vendredi 21 février 2014

BOUTEFLIKA APAISE LES TENSIONS À QUELQUES SEMAINES DE LA PRÉSIDENTIELLE : Le serment de la paix

Le premier magistrat du pays a choisi la Journée des chouhada pour sa charge symbolique
 
 
Le président Bouteflika a choisi la Journée du chahid et sa forte charge symbolique pour appeler au sens patriotique et placer l'intérêt de la nation au-dessus de tout.
Le ton est grave, ferme et d'une franchise exceptionnelle pour une affaire qui touche aux intérêts supérieurs de la nation. Il aura même fallu au président de la République de s'y prendre à deux fois. La seconde plus longue et plus explicite que la première. Elle touche tellement les fondements de l'Etat que le premier magistrat du pays a choisi la journée de recueillement à la mémoire des chouhada pour sa charge symbolique extrême et rappeler aux plus hauts responsables du pays la mission qu'ils ont de préserver le pays qui n'a été libéré qu'au prix du sang de millions de martyrs. C'est parce que la première fois n'avait pas suffi, peut-être trop courte, que le président y est revenu longuement le jour du rappel du serment fait à ceux qui ont fait don de leur vie pour la libération du pays. Ce qui permet, aujourd'hui, à tous les Algériens de vivre libres, indépendants et «dans la dignité et la fierté» comme l'a précisé le président. Dans tous les pays du monde des frictions entre responsables existent.
De la première puissance du monde au plus petit Etat. Des frictions que perçoivent les observateurs qui suivent de près les affaires de ce monde. Mais jamais, au grand jamais, des responsables à ce niveau de la hiérarchie ne mettent en jeu leur pays en exposant leurs différends dans la rue. Il faut être au courant de tous les coups échangés entre les responsables à l'intérieur des bureaux feutrés de l'administration américaine par exemple. Powell et ses fioles. Poutine et les pussy riot. Plus près de nous, en France, de l'affaire Merah à l'affaire Tapie sans oublier celles de Sarkozy, pour ne citer que celles-là. Que de coups sont donnés et reçus par les uns et les autres. Ces affaires-là sont, cependant, vite étouffées. Même par les médias. A un tel niveau de responsabilité, il est très facile de monter une cabale tant la prise de décision est truffée de points d'appui.

Des menaces pèsent sur l'Algérie
On peut continuer à citer à l'infini les affaires qui, à l'étranger, ont pour point de départ des règlements de comptes entre les grands responsables de l'Etat. C'est tellement courant que la pratique est reconnue de «bonne guerre». Et surtout qu'elle se déroule en vase clos. Au nom de l'intérêt supérieur de l'Etat. C'est à cela qu'a fait allusion le président Bouteflika lorsqu'il appelle les responsables à ne pas «mettre les missions et les moyens humains et matériels des institutions au service de clientèles claniques ou d'en user à des fins égoïstes, partisanes ou sectaires pernicieuses». Une précision et un rappel qui ne devaient pas l'enchanter mais que la gravité de la situation a rendu nécessaires. Il y met tout le poids et la solennité du moment en précisant que «ce message s'adresse aux uns et aux autres avec toute la franchise que me dictent la sacralité de la Constitution et la fidélité aux sacrifices des chouhada». Il sait, pour être bien informé précisément par les services de renseignements, que «des menaces tangibles pèsent présentement sur l'Algérie» et que «depuis les succès remportés contre le fléau terroriste, l'Armée nationale populaire et les services de sécurité restent et resteront toujours la cible de forces hostiles et des Etats qui les encouragent à affaiblir le rempart patriotique qu'ils constituent face aux desseins hostiles visant l'Algérie et son peuple». Les autres acteurs politiques ainsi que les médias ont leur part de responsabilité dans la stabilité du pays, comme partout dans le monde. C'est dans cette direction que le président dénonce «le comportement irresponsable des uns et le manque de maturité des autres».
Le tout, c'est-à-dire les querelles de responsables et le manque de vigilance du personnel politique et des médias, ouvre grandes les portes du pays à «des vecteurs hostiles à l'Algérie, (qui) tentent de créer des confusions et développer des thèses subversives».
On l'a vu avec l'introduction dans le débat d'individus qui n'ont d'algérien que le nom et qui vivent à l'étranger tenus en laisse par les lobbies, ou plutôt les sectes et officines, qui ont la haute main sur l'audiovisuel et le show-biz international. L'occasion était inespérée pour ces milieux qui ne se sont pas fait prier pour s'engouffrer dans la brèche.
D'où la mise en garde du président lorsqu'il souligne que «tous les citoyens peuvent le constater, à travers la lecture et le suivi des informations, des efforts soutenus et multiformes sont déployés pour créer la confusion et générer la peur...L'objectif visé est d'affaiblir l'Algérie». En période normale, cette agitation aurait eu une portée relativement moins grave. Il se trouve que nous sommes à la veille d'élection présidentielle qui engage l'avenir du pays. Le défi, pour tous les Algériens en général et les acteurs politiques et les médias en particulier, est de réussir à faire de cette échéance une réussite digne des grands pays développés.

Une élection dans la sérénité
De se livrer à un combat d'idées, de programmes politiques. De faire de nos différences de vues une richesse. De hisser le niveau des débats. De dépasser les intérêts de personnes ou de clans. De placer l'intérêt de toute la nation au-dessus de toute autre considération. La seule façon de réussir un tel challenge est de faire en sorte que la compétition se déroule dans un climat apaisé et serein. En faisant preuve de vigilance et surtout de patriotisme. C'est tout le sens et la finalité qui transparaissent de la déclaration du président de la République qui, a-t-il dit, est de «favoriser le déroulement d'une élection présidentielle durant laquelle prévaudra la civilité». Les Algériens en sont capables. Ils vivent en démocratie et jouissent de la liberté d'expression depuis un quart de siècle. Ils en ont été les pionniers dans la région. Cet acquis s'ajoute à celui de la paix et la stabilité rendues possibles par la réconciliation nationale sans quoi le développement que nous connaissons n'aurait pas été possible. L'Algérie est un pays qui n'a pas son pareil ni dans le Monde arabe ni dans le continent africain. Il est le seul à avoir mené une guerre de Libération nationale pour son indépendance. Il a été le premier à faire face, dans l'indifférence mondiale, au terrorisme. Le premier à en avoir triomphé. Son armée, cela est admis par tous les observateurs étrangers, est devenue une force régionale contre laquelle viennent se fracasser toutes les tentatives guerrières. Le dernier exemple de Tiguentourine le prouve. Autant de succès et de développement que ne nous pardonnent pas nos ennemis qui nous avaient prédit l'effondrement au plus tard 30 années après l'indépendance.
Ceux qui s'empressent de dire que «le mal est en nous» dès que la main étrangère est évoquée ont raison. La main étrangère, ne pourrait rien en effet, sans aide intérieure. Ce combat, il nous faudra le mener avec la même vigueur que nous avons opposée au terrorisme. C'est pourquoi, tous les patriotes, c'est-à-dire la majorité des Algériens, au nom du serment fait aux chouhada qui ont fait de nous des femmes et des hommes à part entière dans une Algérie enfin libérée, doivent se mobiliser pour faire de l'élection présidentielle «une compétition loyale et sereine» comme le recommande le président Bouteflika. Chaque épreuve qui passe comporte toujours un aspect positif. C'est pourquoi, nous garderons, du «séisme» politique que nous venons de traverser, une belle leçon. Plus jamais çà!

L'expression

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