samedi 18 octobre 2014

Entretien avec Abdelkader Khomri, ministre de la Jeunesse : « Nous avons demandé une évaluation du dispositif Ansej qui sera présentée le 13 octobre »

khomri

L’État n’est-il pas en train de fabriquer une jeunesse assistée à travers notamment le dispositif Ansej ?
Je crois que la démarche est universelle ! Dans tous les pays du monde, il y a des accompagnements pour le développement de l’entreprenariat. L’Algérie se distingue, peut-être, par un effort un peu plus fourni que d’autres pays. Cela ne veut pas dire qu’on aide un jeune à devenir assisté. Dans le débat général, il y a une tendance qui consiste à dire que les jeunes sont en train de profiter des crédits. Je pense qu’il faut faire la part des choses. J’ai tenu une réunion avec le responsable de l’Ansej et j’ai vu qu’il y avait des résultats. Beaucoup de jeunes ont réussi à créer des entreprises et ils ont trouvé leur place dans l’environnement social. Mais il y a également des jeunes qui n’ont pas la chance de réussir par manque d’expérience et de performance parfois. Et lors de la conférence nous allons essayer de décrypter les raisons de cet échec.
Pouvez-vous nous citer des entreprises championnes issues de l’Ansej ?
On me dit qu’il y a beaucoup d’entreprises. J’ai demandé à l’Ansej de nous lister toutes les entreprises qui ont atteint une belle performance dans différents domaines. Je n’ai pas encore la liste. On me parle d’une entreprise de nettoyage à Alger dont je n’ai pas le nom exact. Et il y a de nombreuses entreprises dans le domaine de la communication et dans les prestations de services.
Donc, il n’est pas nécessaire de revoir ce dispositif ?
S’il y a lieu de faire des correctifs, il faudrait que ce soit la base d’une évaluation rigoureuse. Une évaluation chiffrée avec le nombre des entreprises qui ont réussi, des crédits accordés, des crédits remboursés…. Il faut faire un travail profond pour éviter toute approche superficielle. Et on me dit déjà qu’il y a une tendance assez bonne concernant ces mécanismes. Nous avons demandé une évaluation qui sera présentée le 13 octobre.
Les jeunes algériens souffrent d’un profond malaise et beaucoup d’entre eux finissent par quitter, légalement ou clandestinement, le pays…
Il faut se poser la question : est-ce que les jeunes quittent l’Algérie pour l’emploi ou pour d’autres raisons ? Cela dit, je pense que c’est un phénomène qui peut être largement réduit si on crée les conditions d’une vie moderne, développée, qui permet aux jeunes de s’insérer. Outre les problèmes de fond dont celui de l’emploi, nous sommes très en retard dans la prise en charge des besoins en loisirs et en divertissement. Nous avons programmé, en 2015 et peut-être 2016, la mise en place de grands complexes de loisirs. Ensuite, il faut réhabiliter et moderniser les salles de cinéma. La ministre de la Culture est en train de travailler sur ce dossier. Et il faut créer de l’ambiance. Il faut qu’on crée une ambiance culturelle et d’animation dans nos villes. Oran nous donne l’exemple.
Est-ce que le gouvernement s’est fixé des échéances ?
Nous avons cinq années devant nous avec une enveloppe (financière) assez importante et des options de réformes. Mais une vie moderne n’est pas uniquement le fruit de l’effort du gouvernement. C’est le fruit de l’effort de toute une société. Il faut que tout le monde s’implique. A Paris par exemple, 90% de l’animation nocturne est le fait de troupes libres. Il faut qu’on arrive à créer les conditions pour que nos villes s’animent de manière assez libre. Je pense qu’il y a un effort qui a été consenti en matière de développement de l’infrastructure. Celui-ci permet une plus grande circulation de la population. Le métro et le tramway vont avoir un impact sur la ville, de manière assez bonne.
Donc la jeunesse se sentira mieux chez elle en 2019 ?
Je souhaite que la jeunesse soit plus épanouie, mieux intégrée, moins sujette à la pression du chômage, plus impliquée dans l’effort de développement national. Mais je n’ai pas la prospective en détails. Dans l’économie ou dans l’évolution d’une société, il n’y a pas de déterminisme. Ce n’est pas linéaire. En 2019, personne ne peut vous prévoir les choses avec précision. Cela étant dit, je pense que l’effort fourni par le gouvernement et les résultats de l’ensemble de ses politiques peut réellement améliorer la situation. Il est impossible de vous dire comment sera la situation. Les sociologues appellent cela du déterminisme et ce n’est pas bon.
Les jeunes algériens se désintéressent de plus en plus de la politique…
Il y a une désaffection du politique qu’il s’agisse des institutions ou de la vie politique. Et ce n’est pas de la faute du gouvernement. C’est quoi la démocratie ? Les partis doivent mobiliser et canaliser. Cela étant dit, cette désaffection n’est pas un phénomène propre à l’Algérie. Dans beaucoup de pays démocratiques, la participation des jeunes à la vie politique n’est pas assez forte. Cela ne veut pas dire que nos jeunes ne discutent pas ou ne suivent pas la politique. J’ai assisté à des débats assez pointus entre des jeunes qui ne sont pas dans des partis ou dans le mouvement associatif. Il n’y a qu’à voir ce qui se dit sur internet et précisément sur les réseaux sociaux.
Les jeunes ne sont pas acteurs dans la sphère politique dite partisane mais ils s’intéressent beaucoup à la politique. D’ailleurs, les jeunes algériens avaient eu une position très juste, responsable, très consciente, claire et salutaire vis-à-vis du printemps arabe. Ce qui se passe dans les pays touchés par le printemps arabe le démontre. Ce n’est pas moi qui le dis. Il y a des pays qui n’existent plus. Personne n’a dit à nos jeunes de faire quoi que ce soit. Ils ont préservé leur pays. Ils ont dit unanimement : on veut que notre pays évolue pacifiquement.
En janvier 2011, il y a eu beaucoup d’émeutes et de nombreuses immolations…
Il n’y a pas eu grand-chose ! Nous avons dit non à tous ceux qui nous insultaient et qui poussaient à adhérer à ce printemps arabe.
Vous parlez de l’opposition ?
Non, je parle des acteurs du printemps arabe. Les jeunes ont refusé de se mêler à cette marmelade. Et là je profite de l’occasion pour saluer leur position qui est très responsable. Elle est la base d’un consensus politique pris en charge par les partis.
Doit-on comprendre que les jeunesses tunisienne, libyenne, égyptienne n’ont pas eu une position très juste ?
Je dis que les résultats sont là. Les jeunes ont exprimé un besoin de démocratie. Qu’ils se mobilisent contre les dictatures, cela est tout à fait légitime et naturel. Mais que des pays soient détruits derrière ces slogans et ces besoins de démocratie, c’est autre chose.
Vous avez annoncé des procédures réglementaires de retrait des droits autorisant l’organisation du concours « Miss Algérie » aux organisateurs après les déclarations de Geneviève De Fontenay. Y aura-t-il une Miss Algérie 2015 ?
Nous n’avons pas annulé le concours. La jeune fille élue a eu l’occasion de s’exprimer sur tous les plateaux de télévision. C’est une bonne chose pour l’Algérie. S’il y a des organisateurs qui s’intéressent à ce concours, qui sont sérieux et qui présentent toutes les conditions pour que ce concours soit organisé, je ne vois aucun inconvénient à le maintenir. 
Vos détracteurs critiquent le fait qu’un responsable âgé de plus de soixante ans soit ministre de la Jeunesse…
C’est un non-sens qu’on critique un ministère ou un ministre qui s’occupe d’un dossier stratégique sur ces questions-là. Il faut le critiquer, plutôt, sur la qualité de l’action.
Contrairement à beaucoup de ministres, vous n’avez pas encore une page sur Facebook ou un compte sur Twitter…
Moi, je ne regarde pas les pages des ministres. Donc, je n’ai aucune idée sur les ministres qui en ont ou pas. Je dois dire que j’ai un grand intérêt pour cette question. Car les réseaux sociaux sont un grand moyen d’écoute. Personnellement, je ne veux pas avoir une page promotionnelle où il y a toutes les activités du ministre. Je veux une page plus interactive. J’ai donc demandé à un groupe de jeunes de faire un concept. Je leur ai demandé une page qui ne soit pas uniquement consacrée à l’activité du ministre. Il faut qu’on construise autre chose qui soit plus dynamique.
TSA

1 commentaire:

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