mardi 5 novembre 2013

Secteur de la pêche et des ressources halieutiques : Crédits sans intérêt pour les jeunes investisseurs

Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques estime «abordable» le kilo de sardines à 250 DA.


Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques lance de nouvelles mesures incitatives pour promouvoir l’investissement productif via un système d’accompagnement au profit de jeunes investisseurs et ce, en accordant des lignes de crédit sans intérêt. C’est le ministre du secteur, Sid Ahmed Ferroukhi, qui en a fait l’annonce hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne. «Ces crédits, parmi d’autres mesures phares, sont bonifiés à un taux d’intérêt zéro», a-t-il annoncé, selon le compte rendu de la Chaîne III. Les dispositions sont, selon le ministre, incluses dans le projet de la loi de finances et seront applicables dès le vote de la LF 2014, prévu le 12 novembre.
Parmi les décisions phares qu’aurait prises le ministre, la création d’un fonds national de la pêche pour l’accompagnement des opérateurs du secteur et pour répondre aux nouvelles donnes du terrain que suggère le programme de relance, à savoir la modernisation des conditions socioprofessionnelles, l’amélioration des outils de travail et le développement de la flottille. Selon M. Ferroukhi, «les dispositifs de l’incitation directe ont été parachevés (avec l’Ansej et l’Angem) concernant les investisseurs déjà engagés mais en difficulté ; la tutelle penche sur les mesures incitatives indirectes avec la CNAC pour permettre aux jeunes investisseurs de s’impliquer sans risques». La flottille s’élève, rappelle-t-on, à 4500 unités, toutes embarcations confondues, auxquelles sont annexés plus de 50% d’investisseurs dans les petites activités.  Dans le même ordre d’idées, dans une déclaration à l’APS, Hamid Benderradji, chargé des relations extérieures au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a indiqué que «sur le plan économique et social, la pêche artisanale est une activité qui génère plus d’emplois mais n’a pas, jusqu’à présent, été convenablement prise en charge au niveau politique en raison notamment de la non-organisation des professionnels activant souvent dans des zones enclavées».

L’aquaculture comme solution

Le ministre a en outre rassuré que les stocks de pêche ne connaissent aucun effondrement.
M. Ferroukhi dit s’être appuyé sur les dernières évaluations faites sur les petits pélagiques. «La ressource est là.  Il n’ y a pas d’effondrement des stocks», a-t-il précisé. Ce constat s’appuie sur les dernières évaluations de la ressource effectuée par le bateau de recherche algérien Grine Belkacem, qui réalise deux recensements par an, a expliqué M. Ferroukhi sans donner de chiffres sur le stock évalué.
Sur une biomasse estimée à 600 000 tonnes, le stock pêchable ne dépasse pas les 220 000 tonnes/an, mais l’Algérie ne produit, en moyenne, que 110 000 tonnes annuellement. Pour préserver cette ressource et répondre à la demande croissante de poisson, les pouvoirs publics misent sur l’aquaculture qui devrait assurer une production de 70 000 à 80 000 tonnes par an dans les cinq prochaines années. «Au niveau mondial, un poisson sur deux provient de l’aquaculture. Chez nous, il y a des possibilités de développer l’aquaculture marine», a affirmé le ministre, soulignant la nécessité d’accompagner les opérateurs qui veulent investir dans ce domaine.
A propos du prix de la sardine qui fait souvent l’objet de spéculation, M. Ferroukhi a expliqué que la disponibilité de cette espèce de poisson sur le marché répond au principe de l’offre et de la demande, lequel tient compte des périodes d’abondance et de baisse. La pêche du poisson bleu augmente durant la période de juin à novembre. Le prix de la sardine s’affiche alors entre 200 et 250 DA. Le ministre a souligné que le programme de réhabilitation des ports et abris de pêche, pour lequel le gouvernement a dégagé une enveloppe de 7 milliards de dinars, allait contribuer à améliorer la production qualitativement et quantitativement. «Un travail est mené actuellement en collaboration avec le ministère du Commerce pour améliorer les circuits de commercialisation de ces produits», a-t-il indiqué. Le ministre a fait état dans ce sillage des moyens matériels existants. Le secteur de la pêche fait travailler près de 70 000 personnes et dispose d’une flottille de 4500 unités toutes embarcations confondues auxquelles sont annexés plus de 50% d’investisseurs dans les petites activités.

EL WATAN

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