du potentiel qui existe entre les deux parties», a affirmé M. Füle qui a tenu à préciser que si  «l'investissement européen en Algérie a été multiplié par cinq ces dernières années cela ne veut pas dire que nos deux pays soient satisfaits, de ce niveau d'investissement», Il a souligné dans ce cadre qu'il s'était mis d'accord avec M. Medelci  pour poursuivre les négociations en vue de parenir à un consensus sur le démantèlement tarifaire et la promotion de l'investissement direct étranger en Algérie. Le commissaire européen a, dans ce contexte, révélé le fait que des propositions «concrètes» et des suggestions «très encourageantes»  par rapport au calendrier des négociations sur le démantèlement tarifaire, ont été faites. Toutefois, il a souligné qu'il était «encore trop tôt pour donner  des résultats définitifs» et qu'il «faudra attendre quelques semaines, parce que les travaux sont en cours».  M. Füle a dans ce cadre, rappelé que trois réunions à haut niveau, dont la dernière s’est tenue au mois de février dernier, ont évoqué cette question, soulignant l'importance de «se respecter mutuellement et de respecter  les préoccupations de l'Algérie ». Il s'agit également, a-t-il ajouté, de se rencontrer à mi-chemin, dans «un esprit de compromis et de trouver une solution dans le cadre de l'accord  d'association». «J'ai été très encouragé par les propos du ministre concernant les réformes touchant notamment la lutte contre la corruption et le renforcement de l'efficacité judiciaire afin de créer les conditions propices à l'investissement étranger  en Algérie», a indiqué M. Füle pour expliquer que ce sont là les deux principes universels pour attirer les IDE.

Mourad Medelci : «Notre défi, c'est de pouvoir créer les conditions pour recevoir plus d'investisseurs»
D’ailleurs, et pour mieux consolider les relations bilatérales, l'Algérie et l'Union européenne ont décidé officiellement  de créer en commun, un «comité de dialogue politique», a annoncé pour sa part, notre ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. «Nous avons convenu l'année dernière du principe de créer, pour la première  fois, un sous-comité de dialogue politique entre l'Algérie et l'UE. Aujourd'hui, nous avons pris officiellement la décision de créer ce comité ».  «Ce comité, a indiqué le ministre, va offrir un cadre de consultations permanentes entre  l'Algérie et l'UE sur des questions politiques, sécuritaires et celles relatives  aux droits de l'homme ». Par ailleurs M. Medelci nous apprendra que l 'Algérie et l'Union européenne  ont convenu de  tenir, au plus tard début juin à Alger, un quatrième round de négociations sur la révision  du calendrier du démantèlement tarifaire. Il devait préciser dans ce contexte  que les délégations des deux parties seront mandatées  pour finaliser la négociation sur la révision de ce calendrier.  Il a rappelé que l'accord d'association Algérie-UE permettait à l'Algérie  de solliciter une révision de ce calendrier « pour tenir compte de la nécessité  d'accompagner les efforts, qui, au niveau de plusieurs filières industrielles ou agricoles, sont faits par le gouvernement pour essayer de les développer  et de les moderniser ».
  M. Medelci a affirmé que la priorité pour  l'Algérie reste de développer des secteurs hors hydrocarbures dans le cadre de la diversification de son économie nationale.    «Notre défi, que nous partageons avec nos partenaires, en particulier  l'UE, c'est de pouvoir créer les conditions pour recevoir plus d'investisseurs  dans différents créneaux hors secteur des hydrocarbures », a-t-il déclaré. Pour ce qui est de la coopération scientifique et technique, le ministre des Affaires étrangères a fait remarquer qu'un « travail considérable » a été réalisé dans ce domaine, annonçant la signature, en septembre prochain, d'un accord dans le domaine scientifique et technologique entre l'Algérie et l'UE.      
M. Medelci a indiqué, par ailleurs, avoir examiné avec M. Stefan Füle la situation aux plans international et régional. « Nous avons échangé des informations sur la situation au Sahel et dans un certain nombre de pays arabes, singulièrement en Libye », a-t-il dit.        
«Nous avons exprimé le voeu que la paix revienne le plus rapidement possible dans ce pays frère et voisin et que le dialogue retrouve ses marques entre les Libyens afin qu'ils puissent se donner eux-mêmes les institutions qu'ils souhaitent avoir », a-t-il estimé.
Il importe de préciser que M. Füle se trouve en Algérie pour une visite de deux jours qui intervient peu avant la tenue de la sixième session du Conseil d'association en juin prochain.       
 Elle est une « opportunité » pour passer en revue le bilan de la coopération  bilatérale avec l'Union européenne (UE), premier partenaire commercial de l'Algérie, et de discuter des possibilités de son renforcement et  de son élargissement à des secteurs hors hydrocarbures dans le cadre d'un partenariat mutuellement bénéfique,
M. Stefan Füle est en charge de la politique européenne de voisinage, marquée depuis quelques mois par le début d'un processus de rénovation.
Amel Zemouri
A propos de la question des visas :
«Il est important d'ouvrir le monde aux jeunes Algériens», selon M. Füle
M. Medelci a tenu à préciser que la question  des visas est traitée de manière bilatérale entre l'Algérie et « chacun » des pays de l'UE.
Au vu des proportions que prend ce sujet d’actualité, il est prévu que l’Union européenne propose à ses Etats membres l’option d'offrir aux Etats tiers, un accord double qui traite en même temps de la réadmission des migrants clandestins et un autre sur la facilitation de l'octroi de visas d'entrée. C’est du moins ce qu’a annoncé hier, le commissaire européen chargé de l'Elargissement et de la Politique de voisinage, M. Stefan Füle.      
Néanmoins rien n’est encore gagné selon lui : « Ce ne sera pas une tâche facile pour convaincre tous les Etats membres », a-t-il expliqué au cours de la conférence de presse qu’il a animée conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, à l'issue de leur séance de travail. Réfutant l'idée selon laquelle l'UE exigerait des pays concernés le préalable d'un accord de réadmission de leurs ressortissants entrés illégalement en Europe contre une facilitation de l'octroi des visas d'entrée, M. Füle a affirmé que la Commission européenne était tout à fait persuadée que la mobilité des personnes « est un aspect très important pour la coopération». «Nous voulons non seulement traiter la mobilité illégale mais aussi la  mobilité légale », a souligné M. Füle, qui a mis en évidence l’importance « d’ouvrir le monde pour les jeunes Algériens ». Pour ce, « nous voulons tirer profit du code des visas qui existe et qui permet  de faciliter l'obtention de visas, notamment les entrées multiples pour certaines catégories de la population comme les hommes d'affaires, les étudiants, les universitaires et les représentants de la société civile », a-t-il conclu. Pour sa part, notre ministre des affaires étrangères, M. Medelci, a tenu à préciser que la question  des visas et de la réadmission sont des dossiers traitées de manière bilatérale entre l'Algérie  et chacun des pays de l'UE, précisant que la liberté de circulation « ne doit pas porter préjudice aux pays d'accueil, qu'il s'agisse des pays de l'UE ou de l'Algérie». Selon le ministre, « même s’il y a eu quelques améliorations concernant le nombre de visas accordés depuis quelques années, il n’en demeure pas moins vrai qu'il reste beaucoup à faire pour améliorer cette liberté de circulation».
Amel Z.

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