vendredi 21 février 2014

SELLAL À PARTIR DE AÏN DEFLA : "La démocratie ne doit pas servir la fitna"

«Préservation de la stabilité et poursuite du développement du pays»
Dans ce contexte politique tendu, ouvert à tous les dangers, Abdelmalek Sellal a soutenu que personne ne peut déstabiliser le peuple algérien qui est maître de ses décisions.
Décidément, les violentes attaques et accusations du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, contre le DRS, qui ont provoqué un véritable séisme politique, inquiètent au sommet de l'Etat. Après le message «musclé» du chef de l'Etat où il a manifesté tous les risques découlant de tels comportements, c'est au tour de son Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de mettre en garde contre toute mauvaise utilisation de la démocratie.
Lors d'une brève allocution prononcée devant les représentants de la société civile de la wilaya de Aïn Defla, où il était, hier, en visite de travail et d'inspection, M.Sellal a tracé les priorité de l'heure: «Préservation de la stabilité et poursuite du développement du pays.» «La démocratie décidée par les hautes autorités du pays doit être utilisée pour l'échange des idées et le développement de l'Algérie et non pas pour semer la fitna et la zizanie entre le peuple», a-t-il lancé. Cet appel du Premier ministre confirme toute la panique qui s'est emparée du système politique à moins de deux mois seulement de l'élection présidentielle du 17 avril prochain, notamment après les déclarations de Amar Saâdani. Allusion faite à ce dernier, M.Sellal a soutenu que «personne ne peut déstabiliser le peuple algérien». «Le peuple algérien, a-t-il dit, n'est pas près de s'aventurer pour perdre la stabilité chèrement payée. Il est maître de ses décisions et personne n'a le droit de lui imposer quoi que ce soit». Qui vise-t-il? Les partisans du 4e mandat de Bouteflika, accusés par certaines parties de vouloir imposer cette option? Difficile d'admettre une telle éventualité, tant les sorties de Sellal qui se poursuivent et se ressemblent s'apparentent beaucoup plus à une aubaine électorale en faveur du 4e mandat. En tout cas, dans le climat politique très tendu actuellement, l'hôte de la wilaya de Aïn Defla, prône la prudence et plaide pour le renforcement du «front interne», expliquant qu'il n'est pas de ceux qui défendent la thèse de la main étrangère à chaque fois que la stabilité du pays est menacée. Mais Sellal croit, et il l'a toujours soutenu, que le chef de l'Etat est un garant de la stabilité. Ne l'a-t-il d'ailleurs pas rappelé, hier, devant les représentants de la société civile de Aïn Defla? «Les habitants de cette wilaya ont beaucoup souffert durant les années 1990.
Ils ont connu ce que veut dire les larmes et la peur et ils connaissent bien, grâce à qui la République a été défendue au moment où d'autres prédisaient la chute de l'Etat algérien. Ils connaissent aussi qui a pris sur soi la responsabilité de panser les plaies à travers la politique de réconciliation nationale», a-t-il dit. Ici, le Premier ministre fait l'éloge de Bouteflika. Il prend soin de préciser que dans la perspective de la présidentielle du 17 avril, le peuple algérien est libre de son choix, y compris de reconduire Bouteflika pour un 4e mandat.
Dans cette perspective, M.Sellal n'a pas manqué de courtiser la femme à l'approche de sa Journée internationale qui coïncide avec le 8 mars, en défendant que les réformes de Bouteflika ont renforcé sa place dans la société. Dans la foulée, l'orateur a reconnu l'existence d'insuffisances que son gouvernement veillera à corriger, peut-être après la confirmation du 4e mandat. Sellal qui s'interdit pour le moment de parler de cette option nommément, en laisse le soin aux représentants de la société civile et élus locaux. Et à Aïn Defla, la règle tacite n'a pas été transgressée. C'est le président de l'APW qui ouvre le bal. Dans son intervention, il a appelé, en son nom et au nom de tous les habitants de la wilaya, Bouteflika à se porter candidat au prochain scrutin. Son appel a enflammé la salle où s'est déroulée la rencontre. L'assistance y compris le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et le wali, se mettent debout pour applaudir cette demande. Plusieurs autres intervenants ont plaidé pour le 4e mandat. Cela en attendant l'annonce officielle du concerné.

L'expression

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