vendredi 15 novembre 2013

2e edition des Journées du Film Méditerranéen d’Alger


Bon nombre d’activités culturelles cristallisées autour d’événements  qui font la une de l’actualité ces derniers jours avec, pour la saison automnale qui s’achève, la tenue à un rythme effréné de festivals internationaux inscrits dans tous les domaines des arts et tous aussi intéressants les uns que les autres, s’échelonnent pratiquement à la même période. Il apparait parfois difficile de suivre le mouvement rapide et surtout de rendre compte du contenu et de la programmation de chacun. Ainsi «Les journées du film méditerranéen d’Alger», ouvertes depuis samedi dernier à la salle Ibn Zeydoun de l’office Riadh El Feth et initiées par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), n’ont pas drainé grand monde, à l’exception des journalistes et quelques rares cinéphiles, alors que chacun sait que la première édition de méditerranéCiné œuvrait depuis 2012 à la promotion de la cinématographie en offrant au public  algérien un éventail des productions nationales et coproductions récentes, issues des pays du pourtour de la méditerranée et dont un certain nombre a été primé.
Cette nouvelle manifestation, entièrement dédiée au 7e art, dont la date chevauche de près celle du festival du cinéma maghrébin, propose à l’affiche 12 films avec un panel appréciable de fictions qui sont autant de regards introspectifs mettant en scène des histoires insolites et dont les thèmes accusent l’absurdité des situations que l’être humain rencontre dans sa vie de tous les jours, et critiques sur des réalités et des drames politiques ayant engendré d’effroyables guerres civiles et interpellent aujourd’hui encore la conscience de tout un chacun.
L’échantillon de cinéastes hommes et femmes, très peu connus et dont on découvre le parcours, puisque certains ont fait le déplacement pour la présentation de leur long-métrage après chaque projection, sont originaires – même si une catégorie d’entre eux ont fait leur carrière en Europe — de pays comme la Tunisie, la Grèce, la Turquie, le Liban, la Macédoine, la ville de Sarajevo, l’Italie, l’Algérie, l’Egypte, le Maroc, la Palestine, la Croatie. un choix de films proposés à l’appréciation du spectateur, tous aussi singuliers et remarquables pour le contenu parfois engagé, pour une bonne majorité d’entre eux, et pour une certaine esthétique de l’image.
Parmi ces longs-métrages, on relèvera celle de l’algérienne Djamila Sahraoui qui avait fait sa première mondiale à Venise sous le titre de «Yema» et a décroché l’année dernière le Prix de la Critique au Festival de Dubai. Dans ce film, qui mérite un détour du côté de la salle Ibn Zeydoun, la réalisatrice tient le premier rôle et porte à bout de bras dans un regard tragique et des postures émouvantes, le scénario. L’histoire se déroule dans une maison abandonnée et isolée dans la campagne algérienne. La caméra qui dévoile de grands plans sur des paysages joue en même temps sur l’immobilité et le silence du personnage de Ouardia, la mère éplorée qui enterre son fils Tarik, sans doute un militaire assassiné par son propre frère Ali, dirigeant d’un maquis islamiste.
Cette  dernière, dont les moindres faits et gestes sont surveillés, baigne dans un univers crispé par la douleur et figé par la sécheresse, mais où pourtant après la violence des tueries, la vie reprend ses droits. Ouradia est la femme-courage qui, à force de travail et d’obstination, fait refleurir son jardin…   Une fiction coproduite par l’AARC et les Films de l’Olivier, dont les spectateurs ne devraient pas rater la prochaine projection, aujourd’hui à partir de 15 heures. L’entrée est gratuite et les cinéphiles qui ne manqueront pas de découvrir les récentes productions du cinéma méditerranéen auront largement pour leur compte !
El Moudjahid

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