samedi 13 octobre 2012

Michel Perrinet, Président Octave.Biz :"La révolution du e-commerce va être du même ordre que celle du mobile"


Le e-commerce en Algérie peut-il réellement marcher ! Michel Perrinet, président d'Octave.biz semble y croire. Liberté l’a rencontré lors du Med It qui s'est déroulé récemment à Alger.

[Interview réalisée par Imène Amokrane]

Liberté : Le développement du commerce électronique suppose la modernisation du système bancaire et la mise en place de nouvelles modalités de paiement, à l’instar du paiement à la carte de crédit, cartes bancaires, cartes de retrait CCP. Or ces moyens ne sont pas très répandus en Algérie ! Comment comptez-vous vous y prendre en voulant entrer dans le marché algérien ?

Michel Perrinet : Pour faire du e-commerce il faut pleines de choses. L’e-payement n’est que l’un des aspects. En attendant il y a beaucoup d’étapes à franchir pour les distributeurs pour être prêts au e-commerce. Il y a donc une possibilité de faire des sites de vente en ligne en permettant d’avoir cette profondeur de gamme et en organisant tous les services support nécessaires pour réaliser cela. C'est-à-dire la logistique, la gestion des stocks, la satisfaction utilisateurs. Pour que la confiance numérique existe il est essentiel que l’en remplisse un grand nombre d’étapes. L’e-payement n’est que l’une des étapes. Il y a moyen de le contourner en apportant des solutions de vente en compte avec un dépôt de garantie et un payement à la livraison. On peut aussi recourir au payement traditionnel, le chèque. Nous, on valide le panier, on décide de réserver la marchandise et on attend le payement avant de l’expédier. Il y a alors des moyens alternatifs pour démarrer l’e-commerce. Ce qui compte pour nous c’est que le distributeur soit prêt le jour où le payement sera là.

Il faut dire qu’on recense peu de sites d’e-commerce en Algérie. Ça ne vous a pas découragé !
J’ai fait une conférence au Med-It(24 septembre 2012, ndlr)  sur les prospectives et le nombre de sites web qui devraient y avoir en Algérie dans les années à venir. Je ne pense que les difficultés réglementaires autour du payement ont refroidis beaucoup d’aventures. Je pense que les expériences passées qui ont eu des problèmes de satisfaction clients ont découragés les commerçants. On parle beaucoup aujourd’hui de confiance numérique, elle est d'ailleurs le cœur du e-commerce. L’Algérie est particulièrement adaptée  et habituée d’établir la confiance dans la relation face-to-face, et établir cette confiance dans le digital est beaucoup plus complexe.

Vous devez alors inspirer une certaine confiance aux utilisateurs…
C’est mon rôle principal. L’internaute qui vient vers un distributeur à cause de sa notoriété attend que le distributeur garantisse la promesse-client qu’il fait, la disponibilité dans les stocks, de livrer dans les temps, au bon prix, et avoir le bon produit à l’arrivée. Tout ces éléments de promesses constituent la confiance dans le numérique.

« L’internet est un support marketing ». Comment l’exploiter pour attirer vos clients, et l’utiliser à votre avantage ?
Il y a trois aspects dans le marketing sur internet, il y a d’abord l’acquisition de trafic, c'est-à-dire faire venir à sois. Le deuxième va être la fidélisation, en enfin il y le marketing comportemental, pendant l’acte de vente sur le site web. C'est-à-dire quand on connaît l’internaute on peut lui suggérer un produit qui l’intéresse.

Vous n’allez donc pas proposer vos services uniquement aux gens qui se trouvent à Alger ?
En France nous sommes implantés à l’Ouest, je veux dire par là que la distance n’est plus  un problème grâce à internet. On fait nos formations et services à distance. Le contact physique est nécessaire au niveau de la démarche commerciale, et un peu dans la mise en place.

Que pourrait apporter l’e-commerce à l’économie algérienne ?
Je crois qu’on n’imagine pas ce que ça pourrait apporter. La révolution du e-commerce va être du même ordre que celle que vous avez connu avec le mobile. En deux ans tout le monde était équipé. Et ça a changé les mœurs, il n’y a plus besoin de se déplacer. Le e-commerce est une révolution du même ordre. Ce qui m’interpelle c’est qu’en Algérie vous avez d’autant plus besoin du commerce, parce que vous avez un territoire grand et très répandu et la population n’est pas si dense que cela. Vous avez un contexte économique et culturel tout à fait adapté à la vente à distance d’une façon générale, et en particulier le e-commerce. Ce qu’il faut c’est qu’on arrive à amorcer la pompe.

Vous vous êtes installés sur les autres pays du Maghreb ?
Non. Nous pensons qu’en Algérie les opportunités sont plus favorables.

Qu’est ce qu’il vous a amené à réaliser ce projet en Algérie ?
C’est avant tout à la demande d’un distributeur algérien qui est aujourd’hui client chez nous, avec qui nous préparons quatre sites web et le temps qu’il finalise tout ce qui est problématique logistique, car c’est le principal sujet  du e-commerce. On pense ouvrir les sites au mois de janvier, en attendant le distributeur souhaite rester discret.
I.A
Liberté

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