lundi 4 novembre 2013

Le député européen Karim Ziribi à “Liberté” : “Sellal souhaite la présence d’une mission européenne à la présidentielle”

 
“Nous avons tenu des séances de travail avec des députés algériens durant notre séjour à Alger et il a été convenu la création de binômes — députés algériens et députés européens — pour travailler sur des thématiques particulières. Ces rencontres-binômes seront sanctionnées par un rapport qui fera office de force de propositions ou un rapport aiguillant, et ce,  pour  conforter le plan d’action qui émane de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie.”
C’est ce que nous a affirmé le député européen Karim Ziribi, membre de la délégation parlementaire  européenne chargée des relations avec les pays du Maghreb, qui a séjourné la semaine dernière à Alger. Cette visite de travail, ponctuée par des rendez-vous de haut niveau, dont une entrevue avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a été couronnée par un plan d’action jetant les jalons d’un partenariat de renouveau, qui s’inscrit dans la durée, entre l’Europe et l’Algérie. Lors de l’audience accordée par le Chef du gouvernement, les parlementaires européens ont abordé les différents aspects politiques et économiques  liés à la construction d’un partenariat durable dans divers domaines.
Même la demande faite par l’Union européenne à l’Algérie au sujet des 35 recommandations élaborées par la mission d’observation, à l’issue du scrutin législatif de mai 2012, a été au menu de cette rencontre de haut niveau. Le député européen a indiqué à ce titre que “le Premier ministre a renouvelé sa disposition à porter à notre connaissance les évolutions mises en place sur les 17 points pris en considération par l’Algérie”. Et de poursuivre : “Abdelmalek Sellal nous a exprimé sa volonté de voir à nouveau, en avril 2014, une présence européenne pour observer le processus électoral de la prochaine présidentielle algérienne”. Tout en se félicitant des réformes engagées par le président Bouteflika dans différents domaines, notre interlocuteur insistera sur le fait que l’Algérie dispose des moyens, d’un positionnement stratégique et d’atouts qui plaident pour qu’elle joue un rôle géopolitique incontournable et prépondérant sur la scène régionale et  internationale.
Pour lui, le bilan de cette visite interparlementaire, qui s’avère très satisfaisant, repose sur quatre axes de nature à fonder une relation interparlementaire renforcée. Il indiquera que “l’Union européenne considère l’Algérie comme un  partenaire économique et énergétique d’abord, un partenaire sur le terrain sécuritaire pour lutter contre le terrorisme et stabiliser une région sous tension permanente, et enfin un partenaire stratégique pour constituer l’Union du Grand-Maghreb, afin d’affirmer une force maghrébine susceptible de rayonner dans le monde dans une relation privilégiée avec le continent européen”. S’inspirant de la feuille de route découlant de l’accord d’association entre l’UE et l’Algérie, le  parlementaire européen d’origine algérienne expliquera que le plan d’action s’assigne en premier lieu l’objectif de développer un partenariat stratégique sur les énergies renouvelables.
“L’idée d’un partenariat stratégique sur les énergies renouvelables est partagée aussi bien par les  parlementaires européens qu’algériens. La transition énergétique est une question prioritaire.” L’autre point découlant du plan d’action est “la mise en place d’un  programme dynamique autour de la formation qui viendra remédier à l’inadéquation entre le développement économique en Algérie et la corrélation, je dirais l’absence de main-d’œuvre. Ce programme  accompagnera le développement économique dans tous les secteurs industriels”.
Le troisième axe retenu est la mise en place d’un pacte PME Europe-Algérie pour favoriser les partenariats économiques entre les 23 millions de PME européennes et les PME made in Algeria. Le dernier axe convenu entre les deux parties est la place de la société civile. “Il y a des forces vives dans la société civile, il ne faut pas développer seulement des relations intergouvernementales, cela ne suffit pas. L’UE a décidé de débloquer des budgets pour la société civile. Tous les projets iront à la société civile. D’ailleurs, la vision moderne de gouvernance ne pourra se faire sans la société civile”, a-t-il conclu. Signalons, enfin, que le député européen Karim Ziribi, candidat à la mairie de Marseille en mars 2014, tête de liste Écologie Europe (EELV), a réservé à l’Algérie une place non négligeable dans son programme électoral. “Si je venais à être élu à la mairie de Marseille, je ne ménagerais aucun effort pour nouer un partenariat durable dans plusieurs domaines entre Marseille et l’Algérie”.
Liberté

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