vendredi 8 novembre 2013

Guerre économique : la culture monte au front

"Le moment est décisif pour nos industries culturelles", alerte Jean-Noël Tronc, le directeur général de la Sacem (la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique). "Après que l’Europe eut laissé détruire son industrie des télécoms et de l’électronique, les industries culturelles constituent peut-être le seul levier immatériel dont la France dispose encore pour jouer dans la cour des grands du 'soft power' mondial !"
Habité par cette conviction, l’homme s’agite en coulisse depuis plus d’un an. Son projet ? Rassembler sous une même bannière tout ce que l’Hexagone compte de puissances créatives en un nouveau lobby aussi informel qu’influent. Alléluia ! Ce grand rassemblement est en train de naître. Il s’appelle "France créative". Plein de vigueur, il ambitionne de faire pièce aux lobbys du numérique. Déjà, les douze partenaires – comme les apôtres ! – lancent, ce jeudi 7 novembre, une plateforme internet commune et publient une étude approfondie du cabinet EY (ex-Ernst &.mp; Young) évaluant, pour la première fois, l’empreinte économique des activités culturelles, ce fameux "soft power" théorisé depuis longtemps par les Américains.
(Infographie Mehdi Benyezzar)
Les résultats de ce travail – que "le Nouvel Observateur" révèle dans son numéro du jeudi 7 novembre – devaient être présentés ces jours-ci à l’Elysée et Matignon. Ils sont à la hauteur de l’intuition de Jean-Noël Tronc. L’industrie culturelle française existe. Et quelle industrie : 74 milliards d’euros de chiffre d’affaires global, soit 4% du PIB du pays, 1,2 million de jobs soit 5% de l’emploi national. Mieux, les produits de notre créativité dopent la balance commerciale : la France est le deuxième exportateur mondial de films et possède le deuxième répertoire musical le plus diffusé au monde. Elle compte aussi des champions planétaires comme Universal Music Group (numéro un de la musique), Hachette (numéro deux de l’édition) ou Ubisoft (3e éditeur de jeux vidéo)… [...]

"Le Nouvel Observateur".

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